Le feu d'artifice

16 - Le chat et la souris

— Tu n'aurais pas pris cette boisson uniquement pour me saouler par hasard?

— Quelle drôle d'idée! Je ne pense pas avoir besoin de ça.

A son tour il prend son air détaché et scrute les environs.

— Pas besoin? reprend-elle l'air outrée.

— C'est bien ce que j'ai dit.

— Effectivement, s'exclame la jeune femme en posant fermement son verre sur la table basse. Tu n'as pas besoin d'alcool pour me saouler!

Elle se lève, prend sa veste et son sac et s'éloigne.

Après quelques pas d'un air assuré, elle sent que Paul s'agite dans son dos.

— Hey où tu vas ?

Elle continue son chemin sans se retourner. Lorsqu'elle arrive sur le trottoir, il la rejoint à grandes enjambées et attrape son poignet.

— Qu'est ce qui se passe ? Tu vas où, demande-t-il l'air perdu, en se plantant devant la jeune femme.

— Je n'ai pas envie d'être saoulée!

Elle le toise avec dédain.

— Pardon, je voulais pas...

Il semble désolé. Elle jubile.

Elle n'a pas l'habitude de faire des scènes, Stella trouve d'ailleurs que les gens qui se donnent en spectacle sont pitoyables. Mais là, elle le sent vraiment penaud, sincèrement désolé. Visiblement il ne veut pas la voir partir. Elle sait alors qu'elle a gagné de précieux points dans la confrontation.

— Tu ne voulais pas quoi?

Elle continue son chemin d'un pas décidé.

— Qu'il y ait un malentendu.

— Je te rassure, tout est très clair, je n'ai pas de doutes sur ce que tu voulais.

Elle arrive à l'angle de la rue, et patiente avant de pouvoir traverser. Alors il se glisse près de son oreille.

— Et qu'est-ce que je voulais?

Elle frissonne à nouveau. Sans se démonter, elle enfile sa veste. Paul lui tient le vêtement pendant qu'elle se glisse dedans.

— Toi et moi, Paul, on sait exactement ce que tu veux.

Le jeune homme pose la main sur sa taille et l'attire à lui. Elle se trouve plaquée contre son torse en une seconde. Son corps se fige, son visage à un souffle du sien, les joues rouges, et le cœur au bord de l'explosion.

Paul passe la main dans les cheveux de la jeune femme qui monopolise ses pensées, vers sa nuque, alors que son regard passe de ses yeux à ses lèvres.

Stella cligne des yeux, éberluée par ce qui se passe son vente, sa poitrine, son souffle... tout est sous tension.

— Combien de temps tu comptes essayer de résister? souffle-t-il.

Comme happée par un champ d'attraction les lèvres de la jeune femme effleurement désormais les siennes. Puis d'un mouvement sec elle s'arrache à son emprise, et reprend son chemin.

Alors elle lance par dessus son épaule:

— Bonsoir Paul!

Lui signifiant qu'elle veut qu'il s'en aille.

— Ne cois pas que je vais te laisser rentrer seule Stella... C'est dangereux et je voudrais pas qu'il t'arrive quoi que ce soit.

Elle se stoppe soudain, fait demi-tour et réplique: