Chapitre 8

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Les deux hommes avançaient rapidement, l'un derrière l'autre. Silence et efficacité étaient les mots d'ordre. Les couloirs du paquebot leurs paraissaient interminables et ils s'étaient trompés deux trois fois dans les embranchements, les obligeant parfois à rebrousser chemin.

Ils avaient croisé moins de monde qu'à l'allée. Au final peu de gardes leur avaient bloqué le passage et Hishigi s'était débarrassé d'eux sans l'ombre d'un effort.

Ils arrivèrent enfin sur le pont ou l'air froid de la nuit frigorifia instantanément Akihito. Le jeune homme ne put s'empêcher un frisson convulsif et resserra sa prise sur son arme.

Il fouilla du regard le large espace devant lui. Un mouvement sur sa droite attira son attention : Yukimura et le reste de son équipe sortaient du navire à l'opposé d'eux et se dirigeaient vers la passerelle.

Le cœur d'Akihito fit un bond dans sa poitrine en apercevant Asami soutenu par Kirishima. Il semblait aller mal. Son amant peinait à marcher et semblait plus être un poids mort qu'autre chose, connaissant Asami, il fallait qu'il soit gravement blessé pour demander un soutien de la sorte. La poitrine d'Akihito se serra lorsqu'il vit un rictus de douleur passer, fugace, sur le visage de son amant.

Armes à la main et sans même se concerter, ils s'élancèrent à la suite de leur compagnons. Feilong était porté par l'homme de main de Yukimura, évanoui à nouveau et Otsu Takaba marchait aux côtés du trentenaire. Suoh fermait difficilement la marche.

Sentant la présence de son amant derrière lui, Dieu seul sait comment, Asami se retourna lentement juste à temps pour voir Akihito le dépasser rapidement sans un regard pour lui, les traits tirés par la concentration et plus surprenant que tout... une arme dans chaque main.

Le jeune homme n'hésita pas une seconde et abattit l'homme qui sournoisement s'était planqué, attendant de les descendre. Une seule balle, dans le coeur. Akihito s'arrêta, se laissant rejoindre Hishigi. Ensemble ils ouvrirent la marche, protégeant le reste du groupe, l'œil aux aguets.

Trop fatigué pour être surpris, Asami se laissa porter par Kirishima jusqu'aux berlines noires qui les attendaient. Les hommes de mains de Yukimura prirent la relève et protégèrent leurs boss. Akihito monta dans la première voiture et s'installa aux côtés de son amant si cher à ses yeux. Il ne donna qu'un seul ordre.

" A l'hôpital ! Vite !"

Kirishima ne le se fit pas dire deux fois et la voiture démarra en trombe suivit par celle ou se trouvait Yukimura, Feilong, Suoh et Hishigi au volant. Otsu Takaba avait quand à elle prit place aux côtés de Kirishima et fixait la route d'un œil morne, trop secouée encore pour réagir aux récents évènements.

Mais le jeune homme savait que sa mère était une personne forte. Pour le moment elle essayait de surmonter le choc qu'elle venait de subir mais il savait que dans quelques heures, il serait assaillis par les questions sommes toutes légitimes de sa mère. Il soupira de soulagement : même si les trois mafieux s'en étaient plutôt mal tiré, sa mère quand à elle ne semblait pas blessée.

Soudain Akihito sentit un grand poids sur son épaule et constata que Asami venait une nouvelle fois de perdre connaissance, s'affaissant du même coup sur lui.

Le jeune homme se permit un léger sourire, enlaçant tendrement son compagnon et posa une main sur sa joue, glacée. Il le serra un peu plus contre lui essayant de le réchauffer avec sa propre chaleur. Asami grogna mais ne se réveilla pas.

Akihito soupira enfin. Libéré d'une partie de son angoisse, il caressait rêveusement les cheveux du yakuza et enfouis son visage dans sa nuque, respirant cette odeur qui lui avait tant manqué. Ne pas penser. Ne pas penser.

DisparitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant