Chapitre 13: la douleur

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Je suis toujours en mauvaise posture face à ces deux hommes. Klaus est conscient mais très mal en point. Je ne sais pas ce qu'ils lui ont fait subir pendant que j'étais cachée derrière le mur.

"Tu n'as pas le temps de jouer avec elle, Jack. On a une mission à terminer et je te rappelle que l'homme à abattre n'est pas n'importe qui, c'est littéralement l'être le plus puissant au monde. Il faut agir vite avant qu'il reprenne des forces." crie Paul nerveusement.

"Puissant ou pas, je t'assure qu'avec ce qu'on lui a fait subir, il ne va pas s'en remettre tout de suite... Laisse-moi m'amuser avec cette fille devant lui. Il a l'air de tenir à elle", répond Jack d'une voix grave.

"Bon... ok... mais tu as dix minutes avant que je ne revienne..." rétorque Paul, toujours aussi mal à l'aise, en s'en allant.

Klaus grogne quelque chose, mais il est trop faible pour que j'en identifie distinctement les mots.

Je me retrouve donc seule face à Jack, qui me fixe de son regard lubrique, un sourire pervers flanqué sur le visage. Je sens mon cœur tambouriner dans ma poitrine et je fais tous les efforts du monde pour ne pas céder à la panique. J'ai un couteau, je peux me défendre. Mon cerveau se paralyse par la peur et je n'arrive pas à réfléchir de façon cohérente,lorsqu'il se jette sur moi pour m'agresser. Il se tient au-dessus de moi et m'agrippe le poignet droit avec une force impressionnante. Je me mets à crier, mais il plaque sa deuxième main sur ma bouche pour me forcer à me taire. Je sais que j'ai toujours le couteau dans ma main gauche, plus ou moins bien caché par le reste de mon corps. C'est un miracle qu'il ne l'ait pas vu.

Sans réfléchir, je le plante dans le dos de mon assaillant, mais surprise par mon propre geste, je le lâche immédiatement. Ce dernier relâche sa prise et se relève en hurlant de douleur tout en m'insultant. Il a l'air très énervé, et une peur intense me submerge lorsque nos regards se croisent, le sien envahi par de la rage pure. Je sens la terreur s'infiltrer dans tout mon corps car je sais que je suis en danger de mort. Prise de panique, je me mets à pleurer et à hurler, totalement immobile et incohérente. La voix de Klaus me sort alors de mon état d'hystérie en m'ordonnant de me battre. Ça a le don de me sortir de ma transe et avec une détermination froide, j'essaie d'attraper le couteau qui a glissé sur le côté. Mais mon agresseur a été plus rapide que moi et l'a déjà en main. Il plonge sur moi à une vitesse phénoménale et,à ma plus grande surprise, au lieu de m'attaquer avec le couteau, il me frappe à coups de poings et de pieds. Les coups pleuvent et je ne peux rien faire d'autre que d'essayer de protéger ma tête avec mes bras, recroquevillée sur le sol en position fœtale.

Il me retourne et me lance : "Je n'en ai pas fini avec toi, petite salope", tout en essayant de me maintenir comme au début de son agression. Trop affaiblie par cette attaque, je n'arrive plus à bouger et je sens que je vais m'évanouir d'une minute à l'autre. Par miracle, le couteau qui se trouve dans ma bas est toujours en place. J'arrive à m'en saisir alors que l'homme s'affaire sur moi, déchirant ma robe pour me laisser en sous-vêtements. Malheureusement, il m'attrape par les deux poignets, qu'il réussit à maintenir au-dessus de ma tête d'une seule main. Il rigole en envoyant valser le couteau à l'autre bout de la pièce, tout en me cassant la main qui le tenait au passage. "T'es coriace, toi", dit-il d'une voix amusée. Le brasier qui incendie ses yeux contraste fortement avec le ton jovial employé.

De son autre main, je le sens descendre doucement le long de mon corps jusqu'à atteindre ma petite culotte. Je hurle de toutes mes forces, lui ordonnant de me laisser tranquille, et j'essaie en vain de me battre. Il m'ordonne d'arrêter de bouger, m'insultant. Des larmes de désespoir et de rage ruissellent lentement le long de mes joues, alors qu'une colère aveugle et une volonté de me battre m'assaillent de toute part. Non, ce salaud ne m'aura pas. Ne tenant plus compte de la douleur qui envahit mon corps, je me relève un peu et je lui mords le cou aussi fort que possible. Je sens avec surprise mes dents s'enfoncer dans sa chair, un goût de rouille envahissant ma bouche.

Une de plus [Klaus Mikaelson]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant