MORRO DO ALEMÃO : Paloma ~Tome 1~

Chapitre 47

- alors explique moi tout et peut-être avec un peu de chance, je te pardonnerai

Ça ne fait même pas 2 minutes que je suis arrivé chez Esmé qu'elle m'agresse déjà pour tout savoir.
Assise à côté d'elle dans son canapé, je pousse un long soupir.

- d'accord mais ça va être long

- j'ai tout mon temps !

Je commence donc à tout lui dire, de mon premier rapprochement avec Ezio jusqu'à aujourd'hui en passant par tout nos mésaventures.
Elle me regarde éberluée du début à la fin.

- voilà tu sais tout, conclué-je d'une petite voix.

- attend si je comprends bien, tu...tu... vous SORTEZ ENSEMBLE ?, hurle t-elle en se levant

Je la regarde avec des gros yeux.

- non !

- comment ça ?

Elle se rassoit l'air perdue pendant que je me sens gênée de ce que je suis sur le point de lui dire.

- bah...on s'est juste embrasser quelques fois et_

- il veut juste s'amuser avec toi, c'est ça ?, me coupe t-elle soudainement énervée

- n_

- ATTEND ! NE ME DIT PAS QUE TU L' A DÉJÀ FAIT AVEC LUI ?, hurle t-elle à nouveau

- QUOI ? NON ! ça ne va pas ?, repondé-je interloquée

- alors quoi ?

- calme toi et laisse moi finir mes phrases déjà, soufflé-je agacée

- bon vas-y

- donc comme je l'ai dit, on s'est juste embrasser quelques fois et mmh...

Les souvenirs de la veille emplissent ma tête et un petit sourire se forme sur mon visage.

- et ?, demande Esmé impatiente

Je la regarde dans les yeux.

- hier, il m'a dit que je lui plaisais, finis-je le cœur battant

Esmé écarquille les yeux.

- vraiment ?

- oui

Un petit silence s'installe puis Esmé le brise.

- est-ce que euh toi, il te plaît ?, me demande t-elle incertaine

J'ai décidé d'être honnête avec elle, après tout c'est ma meilleure amie.

- oui, énormément, en fait je l'aime

Le fait de prononcer ces mots c'est comme me libérer d'un poids.
C'est apaisant.

- putain je n'arrive pas à le croire

Je reviens à moi et zieute Esmé qui se tient la tête complètement décontenancé par mon aveu.

- Esmé ça va ?

- minha melhor amiga está apaixonada pelo homem mais perigoso de Morro do alemão ( ma meilleure amie est amoureuse du plus dangereux homme de Morro do alemão), dit-elle comme ci un malheur venant de s'abattre sur elle

J'imagine que sa réaction est compréhensible.
Je ne sais même pas comment j'ai fait pour en arriver là.
Au final je ne suis pas mieux que Flavia.
Esmé est sûrement déçue.

- je sais, je ne suis pas mieux que Flavia, dis-je amèrement en fixant le sol

- ne dit pas n'importe quoi !, s'exclame soudainement Esmé en me tournant vers elle

Je relève la tête et la regarde, ses sourcils sont froncés de colère.

- c'est pourtant vrai, dis-je en baissant de nouveau la tête

- non ! Ta sœur est une irresponsable qui a préféré fuir avec sa grossesse après vous avoir fait galérer ta mère et toi avec ses bêtises, dois-je te rappeler le nombre de fois où à cause d'elle tu as dû faire des heures supplémentaires au travail car elle a contracté énormément de dette ? Dois-je également te rappeler qu'à cause d'elle vous avez été en danger ?, tu as dû travailler pour le chefe pour rembourser sa putain de dette bordel ! Tu n'es définitivement pas comme elle, ce n'est pas ta faute si tu aimes le chefe c'est ton cœur qui l'a choisi c'est comme ça !, déblatére t- elle

Je la regarde avec des gros yeux et sans m'en rendre compte, je laisse couler des larmes qu'elle s'empresse d'essuyer.

- je...tu n'es pas déçu ?

- quoi ? Non ! C'est vrai que je suis un peu choquée mais je ne suis pas déçue, me rassure t-elle

- obrigada, lui dis-je rassurée

- vient là

On se fait un câlin, c'est réconfortant.
Après un court instant, on se détache et elle me propose de sortir marcher un peu pour prendre l'air.

12h18

- et tu n'as pas peur de lui ?, moi il me fait grave flipper, me demande Esmé en croquant dans l'une des pommes qu'on s'est achetés il y a quelques minutes

On est assis sur des pierres à côté d'une casa en regardant les passants.

- au début oui, je tremblais même à chaque fois que je devais lui faire face mais plus maintenant, enfin des fois quand il s'énerve c'est toujours effrayant mais pas comme avant, lui expliqué-je en jouant avec la pomme dans mes mains

- et tu lui as pardonné tout ce qu'il t'as fait subir ?

- je ne sais pas, à vrai dire j'essaie d'oublier tout ce qu'il m'a fait, je n'arrive pas à le haïr et je ne veux pas, je...Esmé tu n'as pas vu comment il peut être gentil et doux, c'est grâce à lui que Julio a pu être soigné, je sais que ça va te faire bizarre d'entendre ça mais je pense qu'au fond c'est quelqu'un de bien, c'est juste cette favela tu sais comment elle nous force à changer...

- hum, être proche de lui c'est se mettre directement dans la gueule du loup, tu le sais n'est-ce pas ?

Je la regarde, son regard est sérieux.
Ma gorge est sèche, elle a raison.
Je détourne le regard.

- oui

- tu sais que je te soutiendrai quoiqu'il arrive, juste fait attention, ici notre vie ne tient qu'à un fil

C'est vrai, ici on peut mourir à tout moment, les balles perdues ne sont jamais loin surtout que maintenant je suis proche du gang, c'est encore plus dangereux.
J'ai peur de mettre ma famille et mes amis en dangereux.
Je devrais peut-être m'en éloigner ? Mais m'en éloigner signifie m'éloigner de Ezio, en suis-je capable ?

- ça va aller, on va survivre comme toujours

- quoi ?

Sa phrase me surprend donc je la regarde de nouveau.
Un sourire compatissant trône sur ses lèvres.
A-t-elle entendu mes pensées ?, je ne pense pas.

- tu regardes dans le néant, tu fais ça à chaque fois que tu es tourmentée

- tu me connais bien

- on est quand même amies depuis toujours hein, aller sourit un peu

Elle commence à me tirer les deux joues, ce qui me fait éclater de rire, elle me suit quelques secondes plus tard.

- oh !, s'exclame t-elle après qu'on ait calmé notre rire

Je la fixe interressée.

- qu'est-ce qu'il y a ?