Profilage

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Un nombre incalculable de photos est disposé sur ma table de cette salle particulière.

Je l'ai prise en photos encore et encore. Son visage n'a plus de secret pour moi, sa bouche, ses yeux en amande, son petit grain de beauté à côté de sa bouche, tout ce qui la décrit.

Son visage m'appartient, son image est ancrée sur mes photos.  En noir et blanc ainsi qu'en couleur toutes les facettes de sa beauté sont dépeintes par mes photos.

J'ai toujours trouvé que la photographie était l'art le plus intéressant et le plus magnifique.

C'est vraiment l'art qui permet d'immortaliser la réalité avec exactitude. Une réalité brute et violente, une relation douce et tendre, un réalité aussi mensongère que véritable.

Ma réalité, c'est elle. Kesha Nour Diarra, une réalité qui ne porte que 3 mots mais qui me chamboule à en mourir.

Une réalité représentant une femme qui est dévorée par son désir sexuel. Une femme qui offre son corps comme si c'était son unique atout.

Une femme dont la dignité n'est que mirage. Une femme dont le corps n'est qu'objet.

Finalement, une femme qu'on décrirait comme émancipée et libre loin des restrictions et valeurs patriarcales attribuées aux femmes.

Finalement, c'est juste une pute. Trop de jolis mots pour décrire une personne aussi vulgaire mais appelons un chat un chat, Kesha n'est qu'une vulgaire pute sans aucun respect pour elle même.

Non, tout compte fait ce n'est pas une pute mais bien une salope, pourquoi ? Car la pute couche avec tout le monde et la salope couche avec tout le monde sauf toi.

Elle l'a très bien montré plutôt. Elle s'est laissée draguer par ce serveur, lui a fait du rentre-dedans et l'a amené chez elle pour se laisser baiser par ce vulgaire inconnu.

Elle a fait tout ça devant moi, comme si je n'étais pas là, comme si elle me narguait de ne pas l'avoir prise.

J'ai sauté d'une terrasse à une autre à cause d'elle et j'ai failli me blesser pour une salope en chaleur.

Hier soir quand je suis rentrée chez moi après être passé chez Kesha, je me suis dirigé automatiquement vers la salle de sport.

J'ai tapé contre le sac de boxe encore et encore jusqu'à le voir se fissurer puis se déchirer sous mes coups.

Je l'imaginais lui à la place de ce sac, moi qui étais excité comme jamais, je ne suis même pas un peu touché.

J'ai débandé tellement rapidement du à la colère, putain Kesha.

Le sport restera tellement le meilleur défouloir.

Il me faut maintenant un plan pour approcher Kesha et la rendre mienne.

Aujourd'hui, je vais sonder sa personnalité et toutes les facettes de son essence. Son identité sera mienne.

Et pour commencer, je commence à prendre ses photos, il doit en avoir plusieurs centaines.

Oui, je fais peur et je le sais. Qu'importe à quel point on devient bizarre et étrange pour une personne, le plus important c'est que cette personne finisse par devenir tout autant étrange et bizarre pour nous qu'on ne l'est pour elle.

Je cherche juste à la connaître, à savoir qui elle est, ce n'est pas criminel non ?

Je prends mon appareil photo pour immortaliser chacune de ses expressions.

J'aime capturer son sourire radieux, son expression mécontente, son sourire provocateur.

J'aime capturer ses tenues, son corps, ses positions, ses postures et son attitude.

Obsession universitaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant