Disparition

Chapitre 14

Asami Ryuichi tapotait machinalement les dossiers qui reposaient sur ses genoux. Dans un même mouvement, il sirotait tranquillement son bourbon, à l'arrière de sa limousine noire. Il était tout à ses pensées, lorsque son homme de main, sans abaisser la vitre qui le séparait de l'avant du véhicule, déclara dans le microphone d'une voix calme.

" Asami-sama, nous arrivons.

_ Bien. Kirishima avec moi. Suoh restes à la voiture.

_ A vos ordres monsieur."

L'imposant garde du corps gara la voiture devant le luxueux hôtel du centre-ville de Tokyo et Kirishima descendit rapidement ouvrir à son patron.

Asami se saisit de son attaché-case et monta prestement les quelques marches qui le séparait de l'entrée suivit comme une ombre par son bras droit. Sans s'arrêter ou daigner regarder le portier lui ouvrir la porte, il pénétra dans le hall et se dirigea sans aucune hésitation vers l'ascenseur.

Il ne lui avait fallu que quelques instants pour réaliser cela. Sortir, monter, entrer... mais à aucun moment il se douta d'être observé.

Ses moindres gestes étaient suivit. Son plus petit mouvement était épié.

Lui Feilong était calme. En fin aussi calme qu'il puisse l'être dans cette situation. Cette rencontre était importante et il s'y était préparé depuis pas mal de temps mais son amant à ses côtés, à la libido somme toute défectueuse, semblait s'acharner à lui compliquer la tâche.

D'une main, il essayait de repousser en vain Yukimura qui se collait à lui en lui grignotant sans vergogne le cou. De l'autre, il essayait de refaire son col mao qui s'était miraculeusement ouvert pendant la joute. Le tout à l'arrière de la berline, ponctué par des cris et des couinements plus ou moins virils.

" Yukimura ! Arrêtes ça !

_ Mais Fei, j'ai...

_ Tu es intenable, un véritable gamin, s'énerva le chinois.

_ Oui chaton, rigola celui-ci."

Feilong balança un regard noir à ses hommes à travers les rétroviseurs. Ils avaient les yeux scotchés à la route. Qu'un seul n'esquisse le moindre signe d'amusement et il les descendrait tous.

" Que t'ai-je dit avec ce surnom.

_ Mais il te va si bien, minauda le frère d'Akihito.

_ Eh bien moi je ne l'aime pas, contrecarra-t-il, surtout en public.

_ Fei...

_ Et tiens-toi bien, on arrive, conclut le leader du Baishe dans un soupir."

Yukimura obéit et Feilong respira librement. Il profitait de ses rares moments où le mafieux de Singapour lui obéissait sans trop faire d'histoire.

La berline s'arrêta en douceur devant l'hôtel et Yukimura, sans attendre qu'on lui ouvre, descendit de la voiture sous le regard contrarié de Feilong. Une fois dehors, Yukimura reprit tout son sérieux et les deux hommes, accompagnés par leurs hommes de main respectifs gravirent les marches pour atteindre le hall.

Là aussi, les deux hommes ne remarquèrent pas l'homme posté dans l'une des chambres de l'immeuble voisin. Celui-ci siffla entre ses dents et se décolla quelques instant de son fusil à lunette.

" Après Asami, voici Feilong et Yukimura. Eh bien, ça promet tout ça."

Akihito eut un sourire et se replongea dans l'observation de l'entrée de l'hôtel. Ils arrivaient tous un par un, comme si leur arrivée avait été orchestré par un maitre de cérémonie. La plupart était des représentants de la mafia chinoise et Japonaise. Néanmoins il avait entre aperçut des dirigeants des mafias coréennes, et d'Asie du sud-est.