Chapitre 3

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Il était environ 03:00p.m, l'après-midi atteignit sa moitié et la petite rêvasserie du mercredi de Lilith allait bientôt prendre fin. Elle était allongée sur l'un des bancs du jardin, à l'ombre d'un albizia, profitant des derniers halos quand le soir pointerait bientôt son ciel noir tâcheté d'innombrables étoiles, et de la grande lune couronnant la nuit sombre.
Marthe, la gouvernante, n'a cessé de travailler depuis l'après-midi. Elle écrit, reçoit des appels, organise tout et n'importe quoi. Mais malgré tout, la base de son travail, c'est la petite Asplund. Plus elle travaille, plus elle est dérangée. Les messages et les appels n'ont pas arrêté comme la pluie en été. Maintenant, elle est assise sur son bureau, la sonnerie du fixe résonnant dans la pièce et elle se jure que cette fois, ce sera le dernier de sa journée. Elle hésita un instant et finit par décrocher. A peine eût elle le temps d'apporter le combiné à son oreille, et à dire la vieille formule téléphonique, qu'une femme parla à toute vitesse:

-"Bon après-midi Marthe, nous arriverons forcément très tard ce soir, on a eu un petit problème de dernière minute en rentrant et on doit y rester. Veuillez dire à notre fille de ne pas s'inquiéter... Après tout elle a l'habitude".

Marthe resta bouche bée, elle n'a pas eu le temps de dire quoi que ce soit que sa patronne raccrocha sur le coup. C'était clair, direct et sans répit. Il lui a fallu un dizaine de secondes pour encaisser.
Lilith qui se trouvait sur son banc, se fit interrompre par sa protectrice:

-" Mademoiselle, votre mère m'a téléphoné pour vous dire qu'ils auront un lourd retard; une vieille habitude qui ne vous surprend plus à ce que je sache"

-" En effet. Mais c'est étrange, cela fait longtemps qu'ils n'ont pas appelé pour cette raison."

-" Cela devait sûrement être spécial" répond simplement la gouvernante.

L'après-midi pris fin quelques heures plus tard, ayant pris sa douche, Lilith attendait dans sa chambre, elle n'espérait pas le retour de ses parents de si tôt. Elle lisait en attendant son dîner. Quand Agathe lui averti que son le souper étai fin prêt, elle descendit et alla dans le mini-bar de la cuisine et y trouva sa gouvernante:
-" Approche donc et mange avant que ça ne refroidisse."
Lilith et Marthe avaient l'habitude de se tutoyer quand elles étaient en privé. Pour Lilith, sa gouvernante était sa meilleure amie depuis petite. Elle se confiait toujours à cette dernière et passait bien plus de temps avec elle qu'avec ses parents. Elle entra et lui répondit d'un léger sourire qui cachait une petite déception:
-" Oui, il semble que je vais devoir dîner seul ce soir."

Lilith avait la mani de dîner sur le mini-bar et jamais sur la table principale quand ses parents n'étaient pas là.

-" Comment as-tu su que que quelque chose me tracassait ? "
demanda Lilith en avalant son potage

-"Je te connais depuis longtemps, cela se lit sur ton visage et dans tes yeux."

-"Oui c'est étrange, je sens me sixième sens qui est très perturbé et ... Pas très stable. Comme si j'avais un mauvais présage, je ne sais pas c'est très curieux."

-" Tu devrais faire une petite pause, tu étudies beaucoup trop ces derniers temps."

-" Oui tu as sûrement raison, je vais dormir. Tu peux prendre ta soirée, elle s'essuya la bouche avec une serviette et s'apprêtait à monter les escaliers et elle ajouta: " quand mes parents rentreront, pourrais-tu me réveiller peu importe l'heure s'il te plaît?"

-" Bien évidemment."

Et c'est avec un sourire et un salut de la main qu'il se souhaitèrent une bonne soirée. Elle alla dans le vestibule et toucha la porte d'entrée, elle réfléchit et se dit que son amie intime avait forcément raison, ses dernières années d'étude n'étaient pas facile alors elle s'inventait sûrement des scènes et alla finalement dans sa chambre pour rejoindre le pays des songes. Malheureusement, son voyage n'allait pas plus loin que le lambris de sa chambre. Il était presque minuit et elle ne trouva pas le sommeil, elle commence à mettre en question ses insomnies. Cela ne lui arrivait jamais, et pourquoi cette fois. Ses parents étaient toujours en retard, ils avaient cette manie. Elle ferma les yeux, se dit qu'elle se faisait des idées, que demain elle verrait ses parents puisque c'est le weekend, que tout sera normal et ce doute qui la ronge disparaîtrait peut être. Les filets de Morphée finirent par l'emmener dans un voyage bien calme.

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