Aujourd'hui, je le sens, c'est un beau jour, un jour qui me réserve des sourires joyeux. Pourtant, c'est ce que je disais chaque matin, à longueur de journée, mais aujourd'hui j'ai envie d'y croire, j'ai envie d'ouvrir mon cœur et de lui faire apprécier la vie, qui est d'une éternelle beauté.
J'arpente les rues, sans savoir où je vais, j'y vais juste. Je laisse mon esprit divaguer entre les souvenirs. Certains me brisent, d'autres me font sourire. Mes pas me guident, je respire, oui je peux le dire, je respire. Deux mots, un sujet et un verbe, deux foutus mots qui font toute la différence dans une vie si misérable.
Les bâtiments que je longe me paraissent petits, et les routes plus larges, c'est à n'y rien comprendre. Pourtant, je marche sur le trottoir, je sais où je me rends, à cette boutique qui me charme, je fais comme du lèche-vitrine en quelque sorte. Mais aujourd'hui je veux y entrer et me trouver belle dans une tenue, pouvoir me dire, oui Olympe tu es belle, je ne veux que ça.
J'inspire un grand coup puis ouvre la porte, je m'arrête et contemple ce luxe, c'est un bonheur pour mes yeux d'observer des choses si belles. Tout est beau, même le sol. Je ne fais que contempler, je me surprends même à baver. Je suis interrompue dans ma rêverie par une voix féminine ;
– Bonjour et bienvenue ! Je peux vous aider ? Vous désirez peut-être quelque chose en particulier ?
Je suis euphorique, même plus qu'euphorique, je vibre d'impatience, je peine à parler, je voudrais juste prendre un chariot et tout mettre à l'intérieur, mais pas sûr que mon budget apprécierait...
– Bonjour, hum... en effet, je chercherais une robe, une robe longue pour la fête de fin d'année.
J'attends cette soirée au lycée avec une énorme impatience, c'est d'ailleurs une des seules choses que je me souvienne correctement. Je m'imagine danser, à la lumière des néons de couleurs, sur la chanson "Sensitive Subject" de Grey Zeigler.
La vendeuse s'en va tranquillement, laissant sur mon visage un sentiment d'incompréhension. Je soupire, je ne cherche pas à comprendre, je décide de penser à autre chose, laissant encore mes pas me guider. J'arpente les couloirs à la recherche de quelque chose qui me taperait dans l'œil. Je m'arrête pour tout regarder, pourtant je ressens un vide, un manque.
Est-ce que mon cœur essaye de me dire que je devrais lui dire que je l'aime ? Oui.
Est-ce que mon cerveau ne demande qu'à l'oublier ? Oui.
Je respire, je respire... je continue cette chaîne, j'inspire et expire alors que mon cœur crie, j'ai besoin de lui, de son étreinte. J'ai besoin de tout ça, son souffle sur ma peau, son regard sur mon épiderme, des étincelles provenant de ses yeux quand il me voit, je veux tout ça pour l'éternité.
Alors que je rêve d'une vie que je n'ai pas, l'endorphine s'était répandue dans mes veines pourtant quelqu'un vient de détruire mon moment de plaisir, mais c'est quand je me retourne que je la vois, la dame de tout à l'heure portant une robe, ce n'est même pas une robe tellement son élégance m'aveugle.
Elle est majestueuse.
Non, même plus que ça.
Mais est-elle pour moi ? Je crois que oui car on me la tend, je ne bouge pas, je ne sais pas ce que je ressens, je suis mélangée entre incompréhension et bonheur. Juste pour une robe, c'est si pathétique, mais cette robe, ce bleu vert, ses bretelles larges et ce petit décolleté, son style légèrement princesse et ses strass, mon cœur va finir par imploser. Mes yeux s'arrêtent sur chaque partie de ce chef-d'œuvre, le contemplant.
J'ouvre la porte d'une cabine, je ne sais pas si je suis prête à voir cette robe sur moi. Peut-être me rendra-t-elle plus jolie, plus belle que je ne l'ai jamais été, pourtant j'inspire et fais le pas décisif, le pas de trop qui signifie aucun retour en arrière possible, un pas qui veut tout dire et qui apaise mon fardeau.
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The sun of the moon
RomansaSans lui, elle n'est rien, Son soleil, son sauveur divin. Son cadeau, son oxygène, Celui qui apaise ses peines. Pour lui, elle est sa lune, Qui éclaire ses nuits brunes. Pour elle, son cœur bat fort, Jusqu'à faire trembler son corps. Pourtant, là où...