Une erreur T1

8.

Les deux garçons s'étaient retrouvés rapidement à l'arrière du bateau, sur un commun accord mais malheureusement, Nami avait fait appeler le blond pour une affaire de budget et de nappes et ce dernier avait accouru. Le vert était frustré, il ne cessait de soupirer depuis le début de son entraînement, ce qui n'échappait pas aux autres membres de l'équipage, en dehors du Capitaine qui tentait de se servir de Chopper comme d'un appât pour monstre marin.

— Qu'est-ce qui ne va pas Zoro ? interrogea Usopp tout en testant le nouvel élastique de son lance-pierre.

— Tout va bien.

— Même le long nez ment mieux que toi, Fine lame. Est-ce que c'est encore à cause de notre très cher cuistot ? questionna curieusement Robin.

— Il s'est passé quelque chose avec Sanji ? demanda le médecin de bord.

— Il se passe absolument rien, il me sort par les yeux, comme d'habitude... "Oh Nami chéri, Robin d'amour ! Je ferais tout ce que vous voudrez ? Oh vous lécher les pieds pour les nettoyer, mais bien sûr Nami chéri !". Foutaises, ce gars est complètement taré, marmonna furieusement le sabreur.

— Ne serait-ce pas de la jalousie, Fine lame ?

— Jaloux de ça ? Tu es tombée sur la tête, ma pauvre Robin !

— Et bien, si je ne te connaissais pas aussi bien, j'aurais été d'accord avec elle, souffla Chopper.

— Mais vous allez me lâcher oui ! Ce mec est insupportable, il n'y a pas une chose de désirable chez lui ! Je préfèrerai encore sortir avec cet imbécile de cygne travelo !

— Mais personne n'a parlé de sortir avec Sanji, sourit Robin.

Le sabreur se crispa avec une grimace. L'archéologue l'avait piégé et cela l'énervait, d'autant plus que maintenant, les autres le toisaient avec une certaine curiosité. D'habitude, le bretteur n'en aurait eu rien à faire mais cette fois-ci, ce n'était pas le cas. Il serra les poings sur la garde de ses sabres et contint difficilement sa colère. Il savait qu'il ne lui en faudrait pas beaucoup plus pour s'énerver alors il se décida à quitter le pont.

Il se réfugia à la vigie en tapotant nerveusement sur le bois. Il n'aimait pas ça. Sanji continuait de batifoler avec les deux femmes devant lui et ça le mettait en rogne. Parce que tout le monde le remarquait en dehors du principal concerné. Et qu'il ne voulait pas que les autres lui cassent les pieds avec cela. C'était entre le blond et lui. Il s'assit confortablement, et décida de méditer un peu. Il avait besoin de renforcer son mental, il se sentait faible ces derniers temps. Irrité et irritable, tantôt doux puis peu aimable. Il ne se comprenait plus lui-même, ce qu'il n'était encore jamais arrivé. Il perdait de vue sa vie, ses entraînements, ses valeurs et ses objectifs. C'était extrêmement désagréable, voire même insupportable pour lui...

*

— Zoro ?

Ce dernier ignora le blond, qui montait jusqu'à la vigie. Entendre son nom dans la bouche du cuisinier lui aurait habituellement fait plaisir mais cette fois-ci, ce n'était pas le cas. Il était tourmenté. Il se sentait presque mal. Et pourtant, cela ne lui ressemblait pas.

— Eh, pourquoi est-ce que tu ne me réponds pas ? Robin d'amour m'a dit que tu étais troublé.

— Oui bien sûr... Quand ce n'est pas Nami, il faut que ce soit Robin ! cria soudainement le sabreur. Va-t-en cuistot, ça vaut mieux.

Il voulait expédier ça au plus vite. Parce qu'il savait qu'en bas, on ne tarderait pas à les épier. Et il détestait cela. Mais le blond ne semblait pas décidé à partir. Au contraire. Il s'assit à ses côtés, le regard au loin.