Une erreur T1

11.

Le blond se redressa difficilement en entendant les hurlements de son capitaine. Le bateau tangua et il manqua de tomber. Il se rattrapa en tenant sa blessure en grimaçant. La coque sembla de nouveau être heurtée, sans doute par un monstre marin. Le cuisinier serra les dents pour contenir sa douleur mais se persuada que ce n'était rien. Il s'était assez reposé, son équipage avait besoin de lui et de ses talents. Il ouvrit la porte pour sortir voir ce qu'il passait et tomba nez-à-nez avec une sorte de murène géante. Il s'inquiéta un moment, se sachant bien incapable de se défendre à cet instant mais le bretteur apparut à ce moment, se plaçant entre la bête et lui. 

— Demon slash !

La tête du monstre se détacha et le Capitaine récupéra le corps, qui traversait le pont de par en par, dépassant ainsi de chaque côté. Le Cuistot recula de quelques pas, secoué par le tremblement du Vogue Merry. Le sabreur le rattrapa par la taille dans un réflexe inconscient.

— Toujours là au mauvais moment, le Sourcil en Vrille. Tu es censé cuisiner cette bestiole et pas l'inverse !

— J'aurais pu me débrouiller, Marimo.

— Peu importe ! s'exclama Luffy. Sanji, est-ce que ça te suffit ? 

— Ce sera parfait Capitaine. Je me mets tout de suite au travail ! Usopp, si tu veux bien te donner la peine de m'aider ? 

Ce dernier referma enfin la bouche, revenant peu à peu à lui. En effet, l'apparition soudaine du monstre marin avait manqué de le faire défaillir et il avait été heureux que le Capitaine et son second aient rapidement géré la situation. Il rejoint le cuisinier qui s'adressa au bretteur :

— Eh Tête d'algue, découpe-moi ce poisson s'il te plaît. Je ne peux pas l'emmener dans la cuisine s'il fait cette taille.

— Mes précieux sabres ne peuvent pas être utilisés pour ta cuisine ! Est-ce que tu te bat avec tes couteaux ?

— Oh Zoro, s'il te plaît, gémit l'homme élastique en se pendant à son cou.

Celui-ci finit par acquiescer malgré sa lassitude et en deux minutes, il avait tranché le poisson en plusieurs tranches, qu'il porta jusqu'à la cuisine en prétextant que le cuistot était bien incapable de le faire lui-même. Ce dernier l'insulta et le sabreur répondit sur le même ton sans cesser de travailler. Le cuisinier rejoint sa cuisine, caressa les meubles, examina ses couteaux. Tout était en parfait état. Il se promit de remercier sa Robin d'amour plus tard, puisqu'elle était la seule capable de prendre soin d'un objet à ce point, en dehors de Nami chéri et de ses cartes magnifiques.

Le Cook reprit rapidement ses marques dans sa cuisine et remonta ses manches tout en commença à donner les premiers ordres au Tireur d'élite. Il se saisit lui-même d'un long couteau tranchant et commença à découper les premiers morceaux, qui finirent dans une poêle à l'huile chaude quelques instants plus tard. Il donna ensuite la main au métisse et prépara une marinade toute particulière pour le poisson qu'il ferait griller un peu plus tard. Il s'affairait aux fourneaux, bien qu'avec moins de ardeur qu'avant sa blessure. Et si le grand menteur de l'équipage était doué pour raconter des bobards, il l'était aussi pour remarquer ceux des autres. Et il remarquait clairement les moments où le cuisinier prétendait aller bien alors qu'il s'appuyait sur le plan de travail, en proie à la douleur. Il se porta donc volontaire pour davantage de tâches, travaillant toujours plus vite et s'épuisant à la tâche, même s'il n'atteignait pas un dixième de la grâce et de la vitesse habituelle du Cuistot. 

Celui-ci le remercia et finit par s'asseoir tout en surveillant la cuisson en travaillant la présentation de ses plats. Il découpa quelques citrons, qu'il disposa sur un lit de salade et de sauce, surmonté par de fines tranches de saumon. En effet, l'équipage était apparemment tombé sur un banc de saumon et en avait attrapé plusieurs dizaines grâce à l'une des nouvelles inventions de Usopp. Il ajouta des fines herbes, retourna les morceaux de monstres marins marinés puis jeta un coup d'œil au gigot que le tireur d'élite finissait de préparer pour le Capitaine. La douleur ne cessait de le tirailler et c'est donc à regrets qu'il demanda à Usopp de surveiller ses plats pendant qu'il prenait une pause.