MORRO DO ALEMÃO : Paloma ~Tome 1~

Chapitre 19

Muni de son repas, je m'approche doucement de la pièce dans laquelle il se trouve et toque.
Il ne me répond pas donc j'ouvre doucement la porte.
Il est toujours couché sur le ventre.
Je dépose doucement le plat de spaghetti sur la petite table à côté du lit.
Je contourne le lit et vais du côté où son visage regarde.
Il a les yeux fermés, il dort.
C'est la première fois que je le vois endormie comme ça, il semble si paisible.
On dirait un bébé qui dort mais je sais que réveillé, c'est une autre personne.
Pourtant je ne peux pas m'empêcher de le trouver beau.
Je me surprend à vouloir toucher son visage.
Sans pouvoir m'en empêcher, j'approche doucement ma main de sa joue, c'est tout doux, ce qui m'étonne.
Il n'a qu'une barbe de trois jours.
Plus je le regarde, plus je sens mon ventre se tordre dans tout les sens.
Ma peau chauffe atrocement donc je décide d'enlever ma main et de m'éloigner.
Sauf que, exactement à ce moment, il ouvre les yeux et attrape ma main qui lui caressait la joue.
Nos yeux se croisent affolant mon cœur.

- euh  ce...ce n'est pas ce que tu cr_

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'il me tire sur le lit et se met sur moi mais en gardant un petit espace pour séparer nos corps.

- je rêve ou tu me tripotais pendant mon sommeil ?, demande t-il l'air sérieux

- n...non non, je..en fait je voulais te réveiller pour manger !, dis-je en lui montrant des yeux le plat de spaghetti sur la petite table

Il me regarde peu convaincu

- mmh, dit-il finalement en se décalent pour que je me relève du lit

Il s'assoit et prend le plat de spaghetti et commence à manger.
Je descends du lit et commence à sortir de la pièce

- tu vas où ?, demande t-il en avalant une bouchée

Je me retourne vers lui

- je vais dormir ?, dis-je sur un ton de questionnement

- vient ici, dit-il en me montrant la place vide à ses côtés

Je reviens vers lui et m'assois en mettant une distance entre nous.

Quelques minutes plus tard, il finit son plat et se tourne vers moi.
Je sens son regard insistant sur moi donc je regarde mes doigts pour ne pas tomber dans ses yeux qui m'envoûtent et me terrifient en même temps.

- qu'est-ce que je t'ai dit dans le garage de Felipe, demande t-il finalement d'un ton calme

Nous y sommes, je savais qu'il allait me poser cette question tôt ou tard.
Je suis dans la merde.

- tu m'as dit de rester dans le garage avec Felipe, dis-je en avalant ma salive

- c'est tout ?

Je reste silencieuse

- RÉPOND!, crit-il soudainement

Je sursaute et me lève précipitamment du lit pour me coller au mur près de la fenêtre.

- não me mate, por favor ( ne me tue pas,  pitié),  dis-je apeuré par son expression de colère

Il ricane, se lève et se dirige vers moi pendant que j'essaie de me fondre dans le mur.
Arrivé devant moi, il pose ses deux bras de chaque côté de ma tête.
Je regarde mes pieds en priant intérieurement pour qu'il ne m'abîme pas trop.

- qu'est.ce.que.je.t'ai.dit ?, redemande t-il en détachement chaque mots

- t...tu m'as dit que tu allais me tué si je ne restais pas dans le garage

- regarde moi

-...

- REGARDE MOI

Je lève immédiatement la tête pour le regarder.
Il semble vraiment énervé et sans pouvoir me contrôler une larme de panique m'échappe.
Il essuie la larme sur ma joue avec un geste étonnement doux.

- la prochaine fois que tu me désobéis et qu'il t'arrive un truc je te laisse dans la merde, está claro ? demande t-il en me regardant dans les yeux

C'est vrai que si je l'avais écouter, rien ne serait arrivé.
J'ai failli être violé.
S'il n'était pas arrivé à temps je n'imagine même pas ce qui se serait passer.
D'autres larmes coulent sur mes joues, je l'ai vraiment échappé belle.
Il essuie encore une fois mon visage.

- c'est bon,  pare de chorar (arrête de pleurer), dit-il en soupirant

- mer... merci, dis-je d'une voix craquée en le regardant

Sa colère semble être diminuer.
Il me regarde sans rien dire puis il se recule.

- arrête de trembler

Je me rends compte que je tremble des mains et essaie de me calmer.

- tu peux aller dormir, continue t-il en retournant sur le lit

J'hoche la tête et me dirige vers la porte

- c'était bon,  dit-il brusquement

Je me retourne vers lui, il est dos à moi.
Je ne comprends pas de quoi il parle jusqu'à ce que mes yeux ne tombent sur l'assiette vide à côté de son lit.
Il me fait un compliment sur le plat de spaghetti ? Un petit sourire apparaît sur mes lèvres.
Je retourne doucement vers la table,  prend l'assiette et sort de la pièce.
Mon cœur bat férocement, il m'a fait un compliment.
Après avoir déposé l'assiette lavé et nettoyé dans la cuisine, je rentre dans la deuxième chambre et me jette sur le lit.
Ma douleur à la cuisse semble atténuer apparemment.
Je ferme les yeux et essaie de m'endormir mais impossible.

Ezio

Son prénom c'est Ezio
J'aime bien son prénom.
J'ai envie de l'appeler comme ça.
Des fois il est si différent du chefe qu'on connait tous.
Ces rares fois, il semble doux et gentil, comme tout à l'heure.
Je ne peux pas m'empêcher de le détailler quand je suis près de lui.
Je ne parle même pas de mon cœur qui s'emballe.
Je me demande ce qu'il pense de moi.

Pourquoi je pense à tout ça ?