Kylian mène, en apparence, une vie de rêve ! Jusqu'au jour où débarque Auréa, la sœur de son coloc. La dernière fois qu'il l'a croisée, elle avait 15 ans. La dernière fois qu'il l'a croisée... elle n'était pas aussi troublante. Et la dernière fois q...
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Auréa
- Tu ne peux pas aller plus vite ? pesté-je, mourant d'envie de virer Énes de derrière le volant pour m'y mettre.
- Auréa, soupire-t-il. Je ne vais pas tuer quelqu'un pour que tu récupères Blue trente secondes plus tôt.
- Bah... carrément que si !
Depuis le côté passager, je lui assène un taquet sur l'arrière du crâne, lui soutirant un rire qui se répercute dans l'habitacle. J'ai l'impression de n'être plus qu'un amas de nerfs à vif. Impatiente de retrouver mon chien, je ne tiens plus en place, vacillant entre l'inquiétude et la joie de savoir que je le tiendrai tout bientôt contre moi. J'ai beau accueillir la moindre émotion à bras ouverts, il n'empêche que... ça fait beaucoup en tout juste vingt-quatre heures. Surtout lorsque Kylian s'ajoute à l'équation. Ce dernier est resté à l'appartement pour une raison qu'il ne s'est pas donné la peine de nous expliquer. Sûrement pour traîner seul avec ses ombres...
D'un revers mental, je me recentre. Je refuse d'y penser pour l'instant. Penser à lui implique de me torturer l'esprit et les sens. Tout ce dont je n'ai pas envie pour le moment.
Alors que nous sommes enfin garés, je cours plus que je ne marche dans la rue, ma main enroulée autour du poignet de mon frère, en suivant le GPS de mon téléphone. Une fois devant la clinique, je m'engouffre par la porte d'entrée pour tomber aussitôt sur Calista, qui patiente dans la petite salle d'attente. Sans même prendre la peine de la saluer, je me rue sur elle pour l'attirer dans un câlin un peu bancal.
- Merci, merci, merci, je répète en la serrant encore plus fort.
Je l'entends glousser contre mon cuir chevelu avant de me répondre :
- Je n'ai pas fait grand-chose, Auréa. Je sais que Blue est important pour toi. Et puis...
Ses paumes sur mes épaules, elle me repousse doucement.
- ... tu devrais remercier Kylian, plutôt. C'est lui qui m'a envoyé la photo de Blue en me demandant de faire un post.
- Comme quoi, les miracles existent, raille Énes dans mon dos.
Un instant, je reste saisie.
Il a vraiment fait ça ?
Un frisson que je ne parviens pas à identifier se grave sur ma peau pour finir par irradier ma poitrine. Ce n'est pas grand-chose, mais on parle de Kylian, là. Kylian que rien ne touche, d'ordinaire. Kylian qui se contente de connariser dans son coin sans se préoccuper des autres. Kylian qui... me provoque dans l'espoir de me repousser quand... visiblement, lui non plus ne peut s'empêcher de revenir vers moi.
Merde. Et dire que, pas plus tard qu'il y a une heure, je le traitais de con et d'égoïste.
- Bon, où est mon chien ? je balance tout à coup, désireuse de ne pas m'attarder sur ce pic de culpabilité qui maltraite mon ventre.
