Les chroniques de Donald Trump

16- La fin

C'est avec beaucoup d'émotion que j'écris ces quelques mots dans mon cher journal, après 5 longues années de séparation. Je l'avais cherché partout, et j'avoue que j'étais vraiment triste de ne plus pouvoir écrire mes petites aventures. Qui aurait-cru qu'il était sous ma perruque pendant tout ce temps !

Hélas, il est impossible de rattraper le temps perdu, ma vie est tellement fabuleuse et intéressante qu'il m'en faudrait plusieurs pour tout raconter. D'ailleurs, je compte bien écrire une biographie. Je vois déjà tous les écoliers du monde entier étudier ma biographie et s'inspirer de mon parcours extraordinaire et de ma personnalité si complexe et passionnante. Je serais un modèle pour toute la jeunesse et chaque enfant aurait un poster de moi dans leur chambre, comme j'avais celui de Marlon Brando en maillot de bain moulant...

Mais revenons à moi et au temps présent ! J'ai pris ces derniers mois une décision très importante ! Je me représente à l'élection présidentielle ! Cette fois-ci,  je compte bien gagner ! Plus question de laisser les démocrates tricher ! De toute façon, je vais gagner les doigts dans le nez ! Le vieux Biden tient à peine debout, c'est un véritable miracle qu'il ait pas claqué durant son mandat ! Et mon programme est en béton armé ! Ça fait deux jours que je suis dessus et je peux dire fièrement qu'il tient la route et qu'il saura conquérir le cœur des américains ! Je sèche encore un peu sur l'économie, l'éducation et tout ces sujets un peu chiants mais c'est pas grave, je vais mettre l'accent sur le sens du devoir et la famille. Des valeurs primordiales pour notre société !

La porte s'ouvrit et Melania entra dans le salon doré, resserrant son peignoir contre son ventre légèrement rebondi. Je la regardai avec envie. Quel corps magnifique ! Une vraie femme !

- Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-elle tout en se penchant sur la cheminée en or massif pour se réchauffer et sécher ses cheveux mouillés.

- Rien du tout ! fis-je en fermant mon journal d'un coup sec. Je travaille un peu, répondis-je précipitamment en voyant son regard se poser sur mon journal.

J'attendis qu'elle me tourne le dos et le rangeai sous ma perruque. J'espère ne pas l'oublier encore 5 ans !

- Oh, fit-elle d'un ton qui se voulait léger. Je pensais que tu écrivais à ta femme.

Je me crispai légèrement à ces mots. Pas encore cette discussion... Melania se tourna vers moi et posa les mains sur ses hanches. Cette attitude était toujours signe qu'une crise n'était pas loin. Elle me rappelle ma mère... J'essayai de contenir mon excitation et lui souris tendrement.

- Je vais lui parler, je t'en ai fait la promesse ! fis-je d'une voix douce.

- Il y a plus de 4 ans ! s'écria Melania, excédée. Tu avais promis de quitter ta femme et ça fait maintenant 4 ans que j'attends !

Elle s'avança vers moi et pointa son index.

- Je te préviens Donald ! Si tu ne divorces pas dans la semaine, je révèle à la presse que tu as trompé ta femme et que je suis enceinte de toi ! me menaça Melania avec rage.

- Je t'ai dit que c'était pas le bon moment ! Ça va être les élections, je peux pas me permettre de divorcer maintenant ! Si tu pouvais attendre quelques mois... répondis-je d'un ton suppliant.

- Attendre ? ATTENDRE ?! hurla Melania. Je ne fais que ça : attendre !

Sacré caractère ! Ça doit être la grossesse qui la rend chiante comme ça. Je me levai de mon canapé en cuir doré et m'avançai vers elle, tendant les bras dans l'espoir de l'apaiser.

- Tu sais bien que c'est toi que j'aime, soufflai-je avec conviction.

Melania se contenta de me lancer un regard dédaigneux et sortit du salon.