Prologue

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  Mon nom est Kagami Satoru, et aujourd'hui est mon premier jour à l'Académie Kibôgamine (l'Académie du Pic de l'Espoir). Cette école privée est reconnue par le gouvernement et bénéficie d'un immense campus dans le quartier prisé de la ville. Elle rassemble les meilleurs lycéens dans chaque domaine afin d'élever l'espoir qui endosserait le futur du pays. À la différence des autres écoles, celle-ci ne possède aucun type d'examen d'entrée. Seuls les élèves recrutés directement par l'Académie peuvent la rejoindre. Pour refléter la spécificité de l'appropriation des talents, les étudiants se font connaître sous le nom d'Ultimes. Ainsi, tous ceux qui sortent de cette école seraient promis à un avenir aisé. Du moins, c'est ce qui est dit.

  Personnellement, je n'ai jamais vraiment voulu intégrer cet établissement en particulier. L'école elle-même est venue me chercher alors que j'entamais mon année dans un autre lycée. Mes parents ont fini par accepter leur invitation après longue et mûre réflexion. Premièrement, notre statut modeste aurait rendu mes études difficile à payer à long terme, et deuxièmement, car ils désiraient à tout prix que je trouve ma voie dans un domaine qui me passionnerait plus que tout. Finalement, la balance a davantage penché pour mon bien-être et c'est pourquoi, j'ai obtenu le titre d'Apprenti Ultime.

  En fait d'après leurs dires, mon talent serait également un domaine qui intéresserait grandement l'Académie en raison de ma faculté à apprendre tout et n'importe quoi avec facilité. La cuisine, le sport, l'art, peu importe... En effet, je pourrais maîtriser toutes les compétences de chaque domaine si je le voulais et devenir « l'Élite Ultime » si je suivais leur raisonnement, mais... c'est si et seulement, je le voulais vraiment. Oui, mon talent n'est pas aussi simple que l'on ne le pense. J'apprends n'importe quoi avec facilité seulement si je le veux et que le domaine en question m'intéresse. Autrement, mon apprentissage du domaine proposé m'est difficile voire, dans de rares occasions, un échec.

  Dans tous les cas, je refuse que tous les sacrifices et les efforts que mes parents ont accomplis pour moi jusqu'à maintenant, afin que je trouve ma future voie, soient vains. Je découvrirai les spécialités que cette école me propose, et je ferai de mon mieux pour trouver mon unique domaine d'affinité et partir diplômé.

  Je ferai de mon mieux... Je ferai... Je...

  Tout se brouille soudainement dans mon esprit. ... Autour de moi...

  ... Une porte ? Une double porte vient d'apparaître devant moi. Plus précisément une porte coulissante, je crois... C'est vrai... Je dois me rendre en salle de classe.

  En ouvrant la porte qui y mène, une lumière aveuglante jaillit subitement depuis l'autre côté avant de laisser place à une salle de classe presque vide. Enfin presque vide... Il y a seize bureaux (dix-sept avec celui du professeur) et cinq élèves présents pour le moment. Cela ne m'étonne pas vraiment, je préfère toujours arriver en avance.

  Quatre élèves sur les cinq me regardent entrer. Je les salue brièvement puis je m'installe à la deuxième table de la rangée près des fenêtres.

  M'attardant peu pour observer l'allure de mes camarades, je vois que l'une d'entre eux, étendue de tout son buste sur sa table, porte un kimono furisode traditionnel orange à motifs imprimés de fleurs blanches et jaunes, et est coiffée de longs cheveux blonds attachés en deux couettes jumelles et incurvées. Un peu à sa droite, une fille aux cheveux roux vifs et lisses coupés courts s'y trouve. Un appareil photo numérique noir est attaché à elle à l'aide d'une sangle orange. De l'autre côté de la salle, une autre fille se tient. Elle a les cheveux longs de couleur prune, coupés de manière inégale. Son expression ne cesse d'afficher de l'anxiété. Cela m'inquiète un peu, on dirait presque qu'elle pourrait fondre en larme d'une minute à l'autre. Elle semble porter un uniforme d'infirmière qui se compose d'une chemise rose pâle à manches courtes ainsi qu'une mini jupe bleu pâle et légèrement froissée. Par dessus, elle porte un tablier blanc noué derrière le cou. Elle a également des bandages enroulés autour de son avant-bras gauche et autour de sa jambe droite. Non loin d'elle, j'aperçois une autre fille. Celle-ci arbore de très longs cheveux blonds lui arrivant jusqu'aux genoux, une partie coiffée d'une couronne tressée, accessoirisés d'un ruban noir moucheté par ce qui ressemblerait à du diamant. Elle porte une robe foncée avec en son centre, un grand ruban rouge faisant presque toute la hauteur et la largeur de son torse. Enfin à la dernière table de ma rangée, deux tables derrière moi, un jeune homme (enfin, je crois) de petite carrure et au visage raffiné y est assis, et regarde avec ennui par la fenêtre. Il a les cheveux blonds coupés très courts ornés d'une paire distincte de lignes courbes rasées de chaque côté de la tête. Des taches de rousseurs se situent le long de l'arête de son nez et possède ce qui semble être un grain de beauté ou une tache de naissance près du côté droit de sa bouche. Ses cils sont longs (c'est plutôt joli). Il est vêtu d'un costard traditionnel noir, bien taillé et à rayures sombres, de yakuza, sur une chemise blanche nouée par le col d'une cravate également noire. Il porte aussi deux bagues en argent sur sa main droite (l'index et le majeur), celle-ci qu'il fait, en ce moment-même, pianoter sur sa table avec agacement. Notant ce détail, je détourne immédiatement le regard pour ne pas qu'il pense que je le fixais de travers. Ce n'est pas le moment de m'attirer des ennuis en début d'année.

[Danganronpa] Ultimate Apprentice's DiaryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant