Kylian mène, en apparence, une vie de rêve ! Jusqu'au jour où débarque Auréa, la sœur de son coloc. La dernière fois qu'il l'a croisée, elle avait 15 ans. La dernière fois qu'il l'a croisée... elle n'était pas aussi troublante. Et la dernière fois q...
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Auréa
Moi qui pensais ne pas en être capable, je me plantais. Comme quoi, faire semblant, feindre, truquer est inhérent à l'espèce humaine. Parce qu'une chose est sûre, aucun de mes actes, de mes gestes n'est naturel, ce soir. Si je laissais libre cours à mes instincts, je serais déjà en train de le pourrir de m'ignorer ainsi. Juste avant de fondre sur ses lèvres.
Je n'ai jamais aimé la difficulté, surtout dans mes relations avec les autres. C'est sûrement pour cette raison, d'ailleurs, qu'au moindre agacement, je me contentais de me détourner. Mais ça... c'était avant lui. Avant Kylian et sa tonne de complications, d'ombres. D'émotions brutes et brûlantes. Et dont je refuse de me détourner.
Voilà pourquoi je me prête à ce jeu que je hais et qui ne me ressemble pas. Pour lui. Uniquement pour lui. J'agis donc comme s'il n'était pas à quelques mètres de moi et profite, en apparence, du moins, de mes amis. Et j'avoue que l'alcool des trois cocktails déjà perfusé dans mon sang m'aide grandement. Si bien que, durant un moment, j'oublie réellement. Ma colère suite à sa réaction de ce matin. Mes doutes face à son comportement avec mon frère. Et ma peur que lui aussi oublie.
Tandis que Calista me raconte sa soirée en compagnie d'un homme rencontré au bal de Venise et que – si j'en crois ses yeux exorbités – je suis censée connaître, Thomas s'affale soudain sur le canapé, à côté de moi. Seulement alors, je remarque qu'il avait disparu. À l'instar de Kylian et Énes, d'ailleurs, je constate en tournant la tête vers leurs places désormais vides.
- Bah, ils sont partis ? lancé-je d'une voix trop aiguë pour ne pas paraître préoccupée.
- Sûrement, répond vaguement Thomas. En même temps, on se fait chier ici, non ? Ça vous dit de bouger aussi ?
- Mais... j'arrivais au point culminant de mon récit, se lamente Calista, sa main passant sous mon nez pour fouetter le bras de notre ami. Toto, je n'aime pas être interrompue, tu le sais, pourtant.
- Laisse-moi deviner, se marre ce dernier. Le point culminant de ton récit, ce n'était pas ton point G, par hasard ?
J'éclate de rire. Pendant que l'Italienne, loin de se vexer, rejette ses cheveux noirs en arrière d'un air royal.
- Tu commences à trop bien me connaître, Toto. Et ça ne me convient pas du tout. On dirait un vieux couple.
- Bah, techniquement, non, je la contredis. Lui ne sait rien de ton point G.
- Justement, c'est bien ce que je dis : un vieux couple.
Thomas s'esclaffe à son tour. Avant de reprendre contenance et de clôturer cette conversation qui, comme toujours avec ces deux-là, a dérapé.
- Tu en prends parfaitement soin toute seule. Nul besoin de moi. En revanche, comme je me soucie de votre bien-être autre que sexuel, je vous propose d'aller ailleurs. Je réitère : on s'emmerde, ici.