Chapitre VI : La Fièvre

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Nous étions partis du village il y a quelques heures.

Même si le soleil n'était pas au plus haut, la chaleur qu'il diffusait était presque insupportable.

Depuis que Siley m'avait appris ses intentions pour la suite, nous n'avions pas reparlé. Avec Aaron non plus, à mon plus grand regret.

Pour atteindre le point d'eau, il y avait une semaine de marche, mais je ne savais pas où nous allions passer la nuit.

Connaître les emplacements des villages encore habités était presque impossible car tous étaient indépendants.

Dans mon ancien village, nous avions tenté d'en contacter un proche, sans jamais avoir de réponse.

Je ne sais pas si c'était à cause des antennes qui n'étaient plus entretenues ou tout simplement un choix de leur part.

Aaron me coupa de mes pensées :

- Faudra se mettre à l'abri du soleil, il est presque à son zénith.

Des gouttes de sueur perlaient dans mon dos. Je pris la parole :

- Bah oui, mais tu voudrais qu'on aille où ?

Siley qui n'avait encore rein dit intervint :

- On pourrait essayer de se cacher à l'ombre des montagnes.

Je n'avais même pas pris la peine de lever la tête, une gigantesque montagne se dressait devant moi.

Je devais me tordre le cou pour voir son point culminant, j'imaginais presque son sommet triomphant au-dessus des nuages. Pourtant on ne voyait que ce mont composé de plusieurs pics à peine plus foncés que le sable qui composait le sol.

Après plusieurs minutes de marche, j'arrivai à distinguer la splendeur des différentes pierres qui constituaient malgré tout un assemblage harmonieux.

Certaines prenaient une teinte carmin alors que d'autres arboraient un magnifique teinte jaune orangé ou encore un ocre ce qui rendait l'ensemble à peine croyable.

À travers toutes ces cavités, j'espérai qu'un abri se cache, peut-être même une grotte.

J'avais presque oublié le soleil, mais une légère nausée me prit soudainement. Je portai ma main à mon front et la température me parut invraisemblable.

Le soleil me narguait, il n'était pas à son point culminant mais il arrivait tout de même à m'épuiser.

- Mais vous pensez qu'on sera à temps à la montagne ?

Aaron répondit d'une voix presque inaudible :

- De toute façon, on n'a pas le choix.

En disant cela, il prit un air sombre.

- Tu dois sûrement avoir raison.

Siley avait l'air absent, mais je n'eus pas le courage de lui parler. Mes lèvres n'étaient plus que du papier menaçant de se déchirer à chaque mouvement

***

Mes jambes me portaient à peine, le soleil était presque arrivé à son summum, la montagne paraissait encore plus éloignée qu'à notre départ.

Je ne faisais plus confiance à ma vision pour autant, elle se résumait à un immense point flou marron devant moi entouré d'un ciel bleu sans nuances et une tache lumineuse qui me brûlait les pupilles.

La chaleur était suffocante, chaque goulée d'air me brûlait les poumons.

Le monde commençait à tourner autour de moi, ma bouche était pâteuse. Mais je réussis tout de même à laisser s'échapper, d'une traite, une phrase presque inaudible.

Il a plu...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant