𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐓𝐑𝐄𝐈𝐙𝐄

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Bonne lecture,

🎶 everything works out in the end (instru)🎶

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CHAPITRE TREIZE




AURA

Je me souviens des lumières de la fête, éclatantes et vivantes. Elles ne cessaient de clignoter. Leurs éclats de couleurs reflétaient sur l'eau et avaient fini par enflammer mes iris. Dans mes souvenirs, la musique semblait si lointaine, comme étouffée par une barrière invisible, et les voix des personnes présentes avaient déjà commencé à former un épais nuage gris autour de moi, m'enveloppant dans une brume oppressante.

Puis, sans prévenir, j'ai senti mon esprit se détacher inévitablement de mon corps. C'était une sensation atroce, comme si un fil invisible me tirait de moi-même. J'ai eu l'impression de mourir et je n'avais aucun moyen d'y échapper.

Je me souviens notamment de l'obscurité qui est arrivée juste après. Une noirceur infinie dans laquelle je me suis perdue, me tenant prisonnière, sans aucune sensation de temps ni d'espace. Je me suis sentie partir avec une lenteur agonisante. C'est comme si mon corps avait abandonné toute résistance alors que mon esprit se battait pour survivre. J'ai su que ce qu'il se passait à l'intérieur de moi était anormal. Je le sentais et je n'avais aucun contrôle dessus.

Alors c'est ça de frôler la mort..

Maintenant, chaque pulsation de mon cœur ramène la douleur, une brûlure lancinante qui se propage dans ma cage thoracique à chaque inspiration. Chaque souffle est un rappel de la vie et de la mort.

Le bip incessant du moniteur résonne dans la pièce, calqué sur les battements de mon coeur. Le son strident me berce étrangement comme une douce mélodie.

Puis le bruit métallique de la porte attire mon attention, trois têtes font leur apparition dans l'embrasure. Line, Alexei et Caan déboulent dans la chambre comme un tourbillon d'émotions, l'inquiétude comble chaque recoins de leurs visages.

Leurs regards cherchent le moindre signe que je ne vais pas bien mais je fais de mon mieux pour que mon visage leur offre du réconfort.

Je vais bien, je suis chanceuse d'être en vie. C'est ce que les médecins ont dit juste avant que mes amis n'entrent.

— Aura, comment est-ce que tu vas ? Oh mon dieu, j'ai eu tellement peur, si tu savais ! Lâche Line, la voix tremblante, presque brisée par les larmes qu'elle retient difficilement.

Elle se précipite à mes côtés, ses mains serrant les miennes avec une force surprenante.

— Oui, je vais mieux. Je réponds, forçant un sourire.

Les garçons s'installent sur le canapé, leurs expressions semblables à celle de Line. Le silence se propage brièvement, chargé de milles interrogations non formulées.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Les médecins n'ont rien voulu nous dire. Questionne Caan, son regard perçants fixés sur moi, les coudes sur les genoux.

— Quelqu'un a mis de la drogue dans mon verre, et apparemment, j'ai très mal réagi. J'explique.

Je n'ai pas vraiment écouté tout ce que les médecins m'ont raconté lorsque je me suis réveillée. Entre les voix basses et les bips réguliers des machines, mon esprit s'était déjà envolé loin d'ici. Les premières minutes, je me suis accrochée à des morceaux de la réalité mais il y avait cette douleur sourde dans ma poitrine, comme si quelque chose en moi s'était brisé.

𝐁𝐔𝐑𝐍𝐈𝐍𝐆 𝐇𝐄𝐀𝐑𝐓𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant