Les chroniques de Donald Trump

3- La compote de pruneaux

C'est le pire accueil que j'ai jamais reçu de ma vie ! Non seulement je suis coincé dans un modeste hôtel 4 étoiles ! 4 étoiles ! Mais en plus on m'a refusé le droit de ramener le petit rappeur au dîner de ce soir ! C'est une honte ! En plus, Kim a eut l'audace de me menacer avec une bombe nucléaire si je parlais encore du coréen ! Je suis sûr qu'il veut le garder pour lui tout seul ce fumier ! Déjà, là on peut se dire que c'est une bonne journée de merde, mais en plus ma femme me fait la gueule ! Elle reste dans son petit coin à lire ses bouquins pour gonzesse et veut même pas me parler ! J'ai beau lui dire qu'il ne s'est rien passé entre Kate et moi, elle veut pas me croire... Elle me traite comme si j'étais un menteur ! Pour couronner le tout, je dois dîner avec ce foutu président ce soir et j'ai même pas de vêtement propre puisque ma merveilleuse femme n'est pas capable de faire ma valise... Dans quel monde vit-on franchement ? Il va falloir que je l'éduque cette bonne femme !

Je fermai mon journal et le rangeai soigneusement dans mon slip, vérifiant que Carla était bien dans la pièce d'à côté à lire ses magazines ridicules. Si elle le trouve, je suis mort ! J'allai ensuite dans la salle de bain, histoire de sublimer mon teint lumineux. Je me regardai dans la glace, admirant le résultat. Qu'est-ce que je suis beau ! Je continuai ainsi à me contempler, plaquant ma sublime chevelure parfaitement naturelle sur mon crâne luisant de beauté.

- Tu as fini de t'admirer ? fit ma femme d'une voix crispée.

- Bien sûr baby ! Tu peux te préparer ! Même si je sais très bien que tu n'en a pas besoin pour être magnifique, que dis-je sublime ! fis-je en sortant de la pièce avec un grand sourire.

Il vaut mieux que je la complimente si je veux pas me retrouver célibataire. Ce serait carrément la honte pour un président !

Elle referma la porte d'un coup sec et ressortit un quart d'heure plus tard, dans une longue robe noire.

- Wow ! Tu es sublime Carlita ! On dirait une déesse des temps modernes !

- Merci ! C'est gentil... et étonnamment poétique, fit-elle surprise.

- Quand je te regarde, je ne peux qu'être un poète face à sa muse ! fis-je en essayant de répéter mot pour mot la technique de drague que m'avait enseignée mon pote Harvey.

Elle rougit et me prit la main. Putain mais ça marche sa technique ! Faudra que je le remercie ce bon vieux Harvey !

- Ton maquillage est magnifique Carlita !

- Merci mon gros potiron ! répondit-elle en déposant un baiser sur ma joue tandis que nous sortions de la suite.

- Surtout le rouge à lèvres orange ! J'adore cette couleur ! ajoutai-je.

- Orange ?! J'étais persuadé qu'il était rouge...

Elle haussa les épaules et nous entrâmes dans la voiture qui devait nous conduire chez le président. Le trajet était long et une vitre teintée nous séparait du chauffeur. Je suis bien tenté de m'amuser avec Carlita. Elle a l'air dans le bon mood... Je me glissai agilement sur la banquette vers ma femme et passai un bras autour de ses épaules.

- Tu sais Carlita, j'ai l'impression que le trajet va être très très long, commençai-je de ma voix séductrice. On pourrait essayer de se trouver une occupation toi et moi...

Elle me regarda et son visage s'illumina.

- Tu as raison ! s'écria-t-elle. Je suis toute excitée !

- Sérieux ?! fis-je surpris, m'approchant encore plus près d'elle.

- Oui ! Ça fait longtemps que j'y pense et je n'ai jamais osé te le demander mais j'aimerais essayer quelque chose de nouveau avec toi...reprit-elle un peu gênée. Mais je ne suis pas sûre que ça te plaira.