8- Le dîner présidentiel

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Le menu de la cantoche est dégueulasse ! Y'a même pas de hamburger ! Je m'en souviendrai de la façon dont l'État français m'a traité aujourd'hui ! Ça se paiera, ça je vous le dit !

Je marmonnai tout en réfléchissant aux plaintes que je pouvais encore aligner sur mon carnet.

- T'écris quoi ? me demanda Vlad dans un murmure.

Je sursautai violemment et cachai en vitesse mon journal sous mon assiette.

- De quoi tu parles ? répliquai-je innocemment en chuchotant.

Vlad leva les yeux au ciel et secoua la tête.

- Écoute, loin de moi l'envie de te donner une leçon, mais quand on est à un diner présidentiel, il vaut mieux éviter d'écrire dans son journal intime en plein repas, murmura-t-il.

Je relevai vivement la tête. Je me trouvai en bout de table, face au président français qui m'observait d'un air exaspéré. Tous les autres présidents attablés me regardaient avec insistance. La gêne était palpable.

- Hum, servez-moi un Coca-cola ! m'exclamai-je à l'intention d'un serveur pour ne pas perdre la face.

- Nous ne servons pas de Coca ici, monsieur, répondit le serveur gêné.

Vladimir étouffa un rire et je me raclai la gorge.

- Mais c'était une blague mon garçon ! Vous les Français comprenez mal l'humour ! fis-je dans un rire tonitruant en lui tapant dans le dos.

Les autres présidents se joignirent à mon rire tout en affichant des sourires gênés. Aurai-je encore gaffé ? Ils reprirent tous leur repas et je tâchai d'oublier ce moment embarrassant en cherchant des yeux quelle nourriture avaler parmi tous les plats présents sur la table. Alors que je saisissais un couvercle afin de découvrir quelle abomination culinaire se trouvait cachée dessous, je sentis un regard pesant fixé sur mon beau visage. Je relevai vivement la tête. C'était Kim. Il était juste à la gauche du président français et me fixait avec mépris. Il posa délicatement ses couverts sur la table.

- Tu n'as vraiment pas la carrure pour être président, fit Kim avec dédain.

- Quoi ?! Répète un peu pour voir !! m'exclamai-je en me levant d'un bond de ma chaise.

Kim bondit aussitôt de sa chaise, serrant ses petits poings dodus, une expression étrangement enthousiaste sur le visage.

- Vous n'allez pas recommencer ?! s'écria le français en se levant à son tour. Nous sommes à l'Élysée, un peu de tenue que diable !

Moi et Kim le fusillâmes du regard et il déglutit difficilement.

- Allez quoi, on est à table les gars ! lança-t-il en tâchant de contrôler sa voix tremblante. Et si vous savouriez plutôt les délicieux mets préparés en vôtre honneur ?

Il contourna la table et s'avança en tremblant vers moi. Arrivé à ma hauteur, il souleva la cloche en argent posée sur un plat. Il se pencha et huma théâtralement la vapeur qui s'en dégageait.

- Mmmh sentez-moi ce fumet ! Des aiguillettes de homard au vin blanc !

Je haussai un sourcil. Il essaye de faire quoi là ? J'interrogeai Kim du regard qui me regarda à la fois dégoûté et perplexe. Voyant nos expressions dubitatives, le français s'empara de ma fourchette, la planta dans le plat et brandit un morceau de homard sous mon nez.

- Regardez ! C'est gourmand croquant ! Allez ! Ouvrez la bouche ! s'exclama-t-il en tentant de me fourrer la fourchette dans le gosier. Le petit avion arrive !

Les chroniques de Donald TrumpOù les histoires vivent. Découvrez maintenant