Chapitre 7

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Emery

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Emery

    J'ignore ce que je m'étais imaginé. Qu'en emménageant chez moi, Lee succombe à mon charme incommensurable ? Ouais, c'est ce que j'escomptais, en effet. Cependant, depuis qu'elle occupe la chambre au bout du palier, elle prend un malin plaisir à tout bonnement occulter mon existence, comme si j'étais insignifiant et que je ne méritais pas une miette de son attention. Est-ce que cela me vexe ? Bien évidemment. N'importe quelle femme serait honorée de vivre dans un tel endroit, sous mon toit, et se damnerait pour passer ne serait-ce qu'une nuit dans mes bras. Néanmoins, Lee n'est pas n'importe quelle femme, et sa présence me rend dingue. La voir trimballer son joli petit cul à longueur de temps sous mon nez sans même pouvoir en profiter... Je bande tellement depuis qu'elle a débarqué dans ma petite vie bien rangée que je risque de marcher de travers pour le restant de mes jours si je ne soulage pas très vite ce putain de désir qui m'étreint.
    Et comme chaque soir, j'appréhende quelque peu le retour à l'appart, de tomber sur Lee, devoir la contempler, de loin, sans pouvoir la toucher. Alors dès que les portes de l'ascenseur privé qui dessert directement mon loft s'ouvrent, j'ai le cœur qui cogne dans ma cage thoracique, et je déteste qu'une nana soit en mesure de dérégler mon palpitant de la sorte.
    Merde.
    Je suis Emery Marshall, pas une putain de midinette. Pas une de ces lavettes qui rampent aux pieds d'une gonzesse, aussi sexy soit-elle.
Je me dirige aussitôt vers mon bureau, pousse la porte puis laisse choir ma veste de costume sur l'un des fauteuils de cuir. Je dénoue ma cravate, déboutonne ma chemise, avant de me servir un verre de scotch que je descends d'un trait et de m'en octroyer un second afin de relâcher la pression accumulée lors de cette journée harassante tout en jetant un coup d'œil sur ma montre. Le cadran affiche déjà vingt-et-une heures, traiter la paperasse concernant la passation de pouvoir officieuse du groupe Guerrera s'est révélé interminable, si bien que je n'ai pas eu le loisir de me restaurer, et mon ventre crie famine. Je décide donc de quitter mon antre, de rejoindre la cuisine, mon verre à la main, et de dénicher quelque chose de comestible dans le frigo. Je prie seulement pour que Linda, mon intendante, ait laissé un bon petit plat à mon intention. J'ai remarqué qu'elle se surpasse depuis que mon invitée a élu domicile entre ces murs, à croire qu'elle s'est déjà entichée d'elle. À moins que ce ne soit la soudaine présence d'un spécimen de sexe féminin excédant plus de quelques heures qui la plonge dans tous ses états, et elle imagine sans doute que la choyer la poussera à rester à mes côtés... Mais elle est à mille lieues de se douter que Lee n'a pas d'autre choix que de demeurer ici, et que si elle venait à quitter l'enceinte de cet appart, je n'hésiterai pas une seule seconde à la ramener auprès de moi de gré ou de force. L'enjeu est bien trop important pour qu'elle me file entre les doigts.
   
    Je tressaille légèrement lorsque quelqu'un pénètre dans la pièce. Je lève le nez du liquide ambré qui tournoie au creux de ma paume, et découvre Lee qui se rue vers le congélateur, un casque enfoncé sur les oreilles, et qui ne m'accorde pas un regard. Et je suis là, comme un con, à la détailler de la tête aux pieds. Mes yeux sont rivés sur sa silhouette, s'égarent sur la peau hâlée de ses cuisses que son mini short en jean déchiré par endroit ne couvre pas, s'aventurent sur ses courbes et s'attardent un peu trop sur les lignes sinueuses noires s'étalant sous ses seins. Lee est magnifique, même vêtue comme une ado et ses longs cheveux ébène relevés en un chignon informe. Je crois que finalement, j'aurais préféré qu'elle ne soit pas si attirante, car je sens que vivre avec elle va se révéler être un véritable supplice.
    Elle farfouille dans les tiroirs un moment avant d'en extirper un pot de glace géant sous mon air ébahit.
    Nan, mais depuis j'ai ce genre de truc chez moi ?!
    Elle attrape également une canette de soda puis tourne les talons en ne se préoccupant toujours pas de moi. Invisible dans ma propre baraque, on aura tout vu, et je vous jure que ça me fout sacrément en rogne.
Je ferme les yeux afin de tenter de faire le vide dans mon esprit, mais dès que je clos les paupières, ce sont Lee ainsi que ses iris mordorés dégoulinant d'insolence qui s'imposent dans mes pensées. Je ne devrais pas être aussi troublé, et j'ai hâte de baiser son joli petit cul pour qu'enfin je cesse de songer presque en permanence à elle.

6 mois avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant