Chapitre 30

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Emery

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Emery

Je tourne en rond dans la suite de l'hôtel, nerveux. Lee ne m'a plus adressé un mot depuis notre... échange tendu dans l'avion, et je ne peux même pas lui en vouloir. Je n'ai pas supporté la douleur que j'ai lue dans son regard quand elle a cru que j'avais couché avec Anna, alors je me suis comporté comme un con pour la préserver. Parce que même s'il est indéniable que je ressens quelque chose pour elle, je refuse qu'elle souffre à cause de moi. Je ne la mérite pas, et au bout des six mois, ce que je pourrai faire de mieux, c'est de la laisser partir. Bien qu'une part de moi rêverait qu'elle demeure à mes côtés. Mais je ne peux pas lui permettre de trop s'attacher, d'éprouver des sentiments pour moi. Si je dois faire au moins une chose de bien, ce sera celle-là.
Le bruit de la porte de la chambre qui coulisse m'empêche de me torturer davantage l'esprit. D'un geste machinal, je tire légèrement sur ma veste de costume, mais je m'immobilise à l'instant où mon regard se pose sur Lee. La robe qu'elle a choisie épouse ses formes à merveille, met en valeur le galbe de sa poitrine qui n'est couverte d'aucun soutien-gorge si j'en crois ses seins qui pointent sous le tissu écarlate.

Merde.

Nous sommes attendus pour un dîner d'affaires, et elle n'a rien trouvé de mieux que de revêtir une robe qui va littéralement faire bander la totalité de mes futurs partenaires commerciaux. Je dois avouer que ça me fait plus que chier.

— Tu n'avais rien de plus sexy dans ta garde-robe ? raillé-je quand elle arrive à ma hauteur.

Elle relève le menton puis rejette ses longs cheveux bruns par-dessus son épaule avant de vriller ses pupilles, d'une froideur que je ne lui connaissais pas, sur moi.

— J'ai décidé de rester soft ce soir, réplique-t-elle sur un ton identique.

Elle tourne aussitôt sur elle-même pour me faire profiter d'une vue imprenable sur l'échancrure de sa cuisse lorsque les pans de la robe s'écartent un peu trop pour mon propre bien. Et là, tout de suite, je fais preuve d'un effort surhumain pour ne pas la traîner dans la chambre et la forcer à se changer. Je sais pertinemment qu'elle agit de la sorte pour me faire payer les propos que j'ai tenus dans le jet, et je ne peux décemment pas entrer dans son petit jeu. J'ai pris la décision de la tenir à distance, car je ne suis qu'un connard qui finira par la blesser, alors je ne peux pas laisser transparaître la jalousie qui commence à me bouffer de l'intérieur.

— Eh bien, réponds-je sur un ton que je souhaite dégagé, allons-y.

Je lui tends le bras afin qu'elle le prenne, et Lee ne se fait pas prier.
Dès que nous émergeons dans le couloir, quatre de mes gardes du corps nous encadrent d'emblée. Pourtant, personne, hormis les hommes d'affaires que nous sommes sur le point de rencontrer et mon service de sécurité, n'est au courant de notre voyage. Même le photographe qui nous suivra durant quelques jours pour rassurer le conseil d'administration du groupe Guerrera que nous filons le parfait amour, n'aura le droit de dévoiler l'endroit où nous nous trouvons sous peine que je lui colle une armée d'avocats au cul. Mais j'ai failli perdre Lee. Je préfère en faire des tonnes niveau sécurité que risquer que ça se reproduise.
Nous ne pipons pas mots dans l'ascenseur, ni même lorsque nous gagnons l'extérieur. L'air est si chaud en ce début de soirée que des gouttes de transpiration roule le long de ma colonne vertébrale, et je regrette d'être contraint de porter une foutue veste. Cependant, j'ai conscient d'être jeune dans le milieu, on ne peut pas dire que les mecs de trente-et-un ans à peine disposant d'une fortune colossale comme la mienne, obtenue à la sueur de leur front, courent les rues, alors je dois impressionner dès le premier coup d'œil.
Dès que la limousine s'arrête devant nous, Carter s'empresse de nous en ouvrir la portière avant de s'installer à l'avant à côté du chauffeur, tandis que les trois autres grimpent dans une berline noire stationnée derrière nous. Lee ne se trouve qu'à quelques centimètres de moi sur cette banquette arrière, mais j'ai l'impression que des milliers de kilomètres nous séparent. Elle fixe la ville illuminée défiler à travers la vitre, le visage fermé. J'ai deviné que Dubaï ne figurait pas sur la liste de ses destinations de rêve pour un voyage de noces à la seconde où elle a mis un pied sur le tarmac. Après tout, j'ignore si c'est possible de faire plus bling bling que cette ville, et Lee est à des années lumières de ce style de vie. Mais les affaires sont les affaires, et je prie tous les dieux de l'univers pour qu'elle s'accommode un minimum de ce voyage et surtout, qu'elle ne déclenche pas de scandale. Elle est censée représenter mon atout charme dans ces négociations, bien qu'elle ait un peu trop joué le jeu à mon goût...

6 mois avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant