12- La solution

10 2 2
                                    

La naissance de Donald II a bien aidé ma campagne présidentielle. Selon Stevens, je suis en tête des sondages derrière l'autre con démocrate. Autant vous dire que l'élection est gagnée d'avance. D'ailleurs, je ne comprends pas bien ce principe de réélection : comme si le peuple voulait un autre président que moi alors que j'ai fait un travail formidable ! Selon Stevens, c'est le principe de la démocratie, soit disant qu'il faut laisser les gens choisir quel sera le meilleur président... Comme s'ils étaient assez intelligents pour avoir de telles responsabilités ! Quand je serais réélu, j'instaurerai le droit d'être président à vie si on en a envie !

La porte de mon bureau s'ouvrit à la volée, Stevens faisant irruption dans la pièce, essoufflé. Je fermai mon journal d'un coup sec.

- Combien de fois dois-je vous dire de ne pas m'interrompre quand je travaille ?! m'exclamai-je, agacé.

- Excusez-moi, Monsieur le président, mais je pense que vous voudriez voir cela, répondit Stevens précipitamment.

Il s'empara de la télécommande de mon écran plat et appuya sur un bouton, coupant "Maman, j'ai encore raté l'avion !" pour mettre une chaine d'information en continu.

- C'était bientôt ma scène ! râlai-je, dépité de rater ma performance exceptionnelle en tant qu'acteur jouant dans un premier rôle dans un film à succès mondial qui aura marqué le cinéma du 21e siècle.

Stevens m'ignora et augmenta le volume. S'affichait à présent sur l'écran la vieille tête lissée au botox du vieux Biden, tout sourire sur une tribune, serrant la main d'une jolie jeune femme blonde, sous les acclamations de la foule. Je réprimai un renvoi à la vue de ce vieux sénile.

- Change de chaîne bon sang ! J'ai pas envie de voir sa gueule ! Les débats me suffisent ! grondai-je avec mauvaise humeur.

- Écoutez ! répliqua Stevens en augmentant encore le volume.

"- Donc selon vous, John, Biden vient de frapper un grand coup dans sa campagne ? " demanda une femme aux cheveux roux impeccables à son collègue de plateau.

"- Effectivement, ma chère Brenda, en ralliant Taylor Swift à sa cause, Biden touche un public encore plus large ! En ayant à ses côtés une chanteuse à la popularité internationale, mais également gigantesque dans notre beau pays, Biden s'assure d'avoir un maximum de votes des jeunes américains. De plus, elle supporte la cause féministe et les droits des LGBTQIA+. Biden vient clairement de rajeunir son image."

"- Et qu'en est-il de Trump à présent ?"

- Cela devient très compliqué pour lui, ma chère Brenda", répondit John que je commençais déjà à haïr. "Depuis le début, il est au plus bas dans les sondages, mais c'est véritablement un coup de massue qu'il vient de se prendre ! Certes, la naissance de sa fille a boosté quelque peu ses points dans les sondages, mais il stagne depuis plusieurs mois à présent."

"- La campagne est donc perdue pour lui ?" demanda Brenda avec un petit sourire que je trouvais parfaitement inadapté à la situation.

"- Et bien, ma chère Brenda, il faudrait que Trump arrive lui aussi à séduire les jeunes. Peut-être faudrait-il qu'il change son programme..."

- Certainement pas ! criai-je à l'intention de John. J'y ai passé tout un après midi !

"- Ou bien peut-être qu'il parviendra à trouver une autre chanteuse à succès", plaisanta Brenda. "Merci pour votre analyse mon cher John. Et tout de suite, passons aux actualités mondiales avec-"

L'écran devint noir. Stevens reposa doucement la télécommande sur mon bureau et me fixa, attendant une quelconque réaction de ma part. Je contemplai l'écran, la moue boudeuse. Alors quoi ? Il a cette Taylor Swiffe ? Et puis ? Elle est pas si connue que ça...

Les chroniques de Donald TrumpOù les histoires vivent. Découvrez maintenant