Chapitre 16: la décision

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Je me réveille sans surprise dans le lit de Klaus. Ce qui est plus étonnant en revanche, c'est que lui, n'est pas là. Peut-être est-il dans la cuisine à me préparer des délicieux pancakes que je vais déguster après avoir négligemment enfilé son tee-shirt?  Il m'accueillera avec un grand sourire et nous ferons l'amour sur le comptoir de la cuisine, après qu'il m'ait raconté à quel point sa vie a été difficile...

J'inspire un grand coup pour surmonter l'idée qu'il puisse être parti sans me donner signe de vie et je doit avouer qu'en le faisant, l'odeur de la chambre me dégoute un peu. Mais bon, je m'attendais à quoi, après une nuit pareille? Une pointe de honte s'empare de moi. Comment va me considérer Klaus, maintenant que je me suis donnée à lui de cette manière? 

Tandis que je me lève afin d'aller me rafraichir, la nausée me prend et la bile envahie ma gorge. Je ne me sens vraiment pas bien: j'ai chaud, j'ai des vertiges et je cours au toilettes pour aller me soulager. Je suis horrifiée de m'apercevoir que je vomis du sang. Après tout, c'est normal, je n'ai rien mangé depuis un bail et c'est tout ce que j'ai à évacuer.

Je retourne me coucher avec difficulté, luttant à chaque pas pour ne pas chuter tellement je me sens faible. La migraine arrive bientôt et c'est au plus mal que je me rallonge dans le lit. Qu'est-ce qui m'arrive? Suis-je en train de faire "une Bella"? Un bébé vampire va-t-il me pousser dans le ventre à la vitesse de l'éclair? Bien que je juge cette situation improbable, une pointe de panique s'empare de moi.

Je connais pourtant cette sensation et à la réflexion, je n'ai pas de mal à l'identifier. Je suis en "descente", comme lorsque je me droguais. Klaus m'a bien dit que son sang pouvait avoir des effets euphoriques et cette nuit, j'étais comme dans une autre dimension. Mon dieu et si je devenais addict à lui, à son sang?

Je m'éveille de nouveau au son du jazz qui anime la rue. Je crois que j'ai comaté pendant longtemps. Je vais un peu mieux, mais il faut que je boive, ma gorge est tellement sèche que s'en est douloureux. Je suis  très déçue, car  à l'évidence, Klaus n'est pas resté et est allé directement combattre avec sa nouvelle puissance. Est-ce égoïste de penser qu'il aurait pu me réveiller? 

J'ai l'impression de n'avoir été qu'un corps cette nuit, qu'il m'a utilisé afin de parvenir à ses fins: protéger sa fille coûte que coûte. Mais je ne peux m'empêcher de me remémorer à quel point il a été doux et gentil. Et puis, ce n'est pas de sa faute, il est victime lui aussi de la prophétie.

Je descend à pas feutrés dans la cuisine, en alerte, afin de pouvoir éventuellement identifier des voix. Mais rien. Pas un bruit. Personne. Une énorme faim m'assaille, mais mon mal de tête me dissuade de me faire à manger. Un verre d'eau sera suffisant.

Je m'affale sur une chaise de la cuisine, les images de la veille revenant en boucle, encore et encore dans mon esprit cotonneux. Je n'arrive pas à savoir si ce que j'ai fais avec Klaus me fait honte ou si je souhaite me remettre en selle au plus vite. Bien sûre que je le sais, il faut que j'arrête de me voiler la face, je veux le faire encore et encore.

Je n'ai pas le temps de réfléchir plus, que quelqu'un entre avec fracas en hurlant le prénom d'Elijah. C'est visiblement une voix d'homme. Que faire? Aller à sa rencontre, où me cacher? Ennemi ou ami?

Je décide de suivre mon instinct et d'aller voir le mystérieux inconnu. Je m'aperçois, en me déplaçant sans douleur, que le sang de Klaus a permis de guérir mes blessures. C'est déjà ça...

"Il n'est pas là" dis-je en m'avançant dans la cour alors que l'inconnu ne cesse d'appeler Elijah.

"Oh" me répond simplement l'homme visiblement déçu.

Une de plus [Klaus Mikaelson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant