Les chroniques de Donald Trump

7- La réunion au sommet

Cela fait maintenant un mois que j'ai rejoint mon magnifique et grand pays que je dirige d'une main experte. La C.I.A et mon peuple fidèle étaient très inquiets mais j'ai pu les rassurer avec mes tweets. Carla, elle, continue de faire la gueule de temps en temps, mais c'est sûrement dû à sa grossesse étant donné que je ne fais absolument rien pour la fâcher. Côté cœur, je ne pense même plus à Kim ni à son magnifique dos presque musclé, à ses cuisses dodues et ses petites joues molles, ses petits yeux qui se ferment quand il sourit et ses beaux cheveux noirs, si lisses et doux...

- Monsieur Trump, êtes-vous avec nous ? fit-une voix à l'accent franchouillard.

Je levai la tête brusquement et fermai mon journal.

- Oui oui, je prenais des notes Monsieur Macaron. Poursuivez je vous en prie, répondis-je en lui lançant un sourire amical.

Celui-ci rougit face à mon sourire et baissa les yeux sur ses notes.

- Hum, c'est Macron, Monsieur le président, me chuchota mon conseiller à l'oreille.

Je lui fis signe de se taire d'une main et celui-ci recula derrière ma chaise. Tous les chefs d'états les plus importants, donc moi compris, bien évidemment, étions assis autour d'une très grande table ronde. Nos conseillers étaient, eux, debout derrière nos chaises, s'avançant parfois pour conseiller ou, dans mon cas, traduire l'accent incompréhensible des chefs d'états.

- Donc, je disais que j'étais très honoré de vous accueillir à Paris pour ce G20. Il est très important pour nous tous de nous rencontrer et de pouvoir débattre ici, dans ce pays des droits de l'Homme et de la démocratie, de l'avenir de notre monde et de notre peuple : l'humanité. Car oui, je le pense et j'y crois, et j'espère vous aussi, il n'y a pas de rivalité entre les peuples : nous sommes tous ensemble, unis dans l'adversité. Rappelez-vous ce que disait le Général de Gaulle-

Ça y est j'ai décroché ! Je retins un bâillement. Qu'est-ce qu'il est chiant avec ses grands discours... Tandis que je jouais avec mon stylo en or, j'observais les dirigeants attablés autour de moi. Mis à part quelques personnes, la majorité m'était totalement inconnue, tout comme leurs pays que je ne pouvais même pas situer sur une carte. Mes yeux se posèrent sur Vladimir qui se trouvait en face de moi, légèrement à gauche. Nos regards se croisèrent et on s'échangea un sourire complice. Lui aussi détestait les grands discours des petits pays qui se croyaient puissants. Je me mis à bailler discrètement et Vlad se mit à pouffer. J'observai son petit sourire craquant en passant ma langue sur mes lèvres. Mes yeux plongèrent une nouvelle fois dans ceux de mon ex-petit-ami qui détourna le regard, gêné. Je soupirai, déçu. Merde, il est marié avec Nicolas maintenant...

- Quelque chose ne va pas Monsieur Trump ? me demanda le français d'une voix agacée.

Je secouai la tête et celui-ci reprit, me jetant un regard sévère. Qu'est-ce qu'il est prétentieux celui-là...

Tandis qu'il poursuivait son discours sur la beauté de l'espèce humaine et du Général de Gaulle, je sortis discrètement mon téléphone pour aller sur Twitter. Toujours aucune réponse de ce Min Yoongi...Bizarre, il semblait vraiment intéressé au mariage de Vlad et Nicolas. Peut-être qu'il ne va jamais voir ses messages privés ! Je me mis alors à taper frénétiquement sur mon téléphone, l'invitant publiquement par un tweet à venir dîner à la maison quand il passerait aux États-Unis.

- PARCE QUE C'EST NOTRE PROJET !

Je sursautai et rangeai en vitesse mon téléphone dans la poche de ma veste et fis semblant d'écouter le français, à présent debout, s'agitant dans tout les sens, comme en transe. Du coin de l'œil, je vis un conseiller chuchoter à l'oreille d'un président asiatique qui me fixa d'un œil sévère. Il me veut quoi lui ? Je l'ignorai et fixai le français qui semblait toujours aussi porté par son discours.