Chapitre 22

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Emery

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Emery

    Cela fait deux jours que je m'emploie à éviter Lee. Je passe mes journées enfermé dans l'immense tour qui sert de siège à mon entreprise, et je ne suis même pas rentré à la villa hier soir. Je suis lâche. Car lorsque j'ai l'ai embrassée, ou qu'elle m'a embrassé, un foutu dysfonctionnement s'est produit en moi. Oui, j'en mourais d'envie. Je mourais d'envie de prendre possession de cette bouche bien trop souvent insolente, de soulager un tant soit peu ce putain de désir qu'elle m'inspire. Mais je ne m'attendais ressentir ce que j'ai éprouvé quand mes lèvres ont télescopé les siennes. Mon cœur s'est tout à coup animé dans ma cage thoracique, s'est mis à battre si fort contre mes côtes que j'ai cru qu'il allait détaler. Jamais une chose pareille ne s'était produite. Jamais une femme n'avait été en mesure de me chambouler à ce point. Jamais personne avant Lee. Et ça me terrifie. Parce qu'il est impensable que je ressente quelque chose qui dépasse la simple affection pour elle, parce que s'attacher, aimer, c'est donner du pouvoir à l'autre, lui donner l'occasion de vous piétiner de sorte que vous ne vous en relevez pas. Et je ne peux pas me le permettre. Lee est beaucoup trop bien pour moi, j'en ai bien conscience, alors je sais qu'au bout des six mois, elle partira, et je refuse qu'elle emporte une part de moi avec elle, qu'elle m'arrache le cœur de la poitrine en n'y laissant qu'un trou béant que je ne parviendrai jamais à combler.

    La seule solution viable pour moi, c'est de me tenir loin d'elle. D'attendre que les jours, les semaines, puis les mois passent, et que le contrat arrive à son terme pour que je sois enfin débarrassé d'elle et que je reprenne ma vie là où je l'ai laissée. Sauf que j'en suis incapable. Ça ne fait même pas quarante-huit heures que je suis séparé d'elle que j'ai déjà la sensation d'être en état de manque. Lee a sur moi l'effet d'une putain de drogue qui est en train de me rendre accro. Je ne pense qu'à elle. Qu'à ses lèvres pressées contre les miennes, qu'à son corps qui se moulait à la perfection au mien comme s'ils n'avaient été créés que pour s'imbriquer l'un à l'autre.
Je me sens soudain à l'étroit dans mon pantalon.

    Fait chier.

    Car je veux l'embrasser, la baiser, et je sais pertinemment que ça ne me suffira pas.

    Je suis dans la merde. Et je suis faible.

    J'envoie un rapide texto à mon chauffeur pour qu'il prépare la voiture et me ramène auprès de Lee.
Mes collaborateurs tentent de m'interpeller sur le chemin, mais je les arrête d'un geste de la main. Je paye des sommes astronomiques pour que des gens règlent les problèmes à ma place, qu'ils fassent leur boulot.
    J'appuie sur le bouton de l'ascenseur avec plus de force que nécessaire et mon impatience est à son paroxysme. Par chance, les portes finissent par s'ouvrir, et je m'engouffre à l'intérieur de la cabine, me retrouvant aussitôt face à un miroir légèrement teinté qui me renvoie un reflet peu flatteur. Mes traits sont tirés, des cernes se sont logés sous mes yeux, rendant mon regard plus sombre qu'à l'ordinaire. L'expression peu amène de mon visage donne l'impression que je pourrais tuer quelqu'un d'une seconde à l'autre et cette éventualité est susceptible de se réaliser si ce foutu ascenseur ne descend pas plus vite.
    Putain d'idée d'établir son bureau au dernier étage.
Mais dès que j'atteins le parking au sous-sol, j'ai l'agréable surprise de découvrir que mon chauffeur m'attend d'ores et déjà à côté d'une voiture noire bien plus simple que celles que j'ai l'habitude de prendre lors de mes trajets. Je veux rester discret, il est hors de question que l'on puisse remonter jusqu'à Lee, alors si mon confort personnel passe au second plan, soit.

6 mois avec toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant