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Le blond ajusta les boutons de ses manches et recoiffa soigneusement ses cheveux dans le petit miroir. Le reflet que lui renvoyait la glace lui plût enfin et il se décida à partir. Il prévint Karham et son amant, qui était en train de couper du bois pour la petite cheminée qui servait à réchauffer la maisonnette.

— Je serai de retour avant demain matin, lança-t-il joyeusement.

Le bretteur bougonna quelque chose que le blond ne parvint pas à comprendre. Ce dernier haussa les épaules, pratiquement sûr que ce n'était que des plaintes injustifiées concernant son rendez-vous. Il tira légèrement sur sa veste de costume, glissa une cigarette entre ses lèvres et attrapa le petit papier où était soigneusement noté l'adresse de la jolie demoiselle. Il ne mit qu'une quinzaine de minutes à rejoindre la petite maison, dont les rebords de fenêtres étaient embellis de jolis bacs de fleurs. Il toqua à la porte puis recula d'un pas. La jeune femme sortit, vêtue d'une robe légère, faisant tourner la tête du blond, qui s'empressa de la complimenter :

— Oh, belle créature... vous êtes si ravissante ce soir !

— Et bien, je vous retourne le compliment, je suis honorée de sortir avec un tel homme !

— Seulement pour une nuit, ma déesse. Si vous saviez à quel point cela m'attriste, mais je ne peux faire autrement ! Mais n'en parlons pas, n'est-ce pas ?

— Oui bien sûr...

— Vous m'avez dit que vous aviez un endroit où aller, est-ce que cela vous intéresse toujours  ?

— Oh, oui ! J'ai prévu quelque chose, si cela vous convient...

— Et bien je vous suis, belle Vénus.

Ils prirent tous les deux un étroit chemin qui menait plus loin, dans une autre partie de la forêt. Sanji ne cessa de la complimenter lorsqu'elle lui parla d'elle et de ses espoirs de reprendre la riche entreprise marchande de son père qui voguait sur les mers depuis plusieurs années, et qu'elle n'avait pas vu depuis qu'elle avait atteint ses dix huit ans.

— Oh, ma belle, cela semble si dur... mais je suis sûre que votre père est fier de vous. Il ne peut en être autrement, à la manière dont vous travaillez avec acharnement... est-ce ici ? demanda-t-il en la voyant s'arrêter dans une petite clairière.

— Oui... est-ce que cela vous plaît ?

— C'est magnifique ma belle. Oh, d'ailleurs... je ne vous ai jamais demandé votre nom. Votre beauté m'a tellement ébloui que j'en ai oublié toute politesse.

— Je m'appelle Sama, et vous ?

— Je suis votre dévoué serviteur, vous n'avez pas besoin d'en savoir davantage.

— Est-ce que vous êtes recherché ? Votre visage me dit quelque chose...

— Peu importe. Je suis tout à vous ce soir.

— Je n'aimerais pas aider un criminel mais... vous me plaisez tant...

— N'y pensons pas et profitons de cette soirée, ma douce Sama.

Celle-ci acquiesça et le blond lui prit aussitôt son panier pour installer la nappe dans l'herbe et disposer les différents plats.

— Tout ceci a l'air délicieux, vous avez tout fait par vous-même ?

— En fait... ma mère est malade et avec mon père qui n'est jamais là, je n'ai pas eu le choix de me débrouiller par moi-même.

— Je suis désolé pour vous.

Il écarta une mèche qui avait glissé sur son visage triste.

— Ma belle, s'il vous plaît, je ne peux supporter cet air déprimé. Mangeons, vous voulez bien ?

Une erreur T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant