Les Florentines

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Libérée de mes engagements, je consacrai l'énergie des deux semaines restantes à mon départ et à mon installation sur Volterra.

Un tri dans mes affaires s'imposa.

Je fis le choix de voyager léger. De ne prendre avec moi que l'essentiel.

Quelques photos, les bijoux de Mammig ainsi qu'une des ses tenues d'intérieur, mon casque, accompagné de mon mp3, mon ordi, mes livres préférés, mes papiers et un vieux téléphone. Je ne disposais en tout et pour tout que de trois paires de chaussures qui s'adaptaient aux tenues que j'avais choisies d'emporter. Talons. Sandales. Converses. J'ajoutai à cette liste une trousse de soins et une serviette.

Je décidais de contenir le reste de mon univers dans une malle, fermée à double tour par un petit sortilège bien utile, à l'abri des intentions que je prêtais à Virgile.

Malle, qu'avec son accord, j'installai dans un coin de ma chambre.

Ma prise de poste, au sein du Palazzo dei Priori, était prévue au matin du lundi 4 mars.

J'avais choisi de quitter Nantes le vendredi, m'offrant ainsi le temps et l'opportunité de me reposer, après presque six heures de voyage,de découvrir Volterra et de me préparer à cette échéance attendue mais redoutée .

J'avais réglé rapidement les démarches administratives grâce aux indications précises et fermes d'Heidi par courriel. L'assurance santé du groupe Volturi m'avait intégrée promptement dans leurs fichiers. Un rendez-vous, prévu la semaine de mon arrivée, avec leur médecin personnel allait permettre de compléter le questionnaire que j'avais consenti à remplir, avec parfois le sentiment que certaines questions frôlaient la violation du secret médical et frisaient le ridicule. Ma potentielle consommation quotidienne d'épices semblait, par exemple, fortement intéresser leur service de santé. Je répondis avec humeur que je ne sniffais pas encore le curry et que la seule épice dont mon corps semblait dépendant était le sel guérandais dans le beurre de ma tartine du matin.

La Signora Volturi s'était chargé de l'obtention de mon visa longue durée et de mon inscription auprès de la municipalité de Volterra avec une dextérité et une rapidité qui m'avaient fait mesurer le rang du clan Volturi au sein de sa communauté.

Une des chambres destinées au personnel m'était réservée si ma période d'essai était couronnée de succès. Je devais, dans cette attente, trouver où me loger.

J'avais donc sélectionné les quelques adresses de maisons d'hôtes et d'auberges de jeunesse financièrement compatibles avec ma maigre épargne et avais ensuite laissé mon intuition faire son choix. Non pas qu'elle ait particulièrement favorisé mon sort jusque là mais je continuais à m'accrocher au sentiment tenu que je devais la suivre.

J'avais donc rapidement pris contact avec la Signora Stregosa et réservé trois premières nuit dans sa "Villa Lunaria".

Je passai un moment de l'après midi du jeudi avec Charline. Elle et moi avions déjà la tête ailleurs. Je savais que la mienne voguait vers l'Italie mais ignorais vers quels rivages les pensées de mon amie pouvaient bien s'égarer.

Le soir venu, Virgile me prépara un repas léger que nous partageâmes silencieux, bercés par le chant de Césaria Evora, artiste préférée de Mammig.

Je me retirai dans ma chambre quand mon beau-père me tendit une missive signée du simple prénom de la grande prêtresse, à mon intention.

L'écriture sèche déchirait à certains endroits le papier parfumé, orné de lignes fines. Le monogramme gaufré du Coven apparaissait en transparence et je ne pus empêcher mon coeur de se serrer.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 04 ⏰

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