Kylian mène, en apparence, une vie de rêve ! Jusqu'au jour où débarque Auréa, la sœur de son coloc. La dernière fois qu'il l'a croisée, elle avait 15 ans. La dernière fois qu'il l'a croisée... elle n'était pas aussi troublante. Et la dernière fois q...
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Auréa
Inspire, Auréa. Expire. Ne pas s'énerver. Ne pas devenir violente. Ne pas tuer, non plus. Même si je simule la folie passagère, un crime passionnel, je suis bonne pour quelques années de prison. Lorsque je sortirai, Blue aura fini délinquant et dealera des space-croquettes, livré à lui-même, nourrissant trop de rancœur contre sa maman, tandis que Blue Moon se débattra avec ses mum issues sans même se souvenir de moi. Non, hors de question que je sacrifie mes bébés pour un mec qui a décidé de me pourrir la vie.
En sueur, et sur les nerfs, je donne un énième coup de poing contre la porte de la salle de bains.
- Kylian ! Ça fait déjà vingt minutes que je t'ai demandé de te magner ! Je suis censée commencer le travail dans même pas une heure !
Il le fait exprès, impossible autrement. Personne n'a besoin d'autant de temps sous la douche, sauf si... Un flash avec un Kylian à la peau ruisselante en train de s'adonner à un plaisir solitaire me transperce le crâne. Et frustre un peu plus mes cellules.
Trois semaines. Trois semaines que je m'efforce de l'ignorer, de m'affranchir de sa présence alors même qu'elle imprègne tous ces fichus murs. Et ma chair. J'ai beau essayer, tenter de l'effacer sous les empreintes d'autres, rien n'y fait. La seule saveur qui s'attarde sur ma langue est la sienne. Le seul parfum qui s'accroche est le sien. Pourtant, je ne cède pas. Respecte une distance de survie entre nous.
D'abord pour lui : même si je n'en saisis pas la raison, j'ai conscience de le blesser. Mais aussi pour moi : je n'ai pas vocation à me battre contre des moulins à vent. J'ai failli craquer, quelques jours plus tôt, dans sa chambre... Son regard qui hurlait à l'aide m'a chamboulée et touchée malgré ma colère. Néanmoins...
Néanmoins, que dalle. Je ne le comprends pas. Je ne me comprends pas non plus quand je suis face à lui. Et surtout, j'ignore ce que j'attends réellement de Kylian.
Si ce n'est qu'il agite son foufouillon pour sortir de cette salle de bains !
- Kylian !
- Cinq minutes, me répond sa voix de grizzly mal luné.
Encore en brassière et short de sport, je flanque cette fois un coup de pied contre le battant, hurlant quelques insultes lorsque mes orteils nus émettent un craquement sonore.
- Deux minutes, c'est tout ce que je te laisse ! Sinon, je te jure que je te vire moi-même de là !
Un éclat de rire transperce la cloison, me nargue clairement.
Non, décidément, je ne le comprends pas. Si, comme il me l'a avoué, il veut me « sortir de son crâne », pourquoi me provoquer sans arrêt ? En réalité, rester impassible est encore plus usant que de répondre à ses attaques. Et cette semaine s'annonce tout aussi épuisante puisque je l'ai entendu dire à Énes qu'il était en repos pendant une semaine avec son club. Au moins, quand Kylian est en déplacement, je peux souffler. Souffler, et être en manque, aussi, mais ça... personne n'a besoin de le savoir.