Kylian mène, en apparence, une vie de rêve ! Jusqu'au jour où débarque Auréa, la sœur de son coloc. La dernière fois qu'il l'a croisée, elle avait 15 ans. La dernière fois qu'il l'a croisée... elle n'était pas aussi troublante. Et la dernière fois q...
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Auréa
- Kylian ?
Un grognement me répond, vibre contre ma gorge. Prise en étau entre le mur contre lequel il m'a acculée et son torse aux lignes sèches, je rejette la tête en arrière. Kylian, sa langue léchant la courbure de mon cou, presse davantage son corps contre le mien. Une part de moi a vaguement conscience de l'endroit où nous nous trouvons – à savoir ce couloir digne d'une crypte – mais... tant pis. Je m'en contrefous. Le sentir me toucher à nouveau me fait définitivement basculer du côté primaire. Et j'y plonge avec un tel délice que même ma raison se retrouve vite noyée. Aussi, j'oublie ce que je comptais lui dire, puis enroule mes jambes autour de sa taille, mon bassin ondulant, possédé. Ma bouche retrouve la sienne, la capture tandis que je me contorsionne pour glisser mes doigts dans la couture de son pantalon.
Cette fois, un grondement transperce sa cage thoracique pour se loger sous la mienne. La seconde suivante, Kylian me relâche et se recule d'un bond. Décontenancée, je demeure immobile, les sens si frustrés qu'un instant, j'ai bien l'impression de partir en fumée. Le souffle court, le regard plus obscur que jamais, il me dévisage, s'attarde sur ma poitrine qui se soulève puissamment, puis réintègre mes pupilles. Une onde de colère commence à enfler dans mes veines. S'il me repousse encore une fois, je jure que...
Soudain, Kylian me recouvre, ses lèvres s'emparant des miennes et ses avant-bras vissés au mur, de chaque côté de mes tempes. Loin de la frénésie de son précédent baiser, celui-ci est... d'une lascivité flirtant avec l'indécence. La façon dont sa langue caresse la mienne avec lenteur, dont sa bouche entrouverte se fige par intermittence, dont son entrejambe gonflé appuie contre mon ventre... je... j'ai la sensation de me désagréger toujours un peu plus dès que Kylian s'approprie un morceau de ma chair.
Lentement, cette fois, il opère un pas en arrière, noue nos doigts, puis, sans dire un mot, m'entraîne derrière lui. En silence, nous longeons le couloir jusqu'à une nouvelle porte que Kylian pousse sans une once de délicatesse. Nous progressons de quelques pas et nous immobilisons de concert. Une autre immense salle nous accueille, pas aussi grande que la précédente, mais tout de même assez conséquente pour être séparée en plusieurs petites pièces grâce à des rideaux opaques. Bien que la décoration soit aussi luxueuse que dans la première, celle-ci, hormis les alcôves créées pour l'occasion, est néanmoins dépouillée de tout autre élément superflu. Au moment même où un homme s'échappe derrière un des voilages, un étrange casque à la main, une hôtesse surgit devant nous.
- Bienvenue chez Naughty Dreams. Puis-je me proposer pour vous aiguiller dans votre choix ?
- Quel choix ? aboie presque Kylian, à mes côtés.
- C'est de la réalité virtuelle, je lui réponds. Ou augmentée, enfin un truc du genre.
Tandis qu'il baisse son visage interloqué vers moi, la jeune femme, grimée avec une perruque rousse et des lentilles d'un bleu translucide, me sourit.