Chapitre 17

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Là il devait avouer que la situation était très délicate. Dangereuse pour lui sans aucun doute. Il jouait sa vie mais sincèrement, il en avait cure. Il avait juré de protéger la vie de son boss et c'est pas un yakusa qui allait le faire changer d'avis. Il campa sur ses positions et observa le grand Asami Ryuichi venir dans sa direction.

" Ecartes-toi.

_ Je me vois dans l'obligation de refuser Asami-sama.

_ Mei Maliwan, serais-tu en train de désobéir à un ordre direct, intervint Kirishima.

_ Avant même de bosser pour vous, je me suis engagé auprès de Takaba-sama, répondit le thaïlandais, je ne reçois mes ordres que de lui.

_ Je vois. C'est donc toi le second tireur qui a sauvé Feilong.

_ Il ne m'appartiens pas de vous le dire."

Mei se décala un peu sur la droite, bloquant une nouvelle fois le passage au yakusa.

" Je ne me répéterais pas. Personne ne passe."

Il aurait facile de dire que le yakusa était en train de péter une durite. Que les plombs avaient sauté, que cette phrase avait grillé le dernier neurone de bonne raison qui lui restait ou qu'il devenait fou tout simplement. Sa carapace de bonne manière froide se fissura et il saisit violemment l'homme de main de son amant pour le plaquer au mur. La rapidité fut telle que Mei ne fit rien venir, la puissance du coup, si forte que l'air se vida de ses poumons et il secoua la tête pour en chasser l'engourdissement.

Asami répéta menaçant et même Kirishima courba les épaules de crainte d'être prit dans la tourmente : en être témoin était suffisamment risqué pour lui.

" JE passe."

Que répondre à cela, à part sortir son flingue et refroidir illico le yakusa, Mei ne voyait pas ce qui pourrait l'empêcher de passer. Il soupira, son patron n'aimerait vraiment pas qu'il aligne le yakusa. Il ferma les yeux en guise d'accord et se sentit relâcher. Il se ramassa souplement au sol et laissa passer le yakusa.

Sans hésitation, Asami poussa la porte qui se dressait devant lui, dernier obstacle, avant de poser les yeux sur son amant. C'est à cet instant que l'odeur médicamenteuse de l'hôpital le prit aux tripes. Il détestait cette odeur, il la haïssait encore plus lorsque s'était son amant qui était dans cette chambre, inconscient dans ce lit trop grand pour lui.

" AKIHITO !"

Le cri sortit avant même qu'il ne pense à le refouler. Il l'avait vu, son amant se faire faucher par une balle quelques secondes après son père, étendu raide. La cuisse. Il le vit se relever difficilement, sa jambe pissant le sang. Asami se rongeait déjà les sangs : le fémur ? L'artère fémorale ?

Il ne put s'empêcher une once de fierté le traverser lorsqu'il le vit de nouveau avancer, dents serrées, les yeux rivés sur lui. Mais ça c'était avant que la seconde balle ne le touche. Il le vit s'effondrer à nouveau. Où avait-il été touché ? Où ! Et il avait hurlé, se dégageant de l'emprise de Kirishima sur lui. Il courut, oui il courut vers son amant. Comme il y a quelques années de ça où il avait cru son amant mort par la balle de Iouri Arbatov. Comme ce jour-là, il courrait vers son amant qui lentement sombrait dans l'inconscience. Cette fois-ci la balle n'avait pas que fait lui effleurer l'épaule comme sur le bateau de Feilong, non, il était sérieusement touché.

Et tout explosa. Ce serait mentir que de dire qu'il n'avait pas été surpris par l'explosion. Le souffle le coucha à terre et il vit du coin de l'œil son amant se faire recouvrir pendant quelques secondes par les flammes. Elles se retirèrent tout aussi rapidement, le laissant intact, seul sa position avait changé : déplacé par le souffle dévastateur de l'explosion.

DisparitionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant