Chapitre 4

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   Il fait jour à SmallTown, le soleil brille, les oiseaux chantent, et la plupart de la population se réveille dans la joie par les douces lumières du jour. Mais pour certaine, l'agitation et l'inquiétude la tourmentent de bon matin. Lilith vient de se réveiller et se rend compte qu'elle n'a toujours pas eu de nouvelle de ses parents, étant donné sa gouvernante qui ne l'a pas réveillé de la nuit comme elle le souhaitait. Elle n'attend pas que quelqu'un vienne comme d'habitude et descendit les escaliers pour rejoindre la cuisine avec une petite lueur d'espoir. Quand elle arriva dans la pièce, elle ne trouva aucun signe de vie de ses parents, ni de sa gouvernante, ni toute une armée de domestique. Elle trouva une toute autre personne:
-" Tiens Rosà, où sont tous les autres? Ils devaient être réunis ici pour le petit déjeuner du weekend matin."
En effet, tous les employés se réunissaient à la cuisine tous les samedis matins pour un petit déjeuner d'ensemble. C'était une idée proposée par les parents de Lilith pour alléger le petit quotidien et la classe sociale entre eux. Elle servait aussi aux employés à décompresser face au travail, se raconter les problèmes, les anecdotes, les prouesses des ex-aventuriers et bien d'autres encore.

-"Bonjour Mademoiselle, et bien... c'est-à-dire que... il y a eu..." balbutia la petite femme de ménage.

-" Que se passe-t-il Rosà!? Où sont tous les autres?" Lilith s'écria d'un ton si fort que la demoiselle en sursauta

-" Et... et...et bien... Il se peut que la réunion se passe dans les appartements de Mme Marthe, et je suis ici... pour vous prévenir..."

-" Et pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt !? " Lilith avait peur, mais très peur, elle se doutait bien de quelque chose mais n'en était pas sûre.

-" Je vais vous y conduire."

   Lilith marcha d'un pas précipité avec une petite femme à tablier blanc qui essaie tant bien que mal de la rattraper derrière. Le stress l'avait envahi depuis longtemps. Ses doutes de la nuit dernière se multiplient au moins cinq fois plus. Elle est désormais devant la porte de sa gouvernante et se questionne sur ses prochaines visions.
Quand elle entra dans la pièce, des yeux de toutes sortes l'accueillirent : il y en avait des larmoyants, des tristes, des déçus et tous ceux qui ressemblaient à l'accueil d'un mort. Le silence absolu régnait dans la pièce à son arrivée, elle découvrit sa gouvernante au milieu d'une foule de personne aux tabliers usés, les mains croisées et les visages peinés, assise sur son bureau à regarder Lilith d'un air stupéfait. Marthe plissa les yeux et leva la main comme un signe disant qu'il fallait partir et vaquer à ses occupations. Quant à Lilith, elle resta dans la pièce, les yeux et les lèvres crispés. Elle dit alors:

-"Marthe, pourquoi...?"

-"Assieds-toi je t'en prie. On doit discuter."
Lilith prit place devant elle, les pupilles et les mains tremblantes, les doigts froissés sur sa nuisette et son peignoir.

-"Je vais être claire mademoiselle. Nous avons reçu un appel d'un des secrétaires de vos parents très tôt ce matin et ... Il semblerait qu'il est arrivé malheur à vos parents."

Marthe parlait calmement mais se raclait la gorge à chacun de ses mots. Lilith ne dit rien, ses yeux se vidèrent de toutes émotions. Elle a cessé de froisser ses habits de nuit. Par le plus grand effort de sa vie, elle réussit à articuler:
-"Que leur est-il arrivé ?"

-"Un...un accident leur est parvenu sur le chemin de retour et ils se sont retrouvés à l'hôpital le proche."

-"Et après, où sont-ils maintenant?"

Lilith parlait comme une automate. Comme si elle avait déjà toutes les questions et réponses de la conversation.

-"Mmh... Sachez que les médecins ont fait tout leur possible mais..."

Lilith leva les yeux machinalement vers Marthe et demanda:

-"Ils sont morts pas vrai?"

-"Ils sont décédés à deux heures et quarante-quatre minutes du matin. Je suis désolée mademoiselle, toutes mes condoléances."

Lilith n'était plus qu'une coquille vide, à l'entente de cette nouvelle, elle ne dit rien, ne fit rien et fixait le vide. Elle voulait pleurer, elle n'y arriva pas. Quand le vent puissant de l'hiver attaquait ses yeux, elle ne peut retenir ses larmes; mais quand la mort était là principale cause, elle ne pouvait rien verser. Le grand silence morbide qui s'était installé entre une demoiselle brisée et une femme soulagée et désolée d'avoir vider son sac, fut stoppé par l'arrivée d'un jeune homme en noir complet ouvrant d'un coup la porte de la pièce:
-" Excusez-moi si je vous dérange mais les secrétaires des Asplund sont arrivés et vous cherchent Madame. Ils sont en bas."

Encore une fois, Marthe se leva et ne sortit aucun son, laissant Lilith perdue dans ses pensées. Les derniers bruits entendus furent le claquement de la porte et le bruit étouffé des pas descendant les marches.

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