[Danganronpa] Ultimate Apprentice's Diary

Jour 5

  Je crois que je n'ai dormi qu'une heure ou deux car Sôda-kun est venu sonner chez moi, inquiet que je ne me sois pas rendu au restaurant de l'hôtel pour prendre le petit déjeuner. Heureusement, il n'a pas insisté (pas comme Kuzuryû-kun cette nuit...) et j'ai pu dormir encore un peu.

  Vers midi, j'ai cheminé jusqu'au restaurant, les paupières lourdes, car mon estomac me rappelait que je n'avais toujours rien avalé depuis le dîner d'hier soir. Tout le monde semblait soulagé de me revoir. J'ai expliqué que j'avais fait une sorte d'insomnie la nuit dernière, et que de ce fait, j'avais besoin de me reposer.

  Kuzuryû-kun était aussi présent mais n'avait presque rien mangé. Il avait l'air de mauvaise humeur et ne cessait de foudroyer sinistrement Koizumi-san du regard. Celle-ci finit par écourter son déjeuner, avouant ne pas se sentir bien et confia le plateau repas pour Komaeda à Hinata-kun, afin que ce dernier aille lui apporter à sa place.

  La Photographe Ultime partit le visage pâle. Je me doutais que quelque chose n'allait pas. Je me suis demandé si elle avait joué à la borne d'arcade et si elle était au courant à propos du meurtre de la petite sœur de Kuzuryû-kun. D'ailleurs, celui-ci a grommelé avec ennui quand il a compris que Koizumi-san essayait de l'éviter. Il fallait que je fasse quelque chose pour empêcher Kuzuryû-kun de faire l'irréparable tant que nous sommes encore coincés sur cette île.

  Avec conviction, je suis allé après le déjeuner au supermarché pour m'acheter quelques cannettes de cola pour me tenir éveillé (en raison de la caféine à l'intérieur), puis j'ai passé une partie de l'après-midi chez Sôda-kun pour lui demander de m'aider à fabriquer un dictaphone. Insouciant comme il est, il a vu seulement une opportunité intéressante de m'exercer dans le domaine de la mécanique. En réalité, il n'avait pas tort mais ma véritable intention derrière était d'interroger moi-même Koizumi-san (pacifiquement) et garder son témoignage comme preuve quelque part. L'idée du dictaphone m'était alors venue à l'esprit.

  Tandis que nous le fabriquions, j'ai découvert que le cola était la boisson préférée de Sôda-kun. Bien que j'en avais apporté à l'origine pour m'aider à rester éveillé (pendant que j'assemblais et montais les pièces), j'en ai tout de même partagé avec Sôda-kun pour le remercier de ses enseignements et de son amitié. Il eut un silence de malaise avant qu'il ne parle à nouveau avec ennui : « Tu me fais confiance, mais moi, je ne peux pas te faire confiance en retour. Sinon, j'ai l'impression de te trahir. »

  J'ai levé un sourcil, perplexe.

  « Ah bon ? Pourquoi ?

  - Tu sais pour être honnête, je porte des lentilles de contact et ce n'est pas comme si je voulais que mes cheveux soient de cette couleur. Je n'étais pas sûr de ce que je voulais alors j'ai tenté des trucs et ils ont fini comme ça.

  - ... Quel est le rapport ?, répondis-je un peu confus. J'ai du mal à te suivre...

  - Eh bien, j'ai toujours été un gamin faible et lâche. Tout ce que j'ai toujours fait c'est étudier et bricoler des machines. Alors... j'ai toujours cru que tous ceux qui venaient me parler étaient des gens gentils et sympas. Donc, même si on me trahissait ou me mentait, j'ai toujours cru qu'ils avaient une bonne raison de le faire. C'est ce en quoi j'ai toujours cru... tout ça parce que j'avais trop peur de l'admettre. »

  Il lâcha un soupir. Le Sôda que j'ai toujours vu était quelqu'un de confiant, insouciant et qui s'emportait un peu parfois, surtout quand il s'agissait de Sonia-san... Mais peut-être qu'il fait juste semblant de se comporter ainsi ?

  « Quand j'étais au collège..., continua t-il avec sérieux. Il y avait ce gars que je pensais être mon meilleur ami. On a toujours tout fait ensemble, et je pouvais lui parler de tout et n'importe quoi. Mais une fois... Je l'ai laissé tricher sur ma feuille de contrôle parce qu'il me suppliait de l'aider. Mais on a été cramés... Jusqu'à la fin, il a insisté pour dire que j'étais celui qui lui avait volontiers donné les réponses. Tant qu'il n'était pas puni... cela ne me dérangeait pas du tout de partager mes réponses avec lui. Et depuis que c'est arrivé, il a continué à m'éviter. ... Ce n'est pas comme si je m'en souciais maintenant mais je me demande quand même pourquoi ?