Chapitre 7: L'attirance

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Nous sommes toujours tous les deux sur le lit et je n'ai aucune idée de ce qui va m'arriver. Qu'a dit Klaus déjà? Que je ne dois pas bouger et m'accrocher à lui? Je pourrai me rebeller, essayer de partir, hurler... Pourquoi je n'en fais rien? 

Je crois qu'instinctivement, je sais que je n'ai aucune chance de sortir vivante si j'essaye de fuir. Klaus est le super prédateur tout en haut de la chaine alimentaire, il ne ferait qu'une bouchée de ma personne. Et puis, quelque chose en moi -ma part maso et stupide sûrement- m'intime que je peux lui faire confiance. Bizarrement, je crois qu'il essaie par tous les moyens de trouver une solution pour ne pas avoir à me tuer. Ou alors j'ai tout faux et c'est juste un psychopathe qui s'amuse avec moi, comme un chat s'amuserait avec une souris.

 Il s'arrête juste devant moi, si près que je peux sentir la chaleur de son corps puissant. Ses mains se lèvent lentement pour saisir mes épaules, et malgré moi, un frisson parcourt mon corps tout entier.

 Ses lèvres se soulèvent sur des dents pointues, alors qu'il penche sa tête vers mon cou.

Je pensais ne plus être choquée par rien, mais là c'est juste du grand n'importe quoi. Des vampires maintenant?

Alors que ses crocs effleurent ma peau, une multitude de sensations contradictoires m'envahit. La peur, l'excitation, le désir interdit. Je suis à sa merci, prisonnière de ses ténèbres et quelque part au fond de moi,  je ne veux pas m'échapper.

Ses crocs pénètrent doucement ma peau, une pointe de douleur mêlée à une étrange sensation de plaisir m'assaille. Mon souffle se fige dans ma gorge alors que je sens le liquide chaud de mon sang être aspiré. Je fais comme il dit, je ne bouge pas et j'enroule docilement mes bras autour de son cou. Plus soumise, tu meurs. J'ai envie de me gifler.

 Je deviens de plus en plus faible au fur et à mesure qu'il boit et je lutte contre la tentation de fermer les yeux, résistant à l'envie de me perdre dans l'étrange sensation  de sa morsure. J'ai honte de l'avouer, mais quelque part, j'aime ça, et je me dis que ça ne serait pas la pire des morts, que de périr dans les bras d'un si bel homme. Je sais que lui aussi éprouve du plaisir à me drainer de la sorte, car il émet des soupirs rauques, qui pris dans un autre contexte, seraient perçu comme des gémissement de satisfaction sexuelle.

Mes yeux se ferment doucement et je n'arrive plus à réfléchir de façon cohérente. Je suis dans un brouillard total quand je perçois les crocs de Klaus se retirer. Je le sens à peine passer son bras derrière mon cou afin de me serrer contre lui. Sa voix semble plus que lointaine lorsqu'il m'ordonne doucement "il faut boire maintenant, trésor". Un liquide chaud vient se coller contre ma bouche et ma conscience me supplie de refuser. Mais une partie de moi, plus profonde, plus primitive, ne veut qu'une seul chose: lui obéir.

La partie animale gagne la bataille et je m'exécute, je bois ce qu'il me tend. Immédiatement, un torrent de sensations m'envahit, chaque goutte de ce que je devine être son sang, éveille en moi des émotions que je n'aurais jamais cru possibles. Il y a de la force, de la passion, et une attraction malsaine que je ressens pour lui. Je comprend maintenant ma toxico de mère, car son sang agit sur moi comme une drogue puissante, me plongeant dans un état de béatitude intense. 

Pendant que je bois, Klaus me caresse doucement les cheveux en me murmurant "continue mon coeur, tu te débrouille bien". Il retire ensuite son poignet de ma bouche, mais j'en veux plus, je ressers ma prise autour de lui et je pose de force mes lèvres sur sa peau. Mais Klaus est bien entendu beaucoup plus fort que moi et se retire sans problème.

"Ne sois pas trop gourmande" dit-il calmement et à l'intonation de sa voix, je sens qu'il sourit.

"je suis complètement défoncé" réussis-je à articuler avec peine.

"Oui, en plus de soigner, mon sang fait souvent cet effet..." dit-il dans un petit rire.

Comment la situation peut-elle être aussi décontracté? C'est lunaire! Klaus m'oblige de nouveau à lui faire face et j'apprécie de croiser son regard si pénétrant. Mon dieu je suis folle.

"Je vais réessayer de te contraindre" dit-il en reprenant son sérieux.

"Tu as picolé hier, tu as fini dans mon lit, une nuit dont tu garderas un délicieux souvenir, et tu vas rentrer chez toi te reposer." ordonne-t-il en ancrant son regard dans le mien.

Je sais maintenant, qu'il parvient, par un moyen que je ne saisis pas, à savoir si je mens. Alors je panique. Tout ça c'est trop pour moi et je me mets a pleurer à chaudes larmes en m'excusant. J'ai bien conscience que malgré toute l'attirance que je ressens pour lui, et que je devine réciproque, il reste un être dangereux,  un père déterminé à garder la naissance de sa fille secrète.

Tout à coup, un vacarme se fait entendre dans la maison, un bruit que je n'arrive pas à identifier. J'entends la voix d'Haley qui hurle le prénom de Klaus et je n'ai pas le temps de cligner des yeux que ce dernier sort de la pièce dans une vitesse surhumaine.

Je tend l'oreille pour essayer de comprendre ce qui se passe, mais je n'arrive pas à distinguer clairement des sons ou des conversation. J'entends simplement des échos de conflit, peut-être même de bagarre. Serai-ce Dhalia, la sorcière que tout le monde craint? Bloquée dans ma chambre, je suis impuissante à comprendre ce qui se passe. Ce n'est pas plus mal après tout, je n'ai aucune envie d'aller vérifier si mes suppositions sont exactes.

Puis, dans un instant de chaos, Hayley surgit, le visage ensanglanté, sa petite fille dans ses bras.

"Garde Hope ici avec toi" supplie-t-elle, une pointe de panique dans la voix.

Encore une fois, je n'ai pas le temps de réagir qu'elle me colle son enfant dans les bras et s'en va à la vitesse de l'éclair. Un tourbillon de confusion, d'angoisse et de responsabilité m'envahit. En serrant délicatement Hope contre moi, je réalise que je suis bloquée dans cette maudite chambre avec un bébé d'un an. Et s'ils ne revenaient jamais? Nous mourrons toutes les deux de faim. Pire encore, la sorcière pourrait venir et me la prendre de force. Je ne suis pas de taille à rivaliser avec elle.

Tout d'un coup, un silence s'abat sur la maison et le temps se fige. Que se passe-t-il? Dans un bruit terrifiant la porte s'ouvre à la volée et ce que je craignais arrive: Dahlia, la sorcière surpuissante, fait son entrée dans la pièce. Elle fixe son regard sur Hope avec une intensité troublante. Son désir d'avoir l'enfant est palpable, et je sens une onde de panique m'envahir. Je sais que je n'ai aucun moyen de protéger cette petite fille, je suis insignifiante face à cette horrible femme.

« Vous ne l'aurez pas" ,murmuré-je d'une voix tremblante.

Dahlia, avec un sourire dédaigneux, avance d'un pas lent et délibéré, sa présence imposante remplissant l'espace autour de nous.

« Tu n'as aucun moyen de m'arrêter », déclare-t-elle d'une voix glaciale.

Je recule instinctivement, cherchant désespérément une issue dans la pièce étroite. quand un bruit retentit à la porte, suivit par une voix familière.

C'est Klaus. Il entre, le visage marqué par la détermination et la rage.

Dahlia se raidit légèrement, mais avant qu'elle puisse réagir, Klaus se jette sur elle et la combat. Il gagne la bataille mais pas la guerre, car Dhalia disparait dans un nuage de fumée noire . Alors que la pièce retrouve son calme, Klaus, bien que blessé, serre sa petite fille dans ses bras et s'adresse à moi: " Merci..." dit-il péniblement, comme si ça lui coutait un bras.

 Il sort de la pièce aussi rapidement qu'il est entré, me laissant seule avec mes émotions plus que troublées. Je me laisse glisser au sol et je pleure toutes les larmes de mon corps, jusqu'à ce que, épuisée, je m'endorme à même le parquet. Que va-t-il m'arriver?



Une de plus [Klaus Mikaelson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant