Chapitre XIX : Souflée

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PDV d'Elia :

La déception

Malgré tout ce que j'aurais cru, c'était cette émotion qui m'envahissait en cet instant. J'aurais penser ressentir une vague de haine, de tristesse...

Mais toutes ces émotions, ils me les avaient déjà fait subir. Crier n'avait rien changé, ma colère était légitime pourtant elle s'était muée en désabusement.

Je m'étais efforcée de croire à cette illusion qu'il avait créée. Celui d'une personne en qui j'avais confiance, et je n'arrivais pas, ou plutôt je ne voulais pas faire son deuil.

Les derniers événements m'avaient permis de le voir tel qu'il était réellement, je ne pouvais plus me voiler la face à présent.

Et le fait qu'il ne m'ait pas suivie acheva mes derniers espoirs. Il n'était à présent plus qu'une blessure à penser pour moi.

J'arrivai à l'admettre, mais Aaron ?

Ils voyageaient ensemble depuis plusieurs années et j'allais devoir lui annoncer qu'il n'était pas la personne qu'il avait apprise à connaître.

Je voyais déjà sa mine déconfite quand il me verrait seule. Cette vision m'arracha une larme, pourquoi était-ce à moi de lui annoncer cette terrible nouvelle ?

Et puis il y avait toujours cette partie en moi qui se questionnait sans cesse :

Si je me trompais, que Siley n'avait juste pas eu le choix ?

Il l'avait eu le choix, celui de me suivre, de ne pas le laisser sur cette dernière dispute, de s'expliquer.

Pendant tout ce temps que j'avais passé à ruminer sur la tournure des derniers événements j'avais laissé mes jambes me guider.

J'étais évidemment toujours dans le centre commercial mais je n'avais pas remarqué ce qui m'entourait.

Le chaos

Aucun autre mot n'aurait convenu pour décrire l'enfer que ma vision m'offrait.

Il n'y avait pas de corps, en réalité le passage des derniers humains semblait se limiter à de simples pilleurs.

Je le déduisais face au manque de marchandise et aux débris sur les façades des boutiques.

Je me trouvais sûrement dans une des anciennes places. Je pouvais aisément imaginer la foule dévalisant les dernières enseignes à la mode.

Certaines pancartes étaient encore visibles, comme si elles refusaient leur triste destin, comme si elles guettaient encore la frénésie du flot discontinu d'acheteurs enjoués. Cherchant tout ce qui les rapprocherait de la norme imposée.

Tout cela je ne pouvais que le déduire, car les vestiges de cette époque révolue étaient presque inexistants.

Et bientôt ce centre commercial rejoindrait ces constructions effacées des mémoires par le temps.

Les poutres qui se fissuraient de toutes parts, les trous qui parsemaient le sol ainsi que les gigantesques vitres en morceaux ne faisaient que confirmer l'évidence.

Bientôt cet édifice aux proportions absurdes ne serait plus que des ruines qui ne montreraient en rien sa grandeur passée.

Je n'arrivais pas à voir l'urgence de quitter cet endroit, absorbée par tout ce qui m'entourait.

Malgré les siècles qu'avait traverser la bâtisse, j'apercevais encore tous les vestiges d'une civilisation que j'enviais. Toutes ces choses qui s'offraient à moi me laissaient, rien que pour quelques instants, m'imaginer à leur place.

Je vous épargne mes songes, n'est-il pas banal de rêver d'utopie ?

Je ne compris donc pas tout de suite ce qui se jouait devant moi. Ce fut seulement mon envol qui me ramena à la réalité.

Je volais, je m'envolai soufflée par une puissance inconnue. J'avais l'impression que le temps ralentissait, les projections qui m'entaillaient de toutes parts, je les voyais écorcher ma peau, déchirer mes vêtements déjà si poisseux.

Je voyais le sang qui s'échappait de mon corps, mais je ne ressentais rien. Comme si mon cerveau s'était débranché, comme s'il voulait me préserver de la suite.

En cet instant je compris ce qui m'attendait.

J'allais mourir, cette affirmation ne me déchirait pourtant pas le cœur, elle y mettait même du baume.

Je ne voulais pas mourir, mais j'étais à bout. Je n'arrivai plus à supporter la torture qu'était de vivre dans ce monde que même les écrivains les plus fous n'auraient pas voulu imaginer.

Je me battais chaque jour pour survivre dans un désert sans fin.

Je percutai un mur, mon souffle se coupa.

Je ne voulais pas mourir.

Mais je m'imaginais déjà traversant une vitre, victime de la gravité j'aurais dû rejoindre le sol, m'écraser...

Seul le noir vint me trouver.

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Hello ❣️
Vous allez bien ?
Chapitre plus court que d'habitude 😅
Est-ce qu'il vous a plu ?
Prochain chapitre du PDV d'Aaron ✨
Et d'ailleurs vous pensez quoi de Siley, il mentait, ou il les aimaient vraiment ?
Bonne vacances/semaines
Gab ♡︎

Il a plu...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant