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Sur le pont, le sabreur fulminait. Voilà des jours qu'il faisait des efforts pour rendre le blond heureux, en vain. Cet imbécile n'était jamais satisfait de ses efforts et maintenant, il avait même demandé à Chopper de veiller à ce qu'il ne rentre pas dans l'infirmerie ! Il passa nerveusement une main dans ses cheveux. Il faisait de son mieux, pourquoi cela ne fonctionnait pas ? Il entra dans la cuisine en soupirant. Il faisait plus chaud à l'intérieur. Dehors, la nuit était fraîche et noire et les nuages recouvraient les étoiles. Il prit une bouteille dans le placard et fut surpris de voir son Capitaine entrer en catimini lorsqu'il se retourna.

— Luffy ? Qu'est-ce que tu fais là ?

— Oh, Zoro...

— Tu sais très bien que tous les placards sont fermés, c'est Nami qui garde la clef.

— Et bien, comme c'est Chopper qui s'est occupé du rangement et qu'il est très occupé avec Sanji, je pensais qu'il avait... Oh, Sanji, c'est vrai ! s'exclama-t-il.

Son visage, auparavant ennuyé par l'absence de nourriture, devint plus sérieux. Le bretteur fronça les sourcils. Le Capitaine s'assit à la table et l'invita à faire de même d'un geste de la main.

— Je dois te parler de Sanji. Qu'est-ce que tu lui as fais ?

— Attend Luffy, je sais pas à quoi tu penses mais je voulais juste l'aider, c'est juste qu'il est...

— Tu lui fais peur. Tu le terrorises. Il avait quelque chose dans son regard qu'il a perdu. Et je pense que c'est de ta faute.

— Merde, c'est pas ce que je voulais, je fais au mieux, okay !

— Tu devrais le laisser tranquille pour l'instant. Au moins le temps qu'il soit rétabli. Après ça, il pourra te mettre une raclée si tu es pénible. Mais jusque là, laisse le.

— Mais pour qui tu me prends Luffy ! Pour qui vous me prenez tous ! Je... j'en peux plus... je suis épuisé... j'ai merdé une fois, je sais, mais je veux me racheter ! Je fais au mieux ! C'est juste qu'il ne veut plus entendre parler de moi, ni même me voir ! Et pourtant, je sais qu'il m'aime encore, il a besoin de moi, je le sais...

— Détrompe toi Zoro. Il n'est pas celui qui a le plus besoin de l'autre. Sanji s'est toujours débrouillé seul, et ce même si la solitude le pesait terriblement. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé avant qu'il n'arrive sur le Baratie mais il a du mal à faire confiance aux autres. Il a dû avoir des embrouilles, sûrement avec sa famille puisqu'il n'en parle jamais. Il n'a pas quitté des mauvaises personnes pour en retrouver d'autres. Il mérite le meilleur.

Le sabreur se tut, les yeux baissés sur la table. Il se rappela soudainement d'à quel point son Capitaine était intelligent par moment. Et il se sentit stupide. Il avait merdé. Il avait même fait encore pire que ça. Il avait détruit le peu de chances qu'ils avaient de se reconstruire ensemble. Tout ça à cause de son égoïsme. Le cuisinier était fort. Lui, en revanche... il ne pouvait plus se passer de sa présence. Il avait pris le blond pour acquis et s'était stupidement joué de lui...

Son regard se fixa dans celui de son Capitaine :

— Merci Luffy. Je suis désolé d'avoir déraillé. Je vais me reprendre maintenant.

— C'est pas grave, ça arrive. Dis, tu veux bien m'aider à piquer la clé du frigo à Nami ?

— Ce n'est pas très prudent. Et puis si elle le remarque, elle va encore augmenter ma dette.

— Allez, s'il te plaît ! Sinon je dirais à tout le monde que tu as un double des clés du placard à bouteilles !

— Q... quoi ! Tu avais remarqué !

Une erreur T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant