Une de plus [Klaus Mikaelson]

Chapitre 19: le jeu

Point de vue de Klaus

Je suis dans sa chambre et je la regarde dormir. Dès son arrivée, elle a exprimé le désir de se coucher, ce que j'ai accepté sans rechigner, me rappelant de sa demande d'y aller doucement. La lumière du soleil perce à peine à travers les rideaux, illuminant ses cheveux d'un blond doré. Elle est si belle. Jamais je n'aurais pensé rencontrer une femme comme Ava. Je me retiens de tendre une main pour caresser sa joue tendrement. La voyant allongée ainsi, je me rappelle à quel point sa peau est douce, et les souvenirs de cette fameuse nuit me reviennent en mémoire. Jamais une femme ne s'était donnée à moi de cette manière. Jamais, en mille ans d'existence. Nous étions tellement unis cette nuit-là que j'ai cru fusionner avec elle. Quelle expérience incroyable! Que je veux revivre coûte que coûte.

Est-ce mignon de regarder une femme dormir, ou est-ce un comportement de psychopathe ? Je ne sais pas trop... Un mélange des deux, sans doute. Je sais que je n'aurai aucun mal à me volatiliser si elle se réveille, mais j'espère qu'elle le fera le plus tard possible, afin de pouvoir l'observer dormir encore et encore.

Je ne sais pas dans quel état d'esprit elle sera à son réveil. Mais je connais le mien. Je la veux. Elle, toute entière. Pour moi et moi seul.

Je sais que ce ne sera pas facile pour elle de côtoyer quelqu'un comme moi. Quelqu'un qui vit sans se soucier des autres, en suivant son instinct depuis bien trop longtemps...

Des instincts de différentes créatures se mêlent en moi. Celui du loup possessif, qui veut marquer son territoire, et celui du vampire, qui veut la posséder.

Point de vue d'Ava

Je m'éveille seule dans cette chambre que je connais si bien, avec l'impression étrange qu'on m'observe. Je suis pourtant bel et bien seule et je regrette de ne pas avoir dormi dans la chambre de Klaus. Mon Dieu, que je vais vite en besogne. C'est moi qui lui ai demandé de calmer le jeu, d'aller doucement. À quoi m'attendais-je ?

J'ai à peine le temps d'enfiler ma robe de chambre à la va-vite que des éclats de voix me font sursauter. Il s'agit visiblement d'une dispute entre Klaus et Vincent. Mon sang ne fait qu'un tour. J'aurais dû me douter que mon ami chercherait à me sauver. J'aurais dû le prévenir. Quelle sotte je fais !

Je sors de la chambre et mon sang se glace lorsque je me rends compte que les éclats de voix se sont tus. Il ne reste plus rien que le silence lourd, pesant. Je prie pour que Klaus n'ait pas tué mon ami. Il n'en serait pas capable de toute façon... Si ?

Je dévale les escaliers quatre à quatre et je me fige sur place devant la scène qui se déroule sous mes yeux : en effet, Klaus étrangle Vincent contre un mur. Ce dernier commence visiblement à manquer d'air, car ses yeux sont anormalement rouges et il émet des sons plus que suspects. Sous le choc, je me jette sur le vampire en lui hurlant d'arrêter, mais il ne bouge pas d'un iota. J'essaie alors de le tirer par le bras afin qu'il lâche sa prise meurtrière. Il remarque à peine ma présence, en tournant rapidement la tête vers moi et en replantant ses yeux dans ceux du sorcier. Il n'a même pas l'air en colère. Il a simplement l'air d'apprécier ce moment. Ce qui devrait me faire fuir en courant.

"Klaus, si tu le tues, je ne te le pardonnerai jamais," supplié-je, désespérée.

C'est avec soulagement que je le vois lâcher Vincent qui tombe sur le sol, toussant à n'en plus finir, essayant tant bien que mal de remplir ses poumons d'air.

Je me précipite sur ce dernier en hurlant : "Vincent, oh mon Dieu, Vincent, ça va ?"

Il me repousse assez violemment et s'exprime avec difficulté : "Je pensais que Klaus t'avait enlevée, je suis venu pour te sauver... mais visiblement, tu n'avais pas besoin d'aide..." dit-il avec mépris en voyant que j'avais enfilé un pyjama et une robe de chambre.