Kylian mène, en apparence, une vie de rêve ! Jusqu'au jour où débarque Auréa, la sœur de son coloc. La dernière fois qu'il l'a croisée, elle avait 15 ans. La dernière fois qu'il l'a croisée... elle n'était pas aussi troublante. Et la dernière fois q...
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Auréa
L'eau ruisselle sur nos corps enlacés, imprégnant nos vêtements ainsi que nos peaux. Kylian me serre toujours contre lui malgré ses paroles dissuasives. Là est le secret : ne pas toujours écouter ce qui sort de sa bouche, mais se focaliser sur le langage de ses sens. Et des miens. Or, ses doigts incrustés dans mes hanches me hurlent tout le contraire de ses mots.
Soudain, un éclair fend le ciel, le zèbre en un tracé magnétique à la fois sublime et inquiétant tandis qu'un coup de tonnerre vibre jusque dans la terre, sous nos jambes.
- Alléluia, grogne Kylian. Moi qui pensais que seule la fin du monde réussirait à te rendre raisonnable.
- Mouais, une chose est sûre : même la fin du monde ne réussirait pas à te rendre plus aimable, en revanche.
Un long soupir plus tard, il me relâche. Mes jambes retrouvent le sol, et je dois m'accrocher à son tee-shirt détrempé pour ne pas glisser à cause des talons trop hauts de mes chaussures. La nuit semble se déchirer une deuxième fois au-dessus de nos têtes en un cri assez flippant. Aussi, j'attrape la main de Kylian pour l'entraîner à ma suite. Mais à peine me suis-je mis à courir que je dérape sur une flaque de boue déjà formée et m'étale de tout mon long. Passé la surprise, je peste, avant... d'éclater de rire. Je crois que pas un centimètre carré de mon corps n'est pas taché de boue. Pour le côté sexy et sensuel, on repassera. Mes cheveux aplatis sur le dessus de mon crâne dessinent un rideau dégueulasse devant mon visage, mais je m'en fous, à vrai dire. Parce que, lorsque je les dégage de ma vue et me retourne – toujours par terre – tout ce que je perçois est son rire... et son expression libérée, même si ce n'est que passager. Ok, il se moque clairement de mon sort, mais c'est un prix que je veux bien payer.
- Bon... quand tu auras fini de te foutre de ma tronche, tu pourras m'aider à me relever ?
- J'hésite, répond-il plus sérieusement. J'aime assez ce que je vois.
Il se rapproche de quelques pas jusqu'à ce que ses pieds butent contre les miens. Puis, de toute sa hauteur, il me surplombe, fier. Arrogant. Putain d'indécent, surtout. Les poings contre ses cuisses, Kylian me décoche un regard un peu trop ravi à mon goût.
- Tu prends ton pied, hein ?
Ses billes noires se coulent sur la totalité de ma silhouette.
- Pas encore, Petite Chose.
C'est possible de se sentir sexy et en feu alors même qu'on barbote dans une flaque de boue tel un hippopotame ? Ouais, carrément possible lorsque l'on est dévoré du regard de cette façon...
- Tu m'aides, oui ou non ? répété-je après avoir tenté – en vain – de calmer mes nerfs en plein trip hormonal.
Un rictus rehausse sa joue gauche tandis qu'il me tend sa main que j'attrape aussitôt. Sait-on jamais, s'il change d'avis ? D'un geste sec, Kylian me remet à la verticale quand ma cheville n'en fait encore qu'à sa tête, patine, puis me refait tomber lourdement sur les fesses, entraînant Kylian dans ma chute, cette fois.
