Chapitre 2

5 0 0
                                    

Singapour.

Une ville qu'il connaissait mal mais où il pouvait disparaître facilement. La densité de la population était telle que le Tokyo paraissait peu peuplé à comparer.

Akihito posa son sac au milieu du hall de l'aéroport et attendit. Il regarda un instant les panneaux environnant : si son contact lui posait un lapin, il allait devoir se débrouiller seul. Heureusement, tout ou presque était traduit en anglais.

Comme le ressac des vagues sur la plage, Akihito eut soudain une pensée pour son yakusa. Il n'avait pu le chasser de son esprit durant le trajet en avion. Il l'imagina en colère plutôt que triste. Il l'imagina plissant ses yeux dorés prêt à partir en chasse. Mais au fond de lui le jeune homme savait qu'il lui avait causé une peine immense.

Le photographe en était encore à ses réflexions qu'un jeune homme d'une trentaine d'année arriva dans sa direction. A sa vue, Akihito en oublia presque Asami pendant un instant et la douleur de la séparation. Un sourire éclaira son visage et les deux hommes se serrèrent l'un contre l'autre savourant leur retrouvailles. Le plus vieux ébouriffa les cheveux châtains de son cadet puis saisit le sac posé à terre.

« Suis-moi, mieux vaut ne pas rester dans les parages trop longtemps. »

Akihito acquiesça et sans attendre suivit l'homme en dehors de l'aéroport, slalomant entre touristes et businessman. Une luxueuse voiture les attendait devant le hall et le chauffeur leur ouvrit la portière d'un geste élégant. Sans même s'étonner de la richesse de son compagnon, Akihito monta en voiture et s'installa confortablement sur les sièges en cuir de la limousine.

Le plus âgé lui jeta un soda avant de se servir lui-même un verre. Puis il le scruta pendant un instant en sirotant son bourbon.

« Que me vaut l'honneur de ta visite Aki-chan, commença-t-il, tu sais que tu es le bienvenue ici mais je m'interroge sur les raisons qui t'ont poussé à venir me voir aussi... précipitamment. »

L'autre soupira et regarda à l'extérieur. La richesse démesurée et la pauvreté la plus terrible réunit en un seul lieux. Ses yeux s'attardèrent sur ce paysage si différent des rues de Tokyo. Au bout d'un long silence, son regard dériva sur un homme d'affaire qui sprintait pour arriver à l'heure à son bureau. L'agitation des rues contrastait étrangement avec le calme de l'habitacle de la voiture.

Asami...

Son visage lui revenait sans cesse. Lui arrivait toujours à l'heure à son travail et à présent il devait s'étouffer de rage en constatant que son animal de compagnie avait foutu le camp. Akihito sourit d'un sourire sans joie et secoua la tête pour chasser ses noirs pensées. Pour une fois il n'appréciait pas aller à l'encontre de son amant.

Il préférait de loin se retrouver entre ses bras et... il se tourna alors vers son ami, chassant ses pensées qui menaçaient de le faire fondre en larmes et murmura comme s'il n'y croyait pas encore lui même.

« Il est de retour. »

L'autre se tendit, ses doigts se refermant comme un étau autour de son verre et compris immédiatement le sens de sa phrase. Ce fut à son tour de jeter un coup d'œil au dehors plus pour cacher son visage déformé par la haine à Akihito. Ses dents grincèrent de rage. Cet homme allait payer cher, très cher pour ce qu'il avait fait.

« Tu as bien fais de venir me voir, je m'occuperais personnellement de cette affaire. »

Akihito frissonna mais ne put s'empêcher de hocher la tête.

Ryuichi

Je dois partir. J'ai une affaire personnelle a régler. Je suis désolé que cela se passe ainsi mais si tu avais été au courant tu ne m'aurais jamais laissé partir. Pardonne moi mais il faut que je le fasse. Ensuite si je suis toujours vivant je te rejoindrais ou alors je attendrais ta venue au plus profond de l'enfer.

DisparitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant