Chapitre XV : Retrouvailles

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Un liquide frais coulait le long de mon corps, ravivant en moi le peu de vie qui restait. Alors, quand il s'arrêta, je crus que j'allais défaillir à nouveau.

Pourtant, une main posée sur la mienne me rappelait que je devais me réveiller pour eux, pour lui.

Je profitais tout de même de mes derniers instants de tranquillité, le sommeil était mon seul vrai havre de paix. Je pouvais m'échapper dans mes rêves, tout comme dans mes cauchemars qui n'étaient pourtant pas si loin de la réalité.

Mes paupières encore closes étaient les derniers remparts à la dure réalité. Mais j'écoutais déjà les bruits qui m'entouraient, une respiration calme se faisait entendre près de moi.

Aaron.

Je résistais à l'envie de serrer sa main en retour pour préserver encore quelques instants de paix.

Il devait dormir, je l'imaginais la tête posée sur mon lit, assis inconfortablement pour rester à mon chevet. Ses paupières closes cachaient un monde idéal, peut-être avais-je ma place là-bas à ses côtés.

Mais si je se me concentrais, je percevais des pas, sûrement Siley. Il devait tourner en rond en redoutant le moment inévitable où nos regards se croiseraient.

Aïden, lui, ne donnait aucun signe de vie. Il se trouvait peut-être dans une autre pièce. D'ailleurs, je n'avais aucune idée de l'endroit où je me situais.

Je me souvenais à peine des instants avant ma chute, seul le cri suraigu d'Aïden hantait mes pensées.

Je tremblais à l'idée de découvrir mon visage, je l'imaginais imbibé de sang avec des cicatrices. Il n'y avait aucune logique à mes pensées, mais quand je paniquais, c'était souvent le cas.

À peine un bâillement m'avait-il échappé que des mouvements se faisaient sentir du côté d'Aaron.

J'arrivai enfin à ouvrir mes yeux, le choc fut violent mais finit de me réveiller.

Je tournai ma tête dans sa direction, il luttait contre le sommeil. Je caressais doucement le dos de sa main pour mettre fin à sa nuit.

Il me jeta enfin un regard, malgré la fatigue encore présente sur ses traits, je ne pouvais m'empêcher de les admirer.

Ses yeux azur étaient encadrés par de petites boucles brunes désordonnées. Son nez droit guidait le regard vers ses lèvres en arc de Cupidon.

Un rire léger sortit de sa bouche, je me renfrognai immédiatement, mais le rouge qui me montait aux joues me trahit :

- Que-ce qui te fais rire ?

Mon ton était beaucoup moins assuré que ce que j'aurais voulu.

- Rien, il tentait d'avoir l'air sérieux mais son sourire le trahissait, c'est juste que tu me fixais avec un regard tellement intense.

Les yeux écarquillés, je tentai de trouver une explication, en vain.

- Je... je... c'est juste que...

Un rire franc le secoua, nous nous étions séparés il y a moins d'une semaine, pourtant j'avais l'impression de ne pas l'avoir entendu depuis une éternité.

Ma mine s'assombrit en repensant aux derniers événements et quand il le vit, son rire s'arrêta net.

Il tentait de s'expliquer, mais je le stoppai :

- Aaron, c'est... ce n'est...

Je cherchai mes mots et après plusieurs secondes d'hésitation, je trouvai enfin quoi dire :

Il a plu...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant