7.

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Plusieurs jours étaient passés. Pas un baiser n'avait été échangé entre les deux. Leurs regards, en revanche, s'étaient accrochés dès qu'ils l'avaient pu. Usopp s'était vanté plusieurs jours de sa bataille contre Mister Patapon et Sanji avait dû témoigner chaque fois en sa faveur, ce qui prenait bien plus de temps que ce qu'il l'avait pensé. Il s'était occupé de la cuisine avec soin et avait enfin pu dormir correctement, maintenant que les choses avait été mise au clair avec le sabreur. Ce dernier, quant à lui, observait soigneusement le cuisinier entre ses entraînements et déplorait silencieusement son comportement inchangé envers les femmes du bateau. Ils étaient en mer depuis trois jours déjà, et Nami estimait qu'ils n'étaient pas prêts d'atteindre l'île hivernale qui était indiqué par le log-pose.

Le bretteur sentait qu'il aurait besoin du cuisinier dans les jours qui viennent. Il voulait le tenir contre lui et l'embrasser. Il avait besoin de cette "force" là. Mais il était résigné à attendre que le Cuistot vienne vers lui. Il ne voulait pas une fois de plus aller quémander son attention. Il l'avait déjà suffisamment fait et c'était déjà selon lui une certaine forme de faiblesse. Le futur plus grand sabreur du monde ne devrait pas avoir ce genre de besoin. Il pouvait s'en servir, pour le mieux, mais ne pas en dépendre. Et il sentait que cela n'allait pas tarder à lui échapper. Alors il se contentait de l'observer de loin. Et cela le frustrait.

Il reposa son altère un peu trop fort, faisant hurler Usopp qui avait peur pour l'avenir de son précieux bateau. Il soupira, s'étira, fit tinter ses boucles d'oreille avec un air soucieux et braqua son regard sur le cuisinier qui venait apporter les collations. Il l'observa poser les verres devant chacun des membres de l'équipage et le rappela juste au moment où il lui tournait le dos.

— Et Cuistot, fais moi des onigiris.

— Pardon ?

— Je veux des onigiris.

— Je ne suis pas à ta disposition, débrouille-toi Tête d'algue.

— C'est à toi de faire ça. Alors fais ton boulot et me fais pas chier.

— Tes onigiris, tu peux te les carrer où je le pense le Cactus desséché !

Et voilà, ils ne pouvaient faire autrement. Ils ne pouvaient fonctionner autrement qu'en se tapant dessus toute la journée.

Le sabreur se redressa, torse nu, transpirant et fis quelques pas vers la cuisine. Il se fit rapidement arrêter par un coup de pied, qu'il para de l'un de ses sabres.  Un sourire fugace éclaira ses lèvres, ce qui n'échappa pas au cuisinier qui leva les yeux au ciel. Il lui envoya sa deuxième jambe au visage, ce qui manqua de peu, puisque le sabreur bougea suffisamment vite pour l'éviter. Il recula cependant de deux pas pour parer le coup suivant, se retrouvant coller à la porte de la cuisine. Il se baissa tout en l'ouvrant et un bruyant claquement de porte suivit. Le Cook l'avait suivi avant de refermer derrière eux.

— Tu crois que je n'ai pas compris ta manigance Marimo ?

— Je ne vois pas de quoi tu parles, je veux des onigiris.

— Tu m'as provoqué pour qu'on se retrouve seuls.

— Je ne te permet pas. Sors moi une bouteille.

— Enfoiré, cracha le cuisinier en s'exécutant malgré lui.

Il posa un peu brutalement un verre et une bouteille devant lui, avant de se reprendre et de le servir. Il restait un gentleman malgré tout. Avant même qu'il s'écarte pour s'atteler à sa cuisine et faire ces putains de mochis, le sabreur agrippa sa cravate et l'embrassa à pleine bouche. Du saké coula le long du menton du blond alors qu'il observait le visage détendu du sabreur, qui ne semblait pas vraiment dérangé par ce détail. Il se dégagea brutalement et l'observa derrière ses mèches blondes.

Une erreur T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant