« Elle est à l'opposé des femmes qu'il a l'habitude de fréquenter.
Il ne coche aucune des cases pour incarner le parfait prince charmant dont elle rêve éperdument. »
À la mort de son père, Lee Guerrera hérite de l'empire économique qu'il a bâti tout...
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Lee
Mes paupières papillonnent un moment. Je n'en crois pas mes yeux. Emery a tout bonnement transformé la villa en réplique presque parfaite de la Grande Salle de Poudlard. Une centaine de bougies flottent comme par magie dans les airs, une magnifique voûte céleste est projetée au plafond, donnant l'impression d'avoir littéralement la tête dans les étoiles, une immense table, garnie d'innombrables victuailles que je peine à identifier, est dressée au centre de la pièce. Et je ne parle pas des accessoires disséminés ici et là, en passant du Choixpeau magique installé sur un tabouret, les piles de parchemins posées en un équilibre précaire sur les meubles et les peluches, parfois grandeur nature, représentant un bestiaire si varié que je me demande bien comment il est parvenu à accomplir tout ça. Certes, Emery a le bras long, et l'argent qui va avec pour obtenir ce que le commun des mortels ne pourra jamais toucher du doigt, mais rien ne l'obligeait à mettre les petits plats dans les grands au point de rendre fade le Wizarding World*.
— C'est parfait, chuchoté-je, émerveillée.
Je suis si heureuse que je me jette au cou d'Emery sans réfléchir et lui plaque un baiser sur les lèvres. Le moins que l'on puisse affirmer est que tout comme moi, il ne s'y attendait pas le moins du monde, pourtant, passé l'étonnement, ses bras m'encerclent, me pressent contre son torse et me soulèvent du sol. Lorsque nos bouches s'éloignent l'une de l'autre, je croise son regard sombre enflammé et prends conscience de ce que je viens de faire.
Merde.
Je viens de l'embrasser. Mayday, mayday!
J'ai déconné et je risque d'en entendre parler jusqu'à la fin de mes jours, car Emery n'hésitera pas à remettre cet épisode, totalement imprévu, sur le tapis. Il me dévisage un instant, un foutu sourire étirant sa bouche, avant de me reposer en douceur. Il ne dit rien, se contente de m'observer avec intérêt, et je m'empresse de me détourner. Bien évidemment, notre baiser... fortuit n'a échappé à personne. Calie me fixe comme si j'étais un extraterrestre pourvu de trois têtes, quant à Oliver, il semble aussi désappointé qu'en colère. Je relève alors le menton, colle un sourire sur mon visage pour donner le change et entreprends de descendre les marches.
— Tu as invité Oli, soufflé-je à Emery sur un ton que je souhaite dégagé afin qu'il comprenne que ce qui vient de se passer n'a aucune importance.
Il hausse les épaules.
— Ouais. Ce n'est pas parce que je ne peux pas le voir en peinture qu'il ne devait pas être là. C'est TON anniversaire, Lee, et je voulais que les personnes qui comptent pour toi soient présentes.
Mon cœur se drape soudain d'une chape de chaleur. Si ça, ce n'est pas faire preuve d'altruisme...
