Chapitre 12

18 3 17
                                    


12 décembre 2014 : Mon sauveur

Chaque jour, je répète la même chose : « Que cette journée sera différente ! » Pourtant elle commence de la même manière. Je n'ai qu'à franchir le portail, pour me faire insulter, juste à faire une dizaine de pas. Un mouvement si futile et qui a pourtant son importance.

- Tu n'as pas compris, encore la naine. On ne veux pas de toi !

La voie du diable me poursuit, le cœur a une mémoire et je le sais plus que quiconque. Ses mots ont pour effet de me briser, encore plus. Des larmes parviennent sur mes joues, son regard rempli de dégout n'arrange rien.

Chaque situation que je vis, se déroule de la même manière, ce sourire mesquin au coin de sa bouche, son regard ne contenant que de la haine. Moi aussi je voulais devenir une meilleure personne, je voulais être comme elle, belle et forte, mais je ne suis qu'impuissante. C'est encore plus humiliant.

Un petit garçon, enfin on va dire, haut pour son âge s'avance. Je ne le connais pas, sa marche est assurée mais son regards laisse dévoiler que de la tristesse. Je sais lire dans le regards des gens sachant constamment si ils m'aiment...ou me détestent.

Je tombe à genoux sur la neige, jusqu'à en recevoir en pleine face,des boules de neige et je tremblais de froid, je n'ai qu'une envie, mourir, car je n'ai jamais vécu. Je n'ai que 8 ans mais je sais que ma vie sera un calvaire pendant des décennies. Je reste là à fixer la neige déferlant, j'aimerais me battre, oh que si j'aimerais, je voudrais me relever mais le poids sur mes épaules m'en empêche..

- Excuse moi. Mais qu'est-ce que tu fais ? Demanda le garçon en s'approchant de nous.

Sa voie sonne si bien, c'est un son ressemblant au chant d'un oiseau, cette audition si envoûtante. La situation ne fera qu'empirée, parole après parole, je redoute chaque intervention du genre, peur des répercutions.

Personne ne peux me sauver je suis bien trop abimée pour ça, pourtant il me sourit, je ne pensais jamais revoir un si beau sentiment à travers les yeux de quelqu'un. Mon cœur se gonfle, de gentillesse, comme si des pansements se posaient sur quelques blessures que je porte.

Cependant je sais que son intervention augmente mes chances d'avoir plus de bleus, Kiara même du haut de son jeune âge prend plaisir, du plaisir ! Non, j'appellerai ça de la torture. Car pour elle tout cela n'est qu'un jeu cherchant à rabaisser les plus faibles. J'ai cherché la raison et la résolution expliquant son comportement, je ne voyais rien, ses yeux étaient rongés par le désir et la vengeance, de qui provient cette vengeance ? Une question que je me poserais éternellement car la rage consume chacun de nous, un par un, nous y avions tous droits.

Le karma existe et il n'est pas à prendre à la légère. Certains sont gâtés, d'autre subissent les sorts, les coups ou encore les insultes. Mais pourquoi je devrais, moi, alors que je ne veux qu'être invisible, je veux m'effacer de cette histoire, je veux repartir de zéro, rester encore et encore dans mon lit de jeune enfant. J'essaye de surmonter ces épreuves en vain, pourtant chaque parcelle de ses yeux me donne envie de me battre un peu plus.

Je n'ai pourtant qu'une envie fuir comme je le fais à chaque fois pourtant au côté de ce garçon je me sens protégée, presque invincible.

Je me lève cherchant la force qu'il me faut en remémorant quelques bons souvenirs même si je n'en trouve que peu. Puis, je regarde ses yeux verts la où j'espère dénicher la puissance qu'il me faut pour affronter cette peste, car oui c'est une peste.

Sa voie résonne comme un coup de feu anéantissant chaque espoir que j'avais pour résister, je ne veux qu'une chose à présent, changer de vie.

- Ça ne se voit pas je joue !

The sun of the moon Où les histoires vivent. Découvrez maintenant