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Le blond ne s'était plus que brièvement réveillé, pour avaler un maigre repas ou écouter les avancées qu'il y avait concernant ses blessures. Souvent, c'est Chopper qui se trouvait à ses côtés pour le soigner ou vérifier que la douleur était respectable mais parfois, il ouvrait les yeux sur une cabine froide et morne. Il fut convenu, après quatre jours, qu'il était prêt à être transféré sur le Vogue Merry et c'est grâce à un système ingénieux créé par le tireur d'élite de l'équipage qu'il fut remonté sans même que cela ne le réveille.

Son corps se remettait encore assez mal de ses blessures car, malgré les nombreux remèdes préparés par le médecin, il était encore pris de nombreuses poussées de fièvre qui le laissaient à moitié conscient. L'équipage du Chapeau de Paille ne tarda pas à reprendre la mer malgré le blessé, car selon le journal, le colonel Garance était furieux du bazar qu'avaient provoqué les deux anciens amants lors de leur court passage sur l'île. Luffy jugea donc plus prudent qu'ils s'éloignent de ce potentiel danger. Une longue traversée s'annonçait et c'était les deux femmes qui s'étaient chargées des provisions pour les trois longues semaines à venir avant qu'ils ne partent, à la tombée de la nuit. Le blond se réveilla à ce moment, surprit par le roulis important des vagues. Il entrouvrit les yeux et se redressa avec étonnement malgré la douleur.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? se demanda-t-il à lui-même d'une voix éraillée.

Il eut bientôt la réponse, lorsqu'il entendit sa belle Nami-chérie distribuer des ordres au reste de l'équipage. Ils partaient enfin. Il était soulagé que le reste de l'équipage ne s'attarde pas davantage par sa faute. Il se rallongea en soupirant et remarqua quelque chose d'inhabituel sur la petite table de chevet de l'infirmerie. Il tendit la main vers le petit paquet tout en se demandant de quoi il s'agissait.

Il l'ouvrit doucement et découvrit une malle soigneusement emballée dans plusieurs couches de papier. Il l'ouvrit et plaqua une main contre sa bouche. Un set de couteaux magnifiques, aux manches finement taillés, aux tranchants fins, aux lames brillantes. Il en prit un, les mains légèrement tremblantes puis le reposa en saisissant la carte du fabricant. Il s'agissait d'une marque de luxe dont le blond avait entendu parler plusieurs fois dans des grands magazines. D'où est-ce que cela sortait ? Il referma le coffret avec douceur, tout en caressant le bois soigneusement poli. Il le reposa à côté du lit et se rallongea précautionneusement. Son cerveau lui en demandait trop et il se sentait de nouveau vaseux de trop d'efforts. Il respira profondément, les yeux fixés sur le plafond.

Qui lui avait offert une telle chose ? Cette saleté de Marimo ? Il serra les dents. Pourquoi cet imbécile agissait-il ainsi ? Pourquoi lui donnait-il autant de plaisir, alors que sa seule envie était de le haïr. Il serra les poings sur les draps, partagé entre colère et tristesse. Il se mordit la lèvre tout en tirant ses cheveux. Il se sentait pris au piège, d'une certaine manière. Est-ce que le sabreur n'allait cesser de le couvrir de douces et délicates attentions jusqu'à ce qu'il craque ? Il le redoutait terriblement. La porte s'ouvrit sur Chopper, qui bondit en arrière en le voyant les yeux ouverts.

— Sanji ? Est-ce que tout va bien ?

— Oui, oui... tu sais qui m'a apporté ça ? demanda-t-il en désignant le cadeau, au pied de son lit.

— Ça ? Zoro est venu le déposer lorsque tu dormais. Il est allé le chercher juste avant qu'on parte. Tu veux manger quelque chose ? On a réussi à sauver une assiette de viennoiseries de ce matin. On a été les chercher très tôt avec Usopp !

— Merci, c'est adorable...

Le médecin disparut et revint quelques minutes plus tard, criant pour éloigner le Capitaine affamé sous sa forme humaine. Il referma la porte en soufflant fort et se reprit en voyant que le cuisinier le fixait. Il déposa l'assiette richement garnie sur les draps. Le blond se redressa légèrement et saisit un premier croissant, qu'il grignota doucement. Il but un peu de jus d'orange ramené par le médecin et savoura le goût qui glissait sur ses papilles. Il dépensa le peu de force qu'il avait dans le repas, avant de retourner se réchauffer entre les draps. Il remercia le médecin de bord, qui acquiesça avec un sourire avant de vérifier ses signes vitaux et sa perfusion.

Une erreur T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant