Chapitre 20-2

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Emery         De toute évidence, l'avocat a entendu notre échange et ne semble pas ravi que mon petit projet implique d'embarquer Lee, que je sens se raidir contre moi

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Emery
    
    De toute évidence, l'avocat a entendu notre échange et ne semble pas ravi que mon petit projet implique d'embarquer Lee, que je sens se raidir contre moi. Depuis le temps qu'il la connaît, il devrait se douter que la demoiselle n'apprécie pas qu'on lui dicte sa conduite, ou quoi que ce soit d'autre d'ailleurs, ce qu'elle n'hésite pas à lui rappeler :

— Je t'adore, Oli, et je te remercie de t'être déplacé, mais je compte suivre Emery, que ça te plaise ou non.

Est-ce que j'aime lorsqu'elle utilise mon prénom et que j'ai la sensation qu'une chape de velours m'enveloppe dès qu'elle le prononce ? Trop pour mon propre bien. Et j'aime plus que de raison la grimace qui tord le visage de Kane quand cela se produit.
Je retiens avec peine un sourire triomphant, et aide plutôt Lee à s'extirper de son lit.

— Putain, Lee, c'est quoi ce délire ? mugit une voix féminine.

Je n'ai pas besoin de me retourner pour comprendre qu'il s'agit de Calie, et qu'elle non plus ne jubile pas à l'idée que sa meilleure amie quitte cet hôpital en ma compagnie.
Lee se dirige vers elle, quelque peu chancelante, et je me hâte d'encercler sa taille afin de maintenir son équilibre précaire. Par mégarde, mon bras soulève sa blouse et dévoile son dos. Mon regard est inexorablement attiré par sa peau nue, et en particulier par les marques rougeâtres ou bleutées qui la parsèment. Je serre les dents sous la colère que je ressens soudain. Voir ainsi son corps meurtri alimente ma rage à l'encontre de ceux qui ont osé s'en prendre à elle et je déteste avoir une part de responsabilité dans ce qui lui est arrivé. Car si je n'avais pas été aussi con, jamais Lee ne se serait barrée seule et sans protection.

— Ne t'en fais pas, je vais bien et je sais ce que je fais, assure-t-elle à son amie. Cet accident, ce n'est pas un hasard, et si ceux qui ont voulu me faire la peau se manifestent à nouveau, je préfère que ce soit ce connard qui morfle plutôt que toi.

"Connard", hein...
Mais c'est de bonne guerre après tout.

Elle lui presse l'épaule, probablement dans le but de la rassurer bien qu'elle envisage de suivre un "connard" comme moi.

— Je crois plutôt que tu t'es cogné la tête un peu trop fort, ma grande, et que tu débloques sérieusement.

— C'est possible, ricane Lee, mais je refuse de te mettre en danger. Je n'ai plus que toi. Je n'ai que quelques mois à tenir, Calie, je te promets que tout rentrera dans l'ordre et qu'on en rigolera.

Calie lève les yeux au ciel, soupire lourdement, toutefois, elle semble abdiquer.

— Très bien. Je vais chercher tes affaires, mais au moindre souci, tu m'appelles, je débarque, et je lui fais ravaler son service trois pièces.

Elle pointe son index dans ma direction et me lorgne d'un air mauvais qui sous-entend qu'elle mettra sa menace à exécution au moindre doute, avant de filer.

6 mois avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant