Chapitre 5

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Les deux mafieux étaient enfin de retour au Japon, leurs traits étaient tirés, fatigués chacun pour une raison différente de leur court séjour à Singapour.

Otsu Takaba se tenait dans un coin de la limousine et observait furtivement les deux hommes : Asami Ryuchi semblait comme vidé de son énergie, son regard était perdu dans le vague et pour la première fois la mère d'Akihito éprouva un semblant de peine pour le yakuza: apparament il tenait vraiment à son fils. Les joues rosissantes, elle ne put s'empêcher de penser qu'au final son petit garçon avait bien de la chance : avec la plastique du yakuza les deux hommes devaient bien s'amuser le soir venu.

Le plus jeune quand à lui semblait... eh bien il semblait alterner entre des moments de rage intense et des moments de pur rêverie. Feilong... Si ses souvenirs étaient bons.

Après plusieurs minutes à observer les deux jeunes gens en face d'elle, la mère du photographe s'impatienta et elle tapota légèrement du pied. Sa voix brisa le silence qui s'était installé dans l'habitacle.

" Où allons-nous ?

_ A l'aéroport, répondit lentement le plus vieux. "

La femme souleva un sourcil plus menaçant qu'interrogateur, il fallait bien avouer que la patience n'était pas son fort et Asami se sentit obligé de continuer.

" Akihito semblait vouloir vous protéger de quelque chose, j'ai donc renouvelé votre billet d'avion. Vous partirez comme prévu.

_Vous l'avez vus alors... murmura la mère du photographe.

_Oui, il allait bien, ajouta-t-il en voyant l'air inquiet de madame Takaba."

La mère du photographe semblait soulagée. Asami sentait qu'elle dissimulait quelques informations qui pouvaient lui être utile mais n'avait plus l'envie de chercher à comprendre. Son caractère était très proche de celui d'Akihito et il ne se sentait pas d'attaque pour une seconde joute dans l'habitacle confiné de la voiture.

Il espérait que son amant savait ce qu'il faisait et n'attendait qu'une chose son retour. Le yakuza soupira, cela allait à l'encontre de son caractère : tout son être ne demandait qu'à le protéger, à le ramener près de lui et à écraser les intrus qui se mettaient sur sa route mais le jeune homme avait changé bien des choses, il ne pouvait plus le voir seulement comme sa propriété.

Un pouffement lui fit relever un sourcil interrogateur et soudain, Feilong partit dans un immense fou rire, coupant par la même occasion, les sombres réflexions du yakusa sur la vie dangereuse de son amant. Ayant même du mal à reprendre sa respiration, il frappait sa cuisse de sa main. Les larmes commençaient à rouler sur ses joues. Asami le regarda comme s'il devenait fou avant de constater que le chinois commençait à s'étrangler dans son rire hystérique.

" Feilong ! Que... ? "

Une odeur acre lui parvint presque aussitôt. Un gaz ? Empoisonné ? Le yakuza essaya d'ouvrir la porte, bloquée ! Tout comme la fenêtre ? Merde que se passait-il ? La mère d'Akihito était déjà tombé dans les pommes et Feilong ne tarderait pas. Lui même se sentait de plus en plus faible. Il appuya convulsivement sur le microphone.

" Suoh...

_Faîtes de beaux rêves Asami-sama, lui répondit une voix totalement inconnue."

C'est à cet instant qu'il sombra dans l'inconscience

Asami se réveilla dans une pièce sombre, les bras retenus par une chaine accrochée au plafond. Ses pieds touchaient à peine le sol. Combien de temps avait-il été dans les vapes ? Assez longtemps s'il se fiait à la douleur dans ses épaules.

Ses muscles étaient complètement ankylosés et son épaule droite menaçait de se déboiter dans la seconde. Comme il l'avait toujours fait, il ignora stoiquement la douleur et son regard examina rapidement la pièce. Feilong se trouvait attaché tout comme lui à sa droite et Suoh s'était réveillé à sa gauche. Ils étaient éloignés chacun de plusieurs mètres. Reprenant rapidement ses esprits il murmura :

DisparitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant