Chapitre 18: l'échange

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Depuis que Klaus m'a rendu visite il y a une semaine, je n'arrête pas de penser à lui et à ce qu'il a dit. Je lui appartiens ? C'est comme ça qu'il me considère ? Pas étonnant... Il a les traits d'un narcissique. Tout ce qu'il perçoit de la vie est filtré par le prisme de son ego. Je suis déçue cependant ; je pensais que notre nuit l'avait plus touché que ça, qu'il avait développé de vrais sentiments. Pas qu'il ferait une crise, parce que monsieur a l'habitude que tout le monde se plie à ses quatre volontés depuis des millénaires. Ça doit lui faire drôle de voir qu'il ne peut pas me contraindre et que je lui résiste.

Point de vue de Klaus :

Cela fait maintenant quelque temps qu'Ava est partie de chez nous. Je ne comprends pas pourquoi. Elle sait que nous sommes liés tous les deux, que je suis littéralement sa raison de vivre, qu'elle n'existe que pour s'unir à moi et ainsi sauver ma fille. Alors, pour quelle raison est-elle partie ?

Cette histoire avec Hope m'inquiète d'ailleurs. Que va accomplir ma fille de si important pour être sujette à tant de prophéties ? Va-t-elle sauver le monde ou devenir, comme moi, un fléau qui écrase tout sur son passage ? Est-ce que ça a vraiment de l'importance ? Je pense que non... Tant qu'elle est la personne la plus puissante qui ait jamais existé...

Je deviens vraiment paranoïaque... Je me dis que la seule raison pour laquelle Ava me fuit, c'est Vincent. Qu'est-ce que ce sorcier de pacotille a bien pu lui raconter ? Il est au courant pour la prophétie. Compte-t-il se servir d'elle contre moi ? Il ne veut pas de moi ici... A-t-il trouvé en Ava un moyen de m'affaiblir ?

Je dois absolument la récupérer. C'est avec moi qu'elle doit être. Moi et personne d'autre. Est-ce qu'elle me trahit ? Est-ce qu'elle couche avec lui ? À cette pensée, une vague de colère déferle en moi. Mais je dois me contenir, car j'entends des bruits de pas qui proviennent de l'entrée. Je reconnaîtrais la démarche gracieuse de mon âme sœur parmi mille et, si je n'étais pas mort, je pense que mon cœur battrait la chamade en ce moment. Je n'y peux rien, dès qu'Ava est près de moi, je me sens bien, je me sens enfin complet. Ce qui rend sa trahison encore plus douloureuse et ma colère encore plus grande.

Point de vue d'Ava :

Vincent m'a dit que Klaus l'avait vu aujourd'hui et l'avait menacé, lui et sa communauté, s'il ne me "rendait pas". Je pourrais passer des heures à expliquer à Klaus que je ne suis pas un colis qu'on peut renvoyer par la poste, que je suis une vraie personne avec de vraies émotions, mais tout ce que je ferais, c'est  perdre mon temps... Comme disait souvent cette veille bique de madame Vedette, ma maitresse de CE2: on ne donne pas à boire à un âne qui n'a pas soif.

Je n'ai donc pas d'autre choix que de me rendre chez les Mikaelson afin d'éviter que mon ami ne souffre le courroux de ce vampire sans états d'âmes, sensé m'être destiné.

Lorsque j'arrive, Klaus est déjà là. Il arbore, comme à son habitude, son masque de marbre avec cependant,  un petit sourire sadique au coin des lèvres.

 Il est visiblement satisfait de me voir et je sais que dans sa tête de stratège, il pense avoir gagné la bataille. On dirait que sa vie se résume à une partie d'échecs : pions placés, têtes coupées, victoires remportées.

C'est vraiment bizarre, cette sensation de vouloir voir quelqu'un à ce point, tout en ayant peur de lui. Ce n'est pas une relation saine et je le sais. Mais je ne suis pas une personne équilibrée. C'est bien ça le problème...

Je ne peux m'empêcher de le regarder dans les yeux plus longtemps que nécessaire, tandis que je reste là, dans l'entrée, les bras ballants, ne sachant pas vraiment quoi faire.

"Tu me veux... je suis là", murmuré-je avec un brin d'acidité dans la voix.

Je me maudis de ne pas avoir de plan. Je n'ai même pas informé Vincent de mon départ, car il aurait cherché à me dissuader de me rendre chez Klaus, ce qui n'était pas négociable.

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