Cher journal, je ne sais comment exprimer la profonde tristesse qui envahit mon cœur. J'ai la sensation que mon âme s'effrite, plus je m'éloigne de lui et plus je sens une partie de mon être disparaître. Comment pourrais-je continuer à vivre ? Comment puis-je accepter le rejet de mon âme-sœur ?
Je posai mon stylo sur mon carnet et poussai un long soupir. Comment ai-je pu rejeter Kim ? Et pourquoi Kim m'a-t-il rejeté en retour ? Pourquoi suis-je marié avec une femme que je n'aime pas ? Pourquoi je n'arrête pas de penser à ses petits pectoraux moulés dans sa robe Cendrillon ? Tant de questions se bousculaient dans mon esprit. Je jetai un regard triste à travers le hublot de mon avion toujours sur le tarmac. Il allait décoller d'une minute à l'autre, m'emportant définitivement loin de la Corée du Nord et de l'amour de ma vie. Un nouveau soupir passa à travers mes lèvres et je détournai le regard du hublot, me reconcentrant sur mon journal intime. Je relus les quelques lignes tracées avec une magnifique écriture digne des plus grands chefs d'États.
- Putain ! C'est super beau ce que j'ai écrit ! m'exclamai-je, subjugué par mon talent fou pour l'écriture.
- De quoi tu parles, mon gros orang-outan ? demanda ma femme, assise sur le siège adjacent, les yeux rivés sur un magazine pour bonne femme.
- Oh rien ! Je parlais de euh... Du discours que j'ai préparé pour mon retour dans notre magnifique pays ! fis-je en rangeant précipitamment mon carnet sous ma perruque jaune.
Carla hocha distraitement la tête et continua à lire son article sur les nouvelles huiles essentielles en vogue ce mois-ci. Je m'affalai dans mon siège et la regardai discrètement. Qu'est-ce que je me fais chier avec elle !
Soudain, une hôtesse de l'air s'approcha de moi et m'annonça que l'avion décollerait dans quelques secondes. Cette fois, j'attachai ma ceinture. Je tournai la tête une nouvelle fois vers le hublot, fixant d'un air mélancolique la dernière vue de la Corée du Nord que je pourrais voir dans mon humble vie de Président des États-Unis d'Amérique. L'avion commença lentement à avancer sur le tarmac et se dirigea vers la piste de décollage. La piste était déserte, tout comme l'aéroport. Soudain, j'aperçus un petit point noir s'approcher de l'avion. Je collai mon nez à la vitre. Il semblait venir d'un hangar situé non loin de la piste et il s'approchait rapidement. Après quelques secondes, je pus remarquer qu'il s'agissait d'une voiture. Elle se dirigeait sur la piste et tentait de longer l'avion qui prenait maintenant de la vitesse. J'enlevai ma ceinture et me tins debout contre le hublot. Qu'est-ce qu'ils foutent ?! S'ils continuent, on va avoir un accident et je vais arriver trop tard à Washington et y'aura une queue de malade pour commander mon BigMac ! Je me précipitai vers la porte de sortie et l'ouvris avec ma force surhumaine et l'aide de quelques employés.
- Qu'est-ce que tu fais ma grosse étoile de mer ?? cria Carla en se levant elle aussi.
Je l'ignorai et me penchai par dessus bord, retenu par la seule force de mes bras, et de quelques employés.
- CASSEZ-VOUS BANDE DE DÉBILES !!! ON VA AVOIR UN ACCIDENT AVEC VOS CONNERIES ! hurlai-je à la voiture, en essayant de couvrir le bruit du moteur de l'avion.
La voiture continua de s'approcher, ignorant totalement mes directives présidentielles.
- VOUS ÊTES SOURDS ??? CASSEZ-VOUS BORDEL DE MERDE !!!
La voiture était à présent au niveau de la porte et je vis la vitre passagère se baisser. Une silhouette tenta de s'extirper de la fenêtre afin de me faire face. Je m'apprêtai à lui cracher dessus quand je le reconnus. Ce dos presque musclé !
- Kim ? lâchai-je dans un souffle.
Il se tourna tant bien que mal pour me faire face, la moitié de son corps hors de la voiture et sa tête penchée vers l'avion.
- JAMES !! hurla-t-il, sa bouche déformée par le vent.
- KIM !! répondis-je en retour, ne pouvant m'empêcher de sourire, mon corps incliné à 90 degrés à 3 mètres au dessus de lui.
- JAMES, JE T'AI-
- Monsieur le président ! Nous allons bientôt arriver au bout de la piste ! Il faut fermer la porte ! hurla le copilote de l'avion en me tirant vers l'intérieur.
- FERME TA GUEULE TOI ! hurlai-je de rage avant de me retourner vers Kim. QU'EST-CE QUE TU DISAIS ?
- JE T'AI-
- CA SUFFIT MONSIEUR LE PRÉSIDENT ! NOUS ALLONS TOUS MOURIR SI VOUS CONTINUEZ ! cria le copilote en passant ses bras autour de mon torse présidentiel.
Il me tira vers l'intérieur avec l'aide de quelques employés.
- NOOOOOOOON !!! LÂCHEZ-MOI OU JE VOUS JURE DE VOUS FOUTRE À GUANTANAMO !
La menace ne sembla pas les impressionner et ils continuèrent à me tirer vers l'intérieur. Je tombai à la renverse et trois hôtesses de l'air s'empressèrent de fermer la porte. Je me redressai et me ruai vers la porte mais les employés me retinrent et me forcèrent à m'asseoir à mon siège. Fou de rage, je leur adressai les pires insultes jamais inventées. L'avion commença à s'incliner. On décolle ! Je me collai contre le hublot, tachant d'apercevoir Kim mais de mon siège, je ne vis rien. Des larmes de rage montèrent. Que voulait-il me dire ? Pourquoi est-il venu me voir jusqu'ici ? Et surtout, pourquoi je suis en train de passer par dessus le siège ?! Mon corps fut propulsé jusqu'au fond de la cabine et je m'écrasai violemment contre le mur. Bordel ! Ma putain de ceinture ! L'avion se stabilisa et je tombai au sol en gémissant, face contre terre.
- Vous n'avez rien Monsieur le Président ? me demanda une voix féminine.
Je roulai sur le dos pour me relever.
- Ouais ouais c'est bon ça va, grommelai-je en attrapant la jolie main manucurée que l'hôtesse me tendait.
Elle m'adressa un petit sourire et arrangea mes cheveux et ma cravate. Je la fixai intensément.
- Vous vous appelez Kate n'est-ce pas ? lui demandai-je d'une voix séductrice.
Ses yeux s'écarquillèrent de surprise.
- Oui Monsieur le Président ! Vous vous en souvenez ! répondit-elle d'une petite voix, ébahie.
- Je me rappelle toujours du nom des magnifiques créatures que je rencontre, fis-je en lui adressant un sourire éclatant.
Elle rougit et passa une main dans ses cheveux.
- Dis, je crois que je me suis ouvert le genou. Est-ce que tu peux nettoyer la plaie, Kate ? fis-je en lui lançant un subtil clin d'œil.
- B-bien sûr ! répondit-elle en rougissant de plus belle.
- On sera plus à l'aise aux chiottes ! Allez ! Viens me soigner Kate ! dis-je en la contournant pour aller aux toilettes.
En passant devant le siège de Carla, je fis mine de boiter et poussai un gémissement de douleur en lui jetant un léger coup d'œil. Elle était plongée de nouveau dans sa lecture et ne releva pas la tête. Je me redressai alors et trottinai jusqu'aux toilettes. Kate arriva quelques secondes plus tard.
- Vous êtes sûr Monsieur le Président ? Votre femme est à quelques mètres seulement... murmura Kate en lançant un regard gêné à ses collègues qui faisaient semblant de ne rien remarquer.
- Mais oui t'inquiètes pas ma beauté. Faudra juste ne pas trop faire de bruit, t'en es capable ? chuchotai-je d'une voix langoureuse en m'approchant d'elle.
Elle hocha la tête. Je lui pris les épaules et la fis pivoter vers la porte des toilettes. Elle lança un dernier regard à ma femme et poussa la porte. Je tapai ses fesses en la poussant légèrement et entrai à mon tour.
Je tiens toujours mes promesses.
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