𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐓𝐑𝐎𝐈𝐒

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Bonne lecture <3







CHAPITRE TROIS





AURA


Les murmures de mes camarades résonnent dans mes oreilles lorsque je m'arrête à la sortie du bâtiment du lycée. Il pleut des cordes dehors. Il ne me manquait plus que ça.

— Pourquoi tu t'arrêtes ? Lance une voix féminine que je ne connais pas.

— Tu devrais sortir, ça te fera une douche gratuite ! Rétorque une autre.

Tout le monde rit, amusé par l'offense que je subis.

Je te hais Ayaz Borhan.

Depuis qu'il m'a humilié devant tout le campus, tous les lycéens ont collé une étiquette sur mon front. J'ai eu le droit à tous les noms en passant de pauvre meuf à clocharde, sans oublier l'incontournable miss crado

Je m'y suis habituée maintenant et il m'est plus facile de les ignorer même si certains jours sont plus compliqués.

Une autre fille passe à côté de moi avec un parapluie, à la main, qui doit coûter une fortune.

— À ta place, je me serais jetée par dessus le pont de la ville. Elle chuchote avant de s'en aller. Poufiasse.

Son insulte ne passe pas inaperçu et déclenche une nouvelle vague de moquerie.

Je rabats ma capuche sur la tête et pousse les doubles portes pour sortir d'ici, les mains dans les poches.

J'arrive à l'arrêt de bus complètement trempée, ma technique d'esquive ne m'a pas épargné de l'averse qui s'abat sur la ville. J'attends impatiemment le bus, les dents qui claquent à cause du froid.

Les gosses de riches finissent par quitter l'établissement munis d'un parapluie que je ne pourrais jamais me payer, même si je bossais toute ma vie. Des voitures à la suite les récupèrent un par un sans qu'une seule goutte de pluie ne les atteignent.

Le bruit d'une moto rugit pas loin et passe sur une flaque d'eau qui éclabousse tout sur son passage. J'ai eu le réflexe de reculer et par chance, j'ai pu éviter la catastrophe. J'ai juste le temps d'apercevoir Ayaz qui remonte sa visière pour me faire un clin d'œil.

— Connard. J'articule pour qu'il comprenne bien ce que je dis.

Il lève son majeur dans ma direction avant de baisser la visière de son casque et d'accélérer de nouveau. Je le regarde s'éloigner en priant pour qu'un camion le percute de plein fouet et nous débarrasse d'une pourriture comme lui. 

J'avance vers le bus et monte à l'avant. Je m'installe sur le deuxième rang et dépose mon sac sur le siège vide à ma gauche. Personne ne vient s'installer à côté de moi de toute manière.

Je cale ma tête contre la vitre froide et ferme les yeux en attendant que le chauffeur redémarre.

Je n'ai jamais eu énormément d'amis, j'en ai eu que deux dans ma vie. La première a déménagé en Asie en me promettant qu'on restera en contact malgré la distance. Au bout d'un mois, elle a arrêté de me parler et mes messages sont restés sans réponse. La deuxième a arrêté de traîner avec moi, juste parce que le garçon qui lui plaît lui a demandé de le faire.

𝐁𝐔𝐑𝐍𝐈𝐍𝐆 𝐇𝐄𝐀𝐑𝐓𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant