Jour 18

9 0 0
                                    

  Nous sommes allés vérifier le Château Nezumi après le petit déjeuner sous ma suggestion. Je n'ai pas mentionné que cette information me venait de Komaeda pour ne lever aucuns soupçons et aucunes inquiétudes au sujet de ma visite nocturne de la veille. J'ai simplement proposé l'idée puisqu'il s'agissait d'une des zones encore inexplorées. Le jour fatidique approche et sans aucun suspense, nous n'avons toujours pas trouvé les prétendues bombes. Je commence à me demander si ce fichu Komaeda ne nous mènerait pas en bateau depuis le début... du moins, c'est ce que je pensais au départ.

  Comme nous ne pouvons pas rentrer dans les Ruines Anciennes sans mot de passe et que nous n'avons trouvé aucun indice à ce sujet jusqu'à ce matin, nous nous sommes tout d'abord dits que c'était peut-être aussi le cas pour Komaeda. C'est pourquoi nous sommes uniquement allés inspecter le Château Nezumi au parc d'attraction de la cinquième île.

  L'entrée avait été détruite, comme si une « certaine personne » avait usé d'une bombe. Ainsi, nous n'avons eu aucune difficulté à pénétrer dans l'attraction. La décoration interne de celle-ci rappelait celle d'un temple ou d'une église. Plutôt étrange pour une décoration de château d'un parc d'attraction. Nous avons inspecté minutieusement les lieux mais les bombes étaient nulle part. Néanmoins, nous remarquâmes une étrange plaque au sol sur laquelle était inscrite : « À tous les sujets : le mot de passe pour guider tout le monde vers le futur est... ».

  Le reste des écritures était effacé et semblait avoir été gratté. Nous comprîmes qu'il s'agissait probablement du mot de passe qui aurait pu nous permettre d'entrer dans les Ruines Anciennes. La partie estompée n'avait vraiment pas l'air d'avoir été faite avec le temps, ce qui supposait que Komaeda devait en être l'auteur.

  « Monomi et Monokuma n'auraient pas pu entrer dans ce château puisqu'ils n'aiment pas les souris, pas vrai ? », s'est souvenu Fuyuhiko.

  L'inquiétude grandissait en nous comme les bulles d'un soda que l'on secourait trop. Il est probable que Komaeda ait caché les bombes dans les Ruines Anciennes mais il nous est actuellement impossible d'y entrer... Ainsi en effaçant le mot de passe, il nous empêche d'approcher les bombes. Ce connard m'avait donné un indice ensachant que nous ne pourrions au final pas l'utiliser... Je le hais...

  Nous avons fini par nous séparer (après une dispute de Sonia-san et Kazuichi qui ne supportaient plus la situation) et avons passé la journée à essayer de trouver de potentiels indices sur le mot de passe en question qui nous permettrait de nous rendre aux Ruines Anciennes. Mais en vain. Nous sommes tous retournés bredouilles à l'hôtel après l'annonce nocturne de Monokuma.

  Je compte bien retourner voir Komaeda tout à l'heure après certitude que Fuyuhiko se soit bien endormi afin de lui faire cracher le mot de passe des Ruines Anciennes.


(plus tard)

  Je n'ai pas trouvé Komaeda au chalet. En vérifiant sa localisation sur mon ElectroID, j'ai vu le visage en pixel qui le représentait se situer dans son bungalow comme si de rien était. Je me suis dit qu'il s'était soit libéré tout seul, soit quelqu'un l'avait aidé. Ainsi, je me suis alors dépêché d'aller frapper chez lui (sans réveiller le voisinage) et celui-ci m'a ouvert d'un air hautain et le sourire aux lèvres, comme s'il s'attendait à me voir. Je l'ai immédiatement poussé à l'intérieur de sa chambre pour que personne ne nous entende parler. Cela l'a amusé.

  « Tu t'es détaché tout seul, n'est-ce pas ?, le fixai-je d'un air mauvais.

  - Regarde-moi donc, ricanait-il. N'est-ce pas évident ?

  - Tu cachais un couteau sur toi. Pourquoi ne t'es-tu pas libéré plus tôt dans ce cas ?

  - Cela n'avait aucune importance que je le fasse plus tôt ou plus tard. Le plus important c'est que tu sois là. Je savais que tu finirais par venir avec les indices que je t'ai donnés hier. Je sais bien que tu en veux en savoir davantage mais il va falloir patienter un peu.

  - On n'a pas le temps de patienter, ai-je lancé avec sérieux. Tu as dit que les bombes exploseraient demain à midi si le traître ne se montrait pas.

  - Malheureusement oui, soupira t-il. Ce serait une fin plutôt ennuyante à vrai dire.

  - Alors arrête-les pendant qu'il est encore temps. Elles sont dans les Ruines Anciennes, pas vrai ?

  - Peut-être que oui... Peut-être que non... », se retourna t-il nonchalamment tout en se dirigeant vers l'une de ses commodes.

  Mon sang n'a fit qu'un tour lorsque je l'ai vu revenir dans ma direction en me tendant un revolver à travers un rictus malsain.

  « Tiens. Je l'ai récupéré de l'Octogone. Je veux voir comment tu comptes l'utiliser.

  - T'es complément cinglé, Komaeda..., marmonnais-je d'un air réticent.

  - Allez, ne soit pas timide. Je suis sûr que tu en as déjà tenu par le passé. Ou peut-être que tu préfères que je le garde avec moi ? »

  Sur ses paroles, j'ai immédiatement attrapé ce qu'il me tendait. Ce serait trop dangereux qu'un type comme lui garde des armes de ce genre...

  « Bien..., continuait-il de me sourire tout en sachant que cela me gênait. J'ai hâte de voir ce que tu vas en faire... Tuer quelqu'un ?... Sauver quelqu'un ?... Le garder pour toi ?... Ou peut-être que tu seras plus inspiré que moi, Satoru-san...

  - Espèce de pervers..., marmonnais-je d'un air sombre tout en vérifiant que l'arme était chargée dans le cas où il me ferait un coup bas (même si le tenir en joue ne lui aurait rien fait puisque ce malade semble royalement se ficher de la mort). Tu cacherais pas par hasard d'autres outils dangereux dans ta chambre ?

  - Non, promis. Mais si tu y tiens, tu peux vérifier par toi-même.

  - Je ne vais pas me gêner, ai-je répondu en inspectant méticuleusement son bungalow tout en surveillant son propriétaire du coin de l'œil. D'ailleurs, laisse par terre le couteau qui t'a servi pour te libérer. Je vais te le confisquer.

  - T'embête pas avec ça. Je l'ai ramené au restaurant tout à l'heure.

  - Ne m'oblige pas à te faire une fouille au corps, fronçai-je les sourcils avec agacement.

  - Tu as ma permission. », a t-il esquissé un léger sourire en coin.

  L'idée de poser mes mains sur lui me dégoûtait.

  Après avoir terminé de fouiller sa chambre et n'ayant rien trouvé d'autre de suspect ou de dangereux (j'ai juste trouvé bizarre qu'il ait du fond de teint dans sa salle de bain puisqu'il ne donne pas l'air de quelqu'un qui aime se maquiller, mais bon passons), je suis allé tâter son corps contre mon gré. Après vérification, il ne portait en effet aucun couteau ni armes sur lui.

  « Tu ne vas rien me dire n'est-ce pas concernant les Ruines Anciennes ou comment désamorcer tes fichues bombes ?

  - Pour ça... faudrait me torturer jusqu'au désespoir..., a t-il ricané.

  - Quelle perte de temps de te parler..., soupirai-je avec ennui en me redressant. Si tu en as tant marre que ça de la vie, n'implique pas les autres avec toi, bon sang... Si c'est vraiment le traître que tu cherches à ce point et en finir avec cette tuerie insensée, il existe certainement d'autres manières d'y parvenir sans arriver à de telles extrémités.

  - Très probablement. Mais j'ai choisi de faire les choses à ma manière, Satoru-san... Désolé. »

  Je n'ai rien répondu. Ses excuses me semblaient vides et sarcastiques.

  « Il te reste encore un peu de temps pour faire tes adieux à Kuzuryû-kun et les autres. Mais ne t'inquiète pas... Je crois en ma Chance Ultime... Donc je sais que tout se passera bien... »

  Silencieusement, je l'ai fixé d'un regard sombre avant de finalement l'ignorer et quitter sa chambre calmement. S'il est vraiment nécessaire de le torturer pour empêcher sa folie de continuer, il faudra que j'en discute avec Fuyuhiko au préalable.


  Si c'est notre seul espoir pour nous en sortir, alors je suis prêt à céder à mes pulsions sanguinaires sur Komaeda.

[Danganronpa] Ultimate Apprentice's DiaryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant