Chapitre 26

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Ma mère me regarde surprise et ses larmes commencent à couler.

- Pa...Paloma ma fille !

Elle me saute dessus et me serre fort dans ses bras.

- mamãe, tu m'as tellement manqué, dis-je les larmes aux yeux

- toi aussi !

Après des embrassades émouvantes, elle me fait entrer dans la maison.

- PALOMA !, Crit Julio en se jetant sur moi

- petit frère, tu m'as manqué, dis-je en le câlinant

Après un petit moment, on se détache mais Julio reste coller à mon bras, ce qui me fait rire.

- laisse ta sœur respirer Julio, va plutôt lui apporter un plat de ce que j'ai préparé, elle a l'air tellement maigre, dramatise ma mère en poussant Julio vers la cuisine

- maman, tu exagères !

- n'importe quoi, tu as vu tes bras ? Il faut que tu manges !

On a continué à parler, je lui ai raconté tout ce qui s'est passé depuis la dernière fois quand on a parlé au club.
Bien sûr j'ai omis de lui raconter ce qui s'est passé avec le chefe, elle va me tué si je lui dis.
J'ai fini par manger le plat que Julio m'a ramené de la cuisine.
J'ai retrouvé mon vieux téléphone à touche et j'ai pu appeler tante Tia et Esméralda.
Elles sont folles de joie même si Esmé m'en veut de lui avoir caché tout depuis le début.
Je me suis endormie après.








1 mois plus tard

         Mercredi

J'ai repris ma vie comme je le voulais.
Mon gentil patron a accepté de me réengager quand je lui ai expliqué ma situation, enfin quand je lui ai menti plutôt.
Je lui ai dit que j'ai dû m'occuper de ma grande sœur malade.
La vie continue de suivre son cours.
Bien évidemment Flavia est toujours introuvable.
J'ai repris mes promenades avec Esmé.
Maintenant on traine plus souvent et je lui ai raconté ce que j'ai découvert à propos de Pablo en lui faisant promettre de ne rien dire.
Elle a le droit de savoir parcequ'on a tous grandi ensemble.
D'ailleurs je suis plusieurs fois aller chez tia Ramona pour parler à Pablo mais il n'était jamais là.
Je suis plutôt contente de mon quotidien mais le chefe me manque.
J'ai honte de l'avouer.
Je n'aurai jamais pensé qu'un homme aussi cruel me manquerait un jour.
Chaque fois que je vais sur la grande place avec Esmé pour regarder Julio jouer au foot, j'espère secrètement le voir parce que je sais que des fois il passe par la avec ses hommes mais rien, zéro.

Actuellement je marche dans les rues de ma favela, mon téléphone m'indique qu'il est 11h.
Il fait extrêmement chaud et mon t-shirt me colle à la peau.
Je suis bien contente qu'aujourd'hui soit mon jour de repos.
Je me dirige vers la maison de Esmé, je sais qu'elle a un nouveau ventilateur et je compte bien en profiter.
Mes pas sont lents, je n'ai pas envie d'être encore plus en sueur.
Alors que je tourne dans une ruelle, j'entends des rires d'hommes à ma droite.
Je me tourne et constate que c'est des gens que je connais très bien.
Mon cœur s'accélère et je me plaque contre l'un des murs tagué de la ruelle.
Je suis à l'ombre donc c'est difficile de me voir.
C'est lui.
C'est le chefe, il est avec Isaï et trois autres hommes que je n'ai jamais vu.
Ils discutent et rigolent en marchant.
Moi qui espérait le croiser un jour, ce jour est enfin arrivé mais j'ai trop peur de m'approcher.
J'ai payé ma dette, il va trouver bizarre que je vienne lui adresser la parole.
Je reste contre le mur en priant pour qu'ils passent vite.
Heureusement ils passent rapidement devant moi sans me voir.
Je sors de ma cachette, je les vois au loin entrain de remonter la favela.
Ils vont sûrement au QG.
Je les observe encore un petit moment puis me retourne pour pouvoir reprendre mon chemin.

- je ne savais pas que tu étais une perseguidora (stalkeuse) Paloma

Je sursaute et regarde la personne qui me parle avec agacement.

C'est Thiago.
Il est appuyé contre le mur qui fait face à la ruelle dans laquelle je m'étais cachée et me regarde en rigolant.

- qu...quoi ,? Non!

Il s'approche de moi toujours en rigolant.

- pourquoi tu mens ? Je t'ai vu tu sais ?

- je ne sais pas de quoi tu parles, dis-je en faignant l'ignorance

- mentirosa, je t'ai vu maté meu primo ( mon cousin)

- non je...je n'ai pas fait ça !

- pourquoi tu nie ?

- ce ne sont pas tes affaires, lâche moi, dis-je en reprenant mon chemin

- au-revoir Paloma et la prochaine fois va directement lui parler au lieu de le regarder en secret, ricane Thiago en prenant la direction du QG

Il m'énerve, je ne répond rien.
J'espère juste qu'il ne va rien dire au chefe.







      Deux jours plus tard

- feliz aniversário Paloma !

Esméralda me fait un grand sourire en me tendant un petit paquet

- merci Esmé, tu es la meilleure !

Aujourd'hui c'est mon anniversaire, je fête mes 21 ans.
Tout le monde m'a offert un cadeau et actuellement je suis chez Esmé.
J'ouvre rapidement le paquet, c'est un petit bracelet, vraiment beau.

- c'est beau

- n'est-ce pas ?, je savais que ça te plairait

Je lui souris en mettant le bracelet.
Par la suite on se fait un bon plat de riz qu'on déguste rapidement.

- je dois rentrer Esmé

- déjà ? , reste encore un peu, me demande t-elle en faisant un visage de bébé

Je rigole et me lève de son canapé.

- non je dois vraiment y aller, mamãe m'attend à la maison

- je ne veux pas rester seule moi

- tia luiza va bientôt rentrer non ?

- pas sûr mais bon, dit-elle dégoûtée

Tia luiza c'est la mère de Esmé, elle travaille comme femme de ménage en ville donc elle est rarement à la favela.

- arrête de faire cette tête, on se parle plus tard

Je sors de chez elle et prend le chemin de ma maison.
Il est déjà 17h, je dois me dépêcher Sinon ma mère va m'engueuler.

- hey, dit une voix derrière moi

Je me retourne mais ma vue devient subitement noire.
Deux personnes me tiennent les deux bras de chaque côté.

- mais qu'est-ce que_

Je peine à parler, ma voix ne sort pas bien à cause du tissu sur ma tête et mon visage.

Ce n'est pas possible, même le jour de mon anniversaire il m'arrive une merde.

MORRO DO ALEMÃO : Paloma  ~Tome 1~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant